Montebourg ridiculisé par Ayrault
Jean-Marc Ayrault est content… de lui. Il n’y aura pas –pour le moment- de licenciements secs à Florange et Mittal investira (un peu) sur le site. Mais les hauts-fourneaux ne redémarreront pas pour autant, du moins pas avant qu’on ait réussi, si jamais on y parvient, à installer le fameux système Ulcos, ce projet européen de captage et de stockage de CO2 ce qui supposerait des financements très importants et donc très hypothétiques de l’Etat et surtout de l’Europe. On comprend que les salariés d’Arcelor-Mittal se considèrent, une fois de plus, trahis par le gouvernement.
Ayrault a sauvé momentanément la face mais pas la sidérurgie. Mittal avait déjà promis de faire des investissements quand il avait fermé Gandrange. Il n’a pas tenu ses promesses. Les salariés sont donc convaincus qu’il n’investira pas non plus les 180 millions sur cinq ans, promis dans l’accord d’hier soir. Mittal ne veut pas perdre d’argent et se contente de gagner du temps.
Le grand perdant de cet accord bien fragile c’est, évidemment, Arnaud Montebourg. Le flamboyant ministre du Redressement productif s’est totalement « cramé » dans ce dossier. Il avait menacé Mittal de le « nationaliser » et affirmé qu’il avait trouvé « un repreneur crédible ».
Cette nuit, en annonçant l’accord conclu avec Mittal, Jean-Marc Ayrault l’a totalement ridiculisé en déclarant textuellement : « La nationalisation n’est pas efficace face à un problème de débouchés ou face à un problème de compétitivité ». Une évidence que semblait ignorer le ministre. Et les collaborateurs du Premier ministre ont reconnu qu’il n’y avait jamais eu le moindre repreneur crédible à l’horizon.
Tout le « cinéma » de Montebourg n’était donc qu’une farce de mythomane qui aurait pu faire capoter l’accord à minima auquel Ayrault est péniblement parvenu car il est évident que Mittal lui-même savait mieux que personne que la nationalisation était impossible et qu’il n’y avait aucun repreneur imaginable.
Est-il responsable de garder ce farfelu comme ministre de l’Industrie (véritable fonction du ministre du Redressement productif) alors que s’accumulent sur son bureau les dossiers de PSA, Doux, Pétroplus et d’un nombre chaque jour plus important d’entreprises au bord de la faillite ?
Avec ses gesticulations et ses élucubrations, Montebourg se fait plaisir à lui-même et amuse les médias. Mais il s’est mis à dos tous les patrons et tous les investisseurs de la planète en discréditant totalement la France et les salariés qu’il tente de séduire (allant jusqu’à leur apporter des croissants au petit déjeuner) commencent à se demander s’il ne les conduit pas à la catastrophe en jouant, toujours à contretemps, les Fouquier-Tinville de la démondialisation.
On s’était étonné qu’Hollande et Ayrault gardent au gouvernement leurs deux écologistes de service alors que leurs amis d’EELV multipliaient les provocations et les dissidences. Il est plus étonnant encore de voir que Montebourg reste au gouvernement alors que le Premier ministre en personne souligne publiquement, et à juste titre, qu’il ne dit que des foutaises.
Mots-clefs : Arcelor-Mittal, Ayrayult, Montebourg
01 Déc 2012 12:34 1. ar!stide_lancien
A coté de Montebourg ( dit « MONTEBOURDES »), Copé et Fillon apparaîtraient … presque… comme des modèles de sagesse antique et des parangons de vertu politique !!!
Notre classe politique se discrédite chaque jour un peu plus !
01 Déc 2012 13:58 2. duduche
dire qu’un tel connard est ministre de la république, c’est dingue !
flamby aura bien joué avec ses couilles au point qu’on pourrait se demander si montebourg n’est pas dans la combine, pour je ne sais quelle raison indigne.
aura t il la décence de démissionner ou la soupe est t elle trop bonne ?
wait and see !
01 Déc 2012 14:19 3. omer
Bah, ils ont peut être joué au « gentil flic » et au « méchant flic » pour déstabiliser Mittal….
01 Déc 2012 17:57 4. infraniouzes
Montebourg amuse la galerie et occupe le terrain; il remplit parfaitement son rôle. Mais celui qui a les clés du déblocage sociale et donc de la reprise c’est… Michel Sapin, ministre du travail et d’autres choses que j’ai oubliées. Tout est entre ses mains… Sa discrétion et sa retenue forcent l’admiration… Mais qu’est-il allé faire dans cette galère ?…
01 Déc 2012 21:36 5. Flyin'Dutch
Le chapon français n’avait aucune chance contre l’éléphant indien !
02 Déc 2012 12:55 6. Patrick-Louis Vincent
Hélas, Thierry, vous avez raison sur toute la ligne.
J’avoue ne pas comprendre la stratégie de ce ministre. Il aurait 65 ans, je me dirais qu’il est resté bloqué à 1981. Mais il est jeune et n’est quand même pas sans savoir que le temps des nationalisations appartient au passé. Il est vrai que l’idée des nationalisations est défendue par Bernard Maris, économiste des écolos. Je l’ai entendu défendre l’idée sur LCP au nom de l’intérêt général qui doit primer sur l’intérêt particulier. Mais il n’a pas pu expliquer en quoi la nationalisation relevait de l’intérêt général, ni en quoi elle aurait permis à Arcelor de trouver les débouchés que Mittal ne trouve pas.
Quelle tristesse de constater que de nombreux Français, une fois de plus, sont en retard d’une guerre. Car, si j’ai bien compris, une majorité de Français, relayée par les partis politiques, sont favorables aux nationalisations ; une majorité des socialistes, les communistes, le Front de Gauche, certains gaullistes, le Front National et Dupont-Aignan, étaient favorables à cette mesure. Cela fait beaucoup ! beaucoup trop de gens qui croient encore que le salut viendra de l’état-providence.
Cette lamentable fanfaronnade du ministre en dit long sur le déni de réalité de l’ensemble de la classe politique, et des Français, qui vont se réveiller, un beau matin, avec une sacré gueule de bois.
02 Déc 2012 15:37 7. bentolila
Ah non LULU tu ne vas pas faire mitalomontebourg, c’est ridicule.