Montebourg ne fait pas peur à Mittal
Arnaud Montebourg voudrait monter sur ses grands chevaux et terrasser le roi mondial de l’acier.
En fait, sur sa rossinante famélique, le ministre du Redressement productif, accompagné, sans doute, d’un syndicaliste ventripotent sur un âne, confond les hauts-fourneaux avec des moulins. Mais Don Quichotte était un idéaliste sympathique, alors que Montebourg est un idéologue ridicule. Et on peut sans peine imaginer l’éclat de rire de la famille Mittal, toutes générations confondues, quand ils ont appris que l’ancien compagnon d’Audrey Pulvar avait déclaré qu’il ne voulait « plus de Mittal en France » et menacé de « nationaliser tout le site de Florange ».
Grotesque le ministre débutant ! Il ne sait visiblement pas non seulement que Lakshmi Mittal possède une quinzaine d’usines et d’installations diverses en France, qu’il emploie plus de 20.000 salariés et qu’il produit 60% de notre acier mais qu’il est, aussi et surtout, le premier producteur d’acier de la planète ce qui lui permet de faire la loi et d’interdire à n’importe lequel de ses (petits) concurrents de marcher sur ses plates-bandes ou de contrecarrer ses décisions.
Notre ministre ne sait sans doute pas non plus que la crise et le ralentissement de la production industrielle un peu partout, et même dans les pays dits émergents, a très sérieusement freiné les besoins en acier. Si Mittal a décidé de fermer ses hauts-fourneaux lorrains ce n’est pas parce qu’il n’aime plus la France mais parce qu’il vend moins d’acier et que les installations de Florange commencent à être obsolètes et sont surtout trop loin des ports d’exportation.
Personne, mis à part les syndicalistes, ne peut reprocher à Mittal de vouloir garder la partie encore rentable de Florange, l’acier froid, et de vouloir se débarrasser des hauts-fourneaux déficitaires. Cela s’appelle la loi du marché. Elle est cruelle et sans pitié mais on n’y échappe jamais.
En menaçant Mittal de nationaliser Florange, Montebourg s’est comporté comme un irresponsable ne sachant pas ce qu’il disait.
D’abord, il est évident que tous les investisseurs de la planète ont sursauté. On sait qu’ils n’ont pas une affection particulière pour François Hollande et qu’ils ont fait grise mine en le voyant entrer à l’Elysée. On ne peut pas le leur reprocher. Ils n’ont pas oublié que le futur président de la République avait, bien maladroitement, déclaré qu’il n’aimait pas les riches et que son ennemi était la finance.
Mais ils n’avaient sûrement pas imaginé qu’un de ses ministres oserait ressortir le mot « nationalisation » du placard socialiste. Le monde entier avait cru comprendre qu’après les expériences, plus désastreuses les unes que les autres, des nationalisations du début de l’ère mitterrandienne, plus personne n’oserait, plus jamais, en France évoquer cette absurdité.
Il ne faudra pas qu’après avoir menacé Mittal de le nationaliser, le ministre du Redressement productif s’étonne de voir les investisseurs internationaux fuir la France et ne plus avoir la moindre envie de placer leurs capitaux dans notre pays pour l’aider à redresser « productivement » le pays. Cet avocat sans cause va vite apprendre qu’il y a des effets de manche qui sont catastrophiques.
Ensuite, même si Montebourg peut légalement nationaliser Florange (en payant des sommes considérables à Lakshmi Mittal), la chose serait évidemment absurde. Si Mittal n’arrive plus à vendre l’acier produit à Florange, il y a bien peu de chances pour que les ronds-de-cuir de notre haute administration qui prendraient la direction de l’ensemble puissent trouver, eux, des débouchés.
Enfin, il est désolant de constater, une fois de plus, que nos responsables politiques n’ont toujours pas compris qu’ils n’avaient strictement aucun pouvoir quand il s’agissait des choses sérieuses de l’économie. Montebourg peut dire n’importe quoi (et il ne s’en prive pas), il peut pérorer, menacer, taper du pied et faire des colères, ce n’est pas lui qui décide du marché de l’acier ou des ventes de l’automobile.
Devant le patron de PSA ou Lakshmi Mittal, il n’existe pas. Et quand il agite ses petits poings rageurs, il a l’air d’un sale gosse mal élevé et ne fait peur ni au patron de PSA ni à Mittal. Tout au plus peut-il les faire sourire.
Aujourd’hui, c’est Hollande en personne qui va faire les gros yeux au roi de l’acier. On veut espérer qu’il ne se ridiculisera pas à son tour en agitant l’épée de carton-pâte de la nationalisation, car Mittal, lui, a un sabre d’acier.
Mots-clefs : Mittal, Montebourg
27 Nov 2012 9:05 1. Jean Louis
PSA était trop eurocentré, ses patrons étaient des voleurs, puis ils sont redevenus fréquentables. Renault était trop mondialisé. Finalement le plan de PSA est devenu acceptable. Sanofi n’avait pas le droit de licencier et finalement a eu le droit
Esbroufe et boniments. Comme dans un congrès de son parti. Les affaires de la France sont très loin, et lui, est très loin du monde économique et industriel
Les taulards appellent un avocat un baveux, et dans un film de Jean-Pierre Mocky on dirait qu’il parle comme il pisse.
27 Nov 2012 10:37 2. Flyin'Dutch
Entre le chapon français et l’éléphant indien, l’issue du match ne fait aucun doute pour personne. L’auteur de la démondialisation est-il assez bête pour faire croire qu’un subordonné du Président de la République du Flan va faire plier le Maharadjah de l’Acier ? A moins qu’il se soit pris une cuite à cause de sa rupture sentimentale ? Ces effets d’annonce ont de moins en moins d’écho, c’est à se demander s’ils n’essaient pas juste de gagner du temps et de profiter du temps qu’il leur reste d’ici le 21 décembre. Les images qui nous viennent de Grèce et d’Espagne vont bientôt trouver leur place devant l’Elysée, le Palais Bourbon ou encore le paquebot de Bercy. La seule inconnue est quand.
27 Nov 2012 11:29 3. Vincen Pasquier
Il reste la nationalisation sans indemnisation. Tout aussi légale si le peuple souverain le décide.
Il se peut qu’un jour les riches et leur valets soient contrains de changer de logiciels.
27 Nov 2012 11:44 4. Jean Louis
Avis partagé avec flyin’Dutch. Encore qu’un chapon, on saurait quoi en faire … Les Mittal sont de la caste des redoutables marchands Marwari du Rajasthan, qui ont la manie de compter la caisse chaque soir après la fermeture. Surnommés les juifs de l’Inde. Lors de l’OPA contre Arcelor nous avons eu toute la gamme de la finance internationale installée à Paris, vraiment très loin du patriotisme économique !!
Monsieur Pinault du Point ouvrant son hebdomadaire à son ami Mittal, mme Méaux mettant son talent au service de la propagande de l’annglo-indien, le très moral libéral Daniel Bouton, PDG de la SG, clamant que le marché déciderait (il avait lâché Péchiney de la même manière). En face de cette artillerie, Arcelor n’a reçu aucun conseil de l’Etat, à l’époque le sarkocircus. Entendre aujourd’hui l’ébouriffé de Valenciennes donner des conseils alors qu’il pataugeait en 2007, dans son superministère à quatre secrétaires d’état, montre une fois de plus que ces gens là n’ont aucune honte. Il ne faut pourtant pas remonter au Déluge pour ressortir les archives des évènements.
27 Nov 2012 14:41 5. bentolila
Les chiffres du chômage sont de plus en plus mauvais. A l’approche de Noël, Michel Sapin a les boules…
Lulu c’est d’accord, pour Noël je t’achète un vison. Mais je te préviens c’est toi qui nettoie la cage.
Surtout que tu seras secondés par Saint Severin, il a la tache de te surveiller ou de te punir. Selon ces visons doubles il verra. Mais demandons dans cette histoire à Sainte Segolene immaculé conception de Melle, que faire face à l’adversité ? Vaste question qui demande des réponses appropriés.
27 Nov 2012 16:49 6. Paul Remarque
« Les principaux dirigeants de droite approuvent le projet de nationalisation temporaire du site de Florange mais dénoncent les attaques du ministre à l’encontre du patron du groupe sidérurgiste. »
Source : Le Figaro
Il semblerait que les principaux dirigeants de droite soient aussi interventionistes que Monsieur Montebourg.
27 Nov 2012 17:54 7. laurentdup
Ayé, la bataille va bientôt commencer: « Ouin ouin », armé de son Opinel N°5 en acier inoxydable « made in france » pars en découdre avec le méchant Mittal …
27 Nov 2012 18:07 8. laurentdup
« part », désolé!
27 Nov 2012 18:09 9. Le Parisien Liberal
Au vu des résultats (et du cout) de la nationalisation d’Usinor Sacilor dans les années 70-80, permettons nous d’emettre des doutes …
http://leparisienliberal.blogspot.fr/2012/11/arcelormittal-oui-au-droit-non-la.html
27 Nov 2012 18:28 10. infraniouzes
Un bras de fer Monsieur Mittal ? Vous ne savez pas à qui vous avez affaire…. Mois Arnaud Montebourg, ci-devant ministre du Redressement productif, défenseurs des opprimés je vais en découdre avec vous et à la fin de l’envoi… je touche.
28 Nov 2012 7:20 11. Jean Louis
pas mal la chute chez infraniouzes
Cela fait penser aux Tontons Flingueurs : Blier-Volfoni contre Ventura-Naudin « non mais il connait pas Raoul ce mec ! »
28 Nov 2012 7:26 12. Jean Louis
Et une pensée pour Erik Izraelewicz. La presse perd un homme de valeur.