Les malheurs de la gauche ne font pas le bonheur de Sarkozy
Il parait qu’à l’Elysée, on se frotte les mains. Il faut reconnaitre que depuis quelque temps Sarkozy a une chance incroyable. Tout va mal dans le pays, le chômage continue à augmenter, le plan de « sauvetage » présenté par François Fillon n’a convaincu personne et provoqué des dissensions au sein de la majorité chez tous ceux qui sont convaincus que l’austérité ne doit pas briser les espoirs de croissance (et qui pensent, encore plus, aux élections de l’année prochaine), les syndicats se mobilisent pour préparer un automne brûlant, le moral des Français est plus bas que jamais et… ses adversaires s’empêtrent dans des histoires incroyables.
Après la stupéfiante surprise de l’affaire DSK qui a éliminé le concurrent que les sondages et tous les observateurs donnaient déjà vainqueur haut-la-main, voici l’affaire Guérini.
Les deux affaires n’ont, bien sûr, rien à voir. L’affaire du Sofitel de New-York concernait un homme et relevait du domaine privé. Elle ne salissait pas le PS, même si certains pouvaient s’étonner que les dirigeants de la rue Solferino n’aient jamais rien fait pour calmer les ardeurs de leur grand homme puisque tout le monde était au courant de ses fâcheux penchants.
L’affaire Guérini, elle, fait éclater au grand jour un système qui déshonore la gauche. Elle rappelle l’affaire Urba, l’affaire du Carrefour du développement et quelques autres scandales du même tonneau qui avaient fait comprendre que les socialistes étaient particulièrement mal placés pour donner des leçons de moralité à l’ensemble de la classe politique.
Il faut dire que, sur ce plan-là, Marseille est une ville maudite. On a oublié l’affaire des vins frelatés qui, au lendemain de la Libération, avait compromis tous les socialistes locaux. Le grand patron de la SFIO locale d’alors, Félix Gouin s’était sacrifié pour sauver du tribunal son jeune poulain, un certain Gaston Defferre. Et c’est le dit Defferre qui, pendant des décennies, a tenu d’une main de fer Marseille en ayant instauré un système impitoyable où l’électoralisme, le népotisme et la corruption se mêlaient étroitement, le tout sous le contrôle de quelques truands, proxénètes et trafiquants recrutés dans la pègre des quartiers mal famés.
J’avais, dans ces années-là, été condamné par la XVIIème chambre pour avoir « porté atteinte à l’honneur » d’un petit conseiller municipal marseillais que j’avais accusé d’être « un voyou à la tête des nervis de Defferre » et qui s’appelait Jean-Noël Guérini. Il faut donc faire confiance à la justice de notre pays, même s’il lui arrive de mettre trente ans pour ouvrir les yeux.
Cette affaire Guérini, après l’affaire DSK, est évidemment du pain bénit pour Sarkozy. Elle interdit à la gauche d’évoquer tous les scandales qui ont marqué ce quinquennat, de l’affaire Woerth-Bettencourt à celle de l’Epad, en passant par les cigares de Blanc, les appartements d’Estrosi, l’affaire Wildenstein ou même celle des sous-marins pakistanais.
Dans cette « République irréprochable », chacun trainant d’énormes casseroles, personne ne parlera de morale, sauf, bien sûr, les extrêmes qui se régaleront et sans doute certains dissidents, genre Villepin, Bayrou ou Borloo qui pourront, eux aussi, en faire des gorges chaudes.
Et à cela s’ajoutent –mais c’était plus que prévisible- les dégâts que vont faire les primaires de la gauche. Le combat de chiffonniers a commencé. Ségolène Royal, prête à tout pour remonter la pente, tire à vue sur tous ses petits camarades. Et elle tire juste. Qui peut contester que François Hollande n’ait jamais rien fait. Martine Aubry a, elle-même, déclaré qu’elle avait trouvé le PS dans un état catastrophique après dix ans de règne de Hollande comme premier secrétaire ? Qui peut contester que Martine Aubry n’ait eu qu’une seule expérience de campagne électorale, une législative qu’elle a perdue ? Certes, Martine Aubry pourrait faire remarquer que l’expérience de Ségolène Royal en matière de campagne présidentielle ne s’est pas non plus terminée par un succès.
Les candidats aux primaires de la gauche ne pensent actuellement qu’aux électeurs de ce scrutin. Mais ne se flinguant ainsi entre eux, ils oublient que les Français assistent à leur foire d’empoigne. Là encore du pain bénit pour Sarkozy.
Or, si l’on en croit les sondages, ni l’affaire DSK, ni l’affaire Guérini, ni les chamailleries au sein du PS ne font remonter Sarkozy dans l’estime des Français. Pas plus d’ailleurs que ses succès militaires en Libye, que ses tentatives de se « présidentialiser », que son opération sur « la règle d’or » ou que ses reculades sur la taxation des parcs de loisirs ou de la revente des résidences secondaires. Plus de 65% des Français ne veulent toujours plus de lui.
Ce rejet de Sarkozy et ces malheurs de la gauche rendent le scrutin d’avril prochain plus imprévisible chaque jour. Les Français vont-ils se résigner à reprendre Sarkozy pour cinq ans, à essayer Hollande qui leur promet n’ importe quoi ou vont-ils s’éparpiller sur des candidatures inattendues ?
En tous les cas, on a tort de se frotter les mains à l’Elysée. Rien n’est encore gagné puisque tout semble déjà et à tout jamais perdu. Les malheurs de la gauche ne vont pas faire le bonheur de Sarkozy.
11 Sep 2011 8:03 1. Laurich
Je partage – une fois de plus – votre analyse, Monsieur DESJARDINS. Mais vous sachant un libéral de droite convaincu, pourquoi ne suggérez-vous jamais franchement une plus crédible candidature de Fillon pour la majorité présidentielle ?
Vous avez, sur ce blog, effleuré le sujet à maintes reprises mais sans jamais enfoncer le clou.
Il est clair que le président (un ‘p’ minuscule, j’insiste…) est out. Il est clair aussi que les français ne veulent pas entendre parler davantage des socialistes – autant confier les clés du pouvoir à une poignée de sales gosses recrutée dans une cour de récréation. Mais cela laisse très peu d’alternative crédible et sérieuse à droite, sauf peut-être… Fillon.
Si vous voulez mon avis, le temps est venu de mettre les pieds dans le plat, et vous le ferez mieux que personne avec talent et clairvoyance.
11 Sep 2011 10:50 2. Houzi
On savait déjà que FILLON était un rancunier, capable de trahir qui lui aura retiré son maroquin, doublé (fort logiquement) d’un ambitieux, capable d’avaler des millions de couleuvres pourvu qu’on lui laisse son maroquin.
FILLON qui la main dans la main avec SARKOZY, a mené la FRANCE au désastre actuel, « alternative crédible et sérieuse à droite »… c’est une galéjade ?
Vous nous faites bien rigoler LAURICH !
:))
11 Sep 2011 11:41 3. Laurich
@ Houzi
Mais qui d’autre alors, que SARKO ?
11 Sep 2011 14:01 4. Alain Bellemere
Sarkozy se démène pour un second mandat, un » bis repetita, acta est fabula » mais pour faire quoi au juste? Mettre Fillon en première ligne pour le remplacer? Certainement pas, ce gouvernement n’a fait que des maladresses, et les mesures pour sauver le triple AAA en sont la triste représentation pour les Français moyens habitués à payer les pots cassés. Et pour achever le scénario, un porteur de valises sort de l’ombre avec des allégations douteuses pour l’UMP, encore des pavés jetés dans leur cour , plutôt des liasses sorties ouvertement et envolés des placards pour dénoncer des tricheurs bien organisés. Le PS traînant ses boulets bruyants fait figure de pauvre et ne mendie que des voix à se partager aux Primaires. Laissons de côté les candidats du PS, ils s’activent chacun avec leur propre répertoire, Royal la teigneuse sait renverser les sondages, Aubry à court d’argument s’enfonce et Hollande égal à lui-même séduit avec son humour simpliste et son mimétisme Chiraquien. Alors écoutons avec attention Marine Le Pen qui fait le balancier entre les deux principaux Partis, maintenant assez mal partis!
12 Sep 2011 13:41 5. Patrick-Louis Vincent
Les poissons pourrissent par la tête, dit-on! Les hommes politiques aussi, de droite comme de gauche. L’on me dira que le « tous pourris » est un argument un peu simpliste. C’est vrai, mais, chaque jour qui passe, nous enfonçant dans la campagne présidentielles, tant à vérifier que l’adage est vrai.
12 Sep 2011 20:47 6. bentolila
Le président Obama injecte 447 milliards pour lutter contre le chomage. Il lance en même temps un appel d’offre pour des cartouches d’encre pour imprimer les billets…
Lulu si je gagne les 146 millions ce soir à l’euro-million je change les pneus avants de ta 4 L.
Lulu quand on dit que les français ont le moral dans les chaussettes c’est également une image. Ce n’est pas parce que tu portes des collants que tu n’es pas concernée…
Aujourd’hui sainte pizza……..
Lulu quand je dis que les joueurs de foot de l’équipe de France patinent dans la choucroute, c’est une image…..Inutile de suggérer de mettre William Saurin de devenir entraineur.
Il faut dégrader Moodys sinon dans peu de temps en triple A il ne restera que les andouilles.
Voilà M DESJARDINS comment je vois la politique