La propagande commémorative
Personne n’a oublié les attentats d’il y a un an contre Charlie Hebdo et l’hyper-casher de la porte de Vincennes. La France entière en avait été bouleversée et le pouvoir en avait profité, sans pudeur, pour lancer une vaste opération de propagande basée sur une escroquerie qui consistait à faire croire qu’une France imaginaire, multiraciale, multiculturelle, multicolore, s’était retrouvée fraternellement autour de François Hollande pour s’opposer, comme un seul homme et au nom des valeurs de la République, à tous les fanatismes.
Cette France se serait retrouvée place de la République, puis dans un gigantesque défilé derrière un nombre important de chefs d’Etat venus faire plaisir à François Hollande. Détail piquant, les meilleurs soutiens des terroristes, l’Arabie Saoudite, le Qatar, Koweït et les Emirats Arabes Unis, étaient représentés au premier rang de cette foule de têtes plus ou moins couronnées.
Au même moment, dans tous les quartiers pourris du pays, c’est-à-dire dans nos banlieues à forte communautés musulmanes, qui d’islamiques devenaient islamistes, on fêtait joyeusement l’assassinat des dessinateurs qui avaient blasphémé le Prophète et celui des Juifs de la porte de Vincennes.
Ce n’était pas la France multi-machin qui avait défilé mais bien la France des « petits blancs » qui, soudain effrayée par le terrorisme islamiste, voulait, en agitant des drapeaux tricolores, faire savoir clairement qu’elle en avait assez du laxisme et de l’aveuglement de nos gouvernants en face d’un danger planétaire et d’une guerre qui nous avait été déclarée. Est-il besoin de rappeler qu’il n’y avait, bien sûr, pas un seul noir, pas un seul arabe, pas un seul musulman dans cette foule de marcheurs. Et le pouvoir le savait parfaitement.
Une chance pour ce même pouvoir : au milieu de cette fabuleuse opération d’intoxication, personne n’avait osé faire remarquer que ces attentats avaient démontré l’incurie de nos services secrets et du gouvernement en général alors pourtant que la protection des personnes et des biens est le tout premier des « devoirs régaliens » et que tout le monde s’attendait à des tels attentats.
Dix mois plus tard, le 13 novembre, nos services n’ont pas fait mieux et les terroristes ont fait bien pire : 130 morts et plus de 300 blessés. Si cette fois Hollande et ses amis n’ont pas voulu évoquer la France multi-machin ni nous répéter que l’Islam n’était pas incompatible avec la démocratie, ils ont tout de même tenu à féliciter à longueur de déclarations et d’émissions de radio et de télévision tous les services de l’Etat, transformant ainsi une cuisante déroute de ces services en véritable victoire pour le pouvoir.
Dans n’importe quel pays civilisé de la planète, l’opposition serait évidemment tombée à bras raccourcis sur un tel pouvoir. En France cela ne se fait pas. On préfère faire mine de jouer l’Union nationale si ce n’est sacrée et se bousculer, en jouant des coudes, des fleurs à la main, devant les lieux des drames.
Mais Hollande, sentant sans doute que l’électorat dit « de droite » et même un peu « de gauche » commençait à tousser, s’est pris pour Clemenceau, a proclamé l’Etat d’urgence, réuni le Congrès à Versailles, brandi la menace de la déchéance nationale, mobiliser toutes les forces armées, la police, la gendarmerie.
Et ce fut une nouvelle fois, comme en janvier, le… jack pot, c’est-à-dire la stupéfiante remontée dans les sondages, comme si, pour les Français, le fait que le chef de l’Etat ait été infoutu de les protéger était la preuve qu’il était un bon père de la Nation. Plus personne ne parlait ni du chômage qui continuait à augmenter, ni des déficits et de la dette qui s’aggravaient, ni de l’Ecole, ni des Hôpitaux, ni de rien d’autre et les meilleurs experts nous affirmaient soudain et froidement qu’une réélection triomphale de François Hollande en 2017 était désormais parfaitement plausible.
Il va sans dire que cette situation est fragile car rien ne dit, même si Hollande et les siens l’espèrent ardemment, que de nouveaux attentats de plus en plus meurtriers vont se multiplier d’ici à la présidentielle. Alors, il faut entretenir la flamme.
On va donc passer tout janvier (et tout novembre prochain) à… commémorer. Dépôts de gerbes, plaques (avec fautes d’orthographe : Wolinski s’écrit avec un « i » et non pas un « y » !), minutes de silence, discours dans les écoles, soirées spéciales à la télévision, tout sera bon pour rappeler, en les matraquant sans pitié, aux électeurs que ce sera le bulletin au nom de François Hollande qu’il leur faudra glisser dans l’urne le moment venu.
Personne n’a remarqué que François Hollande avait transformé les « victimes » de ces tueries en… « héros », allant même jusqu’à leur accorder la Légion d’Honneur à titre posthume (de qui aurait sûrement fait rigoler et même scandalisé les « anars » de Charlie Hebdo). Or, il ne suffit pas de se faire assassiner par des fanatiques pour devenir un « héros ». Les 17 morts de janvier et les 130 morts de novembre ne sont « que » de très malheureuses victimes.
Qu’on ne s’y trompe pas. En les faisant entrer au Panthéon, ou presque, Hollande espère se hisser, lui-même, au firmament de la gloire.
Mais, Diable, jusques à quand va-t-il abuser de notre patience, ce petit Catilina qui, comme l’autre, voudrait assurer sa fortune sur les malheurs de sa patrie ?
Je, tu, il commémore et nous… nous en avons marre parce que nous ne sommes pas dupes et que le piège est énorme !
05 Jan 2016 16:17 1. infraniouzes
Ce billet nous éclaire une fois de plus sur ce qu’est la récupération politicienne, toujours dénoncée quand la gauche est dans l’opposition, mais parfaitement légitime quand elle est au pouvoir. C’est comme ça, grâce à une droite molle et aux abonnés absents.
Mais ce qui me terrifie c’est la puissance et le savoir-faire des communicants qui sont à la manœuvre derrière le chef de bureau de l’Elysée. Et cette omniprésence s’infiltre à droite également. J’en veux pour preuve le passage du sémillant Juppé hier soir sur FR 2. Lisse et rond comme une boule de billard, insaisissable mais affable comme le maquignon qui, à la foire aux bestiaux, va rouler le brave paysan venu vendre sa dernière bête, le « candidat » nous a servi des ruisseaux d’eau tiède dont je n’ai rien retenu excepté que son éminence va sortir un nouveau livre au printemps. Certes, le bonhomme s’est montré un peu plus pugnace qu’à son habitude, mais quelle anguille.
Allons, courage, il n’est que l’avant-garde de l’armée des Chevaliers du Miel qui vont nous proposer leurs sucreries et leur douceurs jusqu’à l’élection présidentielle. Si les Français ne deviennent pas tous diabétiques à la fin de ce long chemin, c’est qu’ils sont encore solides.
05 Jan 2016 18:19 2. drazig
Vous avez bien développé M. Desjardins, tout ce qui correspond à l’ineptie et à l’incompétence du gouvernement. En fin de compte, il s’agit de la part des terroristes du contournement d’une « ligne Maginot »: pendant que synagogues et autres lieux sensibles de la diversité surtout, étaient ultra-protégés, ils attaquent un lieu et/ou spectacle « ordinaire » (quoique la musique au programme soit sujette à caution, mais ceci est une autre histoire). Au détriment du « vulgum pecus » français de base mais cela avait-il de l’importance à leurs yeux?
#infraniouzes
Vous avez dit « communicants ». J’ai cru comprendre qu’ils étaient quelques quatre-vingt hauts fonctionnaires: ENA et coetera, à conseiller l’Elysée sur sa communication, fonctionnaires aux cheveux gominés et aux chaussures cirées « à la Morello ».
En fait, il s’agit d’une cellule de propagande, mot mieux adapté à ce genre de communication, et ces conseillers font partie de la cellule de propagande de l’Elysée. Je serais curieux de connaître les livres et expériences qui les inspirent. On risquerait d’avoir des surprises.
05 Jan 2016 18:42 3. petitjean
ILS sont forts parce que nous sommes faibles !
et ça va continuer…………
05 Jan 2016 19:06 4. petitjean
puisque nous sommes à l’ère du grand mensonge
« Le Roi Mensonge qui n’est plus simplement l’instrument de la politique mais qui en est devenu l’essence »
c’est à lire ici
http://www.polemia.com/sa-majeste-mensonge/
05 Jan 2016 19:31 5. abenaton
@petitjean
ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux.
merci
05 Jan 2016 20:47 6. abenaton
Wikipedia : Les troupes d’occupation sont d’environ 40 000 hommes (cet effectif n’inclut pas les troupes stratégiques basées sur le Mur de l’Atlantique et le long de la Manche).
Selon les estimations, il y a entre 5 et 10 millions de musulmans en France.
Selon des sondages, 80% de la population musulmanes a une opiuniuon positive de Daesh.
Bien entendu : pas d’amalgam !
Ce soir, filmSSSSS à la télé sur la belle résistance du beau peuple français courageux résistant fier de sa démocratie etc etc
Bonne soirée, amoureux de Pét !
05 Jan 2016 20:49 7. abenaton
… amoureux de Pétain et de la ligne Maginot !
(clavier défaillant, lui aussi !)
06 Jan 2016 0:27 8. abenaton
Tandis que Catalina pleure et se lamente, la presse nous donne une belle histoire des enfants du siècle. Beau cadeau, c’est Noël orthodoxe aujourd’hui :
Version 1 à la Une – il y a deux jours – Pleurons mes frères !
Deux gredins enlèvent puis séquestrent une petite jeune fille dans un trou à rats. Il la saoule, la drogue, la viole puis sans doute arrivés au bout de leurs moyens la pénètre avec une bouteille de whisky.
Pour que ce soit plus rigolo, un des types filme la scène en direct sur Internet.
La police intervient. Découvre la pauvre enfant, embarque les gredins.
Le lecteur attentif se demande comment les flics sont intervenus. Mais voilà que
Version 2 – hier soir – petit entrefilet timide dans la presse
Un abruti et sa comparse rentrent chez eux avec un copain. Ils se saoulent et se droguent puis forniquent ensemble. Pour mettre un peu de piment à la soirée qui tarde, l’un active sa caméra et exhibe les exploits communs sur le net.
Un spectateur affolé par cette violence alerte les flics. Les flics font traduire l’adresse IP en adresse postale par leur service technique et interviennent pour cueillir les TROIS abrutis avachis dans leur vomis.
Ce soir, la « jeune fille » annonce qu’elle ne portera pas plainte ayant été consentante !
Ah, la belle jeunesse « Génération Biture express » qui fait pleurer nos chers amis aux âmes tendres de vieux 68ards, Charlies amateurs de Flower Power !