Les incidents d’Ajaccio sont naturellement inadmissibles mais il serait irresponsable de n’y voir qu’un débordement folklorique (de plus) des habitants de l’île de Beauté.

Ces « ratonnades » (puisque c’est bel et bien le mot qu’il faut employer) sont, en fait, dramatiquement annonciatrices de ce que nous ont préparé les incohérences des politiques d’immigration de tous les gouvernements, de droite comme de gauche, qui se sont succédé depuis des décennies à la tête du pays.

Résumons : des loubards d’un « quartier de non-droit » de la banlieue d’Ajaccio (autrement dit d’un ghetto d’immigrés musulmans) incendient, comme souvent, des poubelles pour attirer les pompiers et leur tendre, comme souvent, un guet-apens. Les pompiers arrivent, se font caillasser et attaquer à coup de barres de fer. Les policiers qui ont ordre de « ne pas faire de provocation » font à peine semblant d’intervenir. Tout cela est parfaitement « classique ».

Mais, quelques heures plus tard, et c’est ce qui est nouveau, des Corses (« de souche »), excédés par l’attitude de ces loubards-dealers de drogue qui font, depuis des années, la loi dans ce quartier pourri que les autorités disent « sensible » et excédés aussi par l’inertie des forces de l’ordre, décident d’organiser eux-mêmes une expédition punitive et se lancent dans de véritables « ratonnades » aux cris de « Sales Arabes, rentrez chez vous !», saccageant une pseudo mosquée et incendiant des Corans. Voilà pour les faits.

Tout le monde, à Ajaccio comme à Paris, condamne, bien sûr, ces « débordements ». Certains voyant même là le premier résultat de la victoire des indépendantistes aux dernières régionales, comme si les Corses s’étaient soudain sentis « libérés » au point de pouvoir laisser libre cours à leurs instincts les moins respectables.

Mais, en fait, tous ceux qui, ce matin, s’indignent de ces scènes (scandaleuses, répétons-le) en sont les premiers responsables.

Il était absurde de laisser ces immigrés musulmans se concentrer –ou être relégués- dans ce quartier ; il était scandaleux de laisser ce quartier à l’abandon au point qu’il devienne un véritable ghetto de chômeurs et de jeunes sans aucun espoir ; il était criminel de le laisser devenir le fief des délinquants, des trafiquants de drogue et, rapidement, celui des prédicateurs de l’Islam le plus radical. Et ajoutons que la situation de cette banlieue d’Ajaccio se retrouve dans la plupart des banlieues de la plupart des villes de France dans lesquelles croupissent cinq à six millions d’immigrés ou de fils d’immigrés musulmans. N’est-il d’ailleurs pas scandaleux que l’on puisse aujourd’hui parler de la deuxième, de la troisième, voire de la quatrième génération d’immigrés, preuve, s’il en était besoin, que « nous » avons été totalement incapables d’« intégrer » ces gens, puisqu’il est désormais interdit d’évoquer toute « assimilation ».

Comment alors, devant cette démission totale de l’Etat, reprocher aux Corses d’avoir voulu « faire justice » eux-mêmes ? Les vrais coupables sont ceux qui, depuis des années, affirment que l’immigration est « une chance pour la France », que l’Islam est « compatible avec la démocratie », que l’assimilation de jadis n’était qu’« une résurgence du colonialisme ».

Bref, les vrais coupables sont tous ceux qui, depuis des décennies, refusent, par une idéologie délirante, de faire de nos immigrés, autoritairement s’il le faut, des Français « à part entière », c’est-à-dire totalement soumis à toutes nos lois, totalement intégrés à notre société qu’elle leur plaise ou non.

Si rien n’est fait au plus tôt, ce qui vient de se passer à Ajaccio, se passera à Montfermeil, à Chanteloup-les-Vignes, à Vault-en-Velin, partout où des Français « de souche » ne supporteront plus ces zones de non-droit où des Français « de seconde zone » (parce qu’on s’est refusé, en effet par idéologie, à les « assimiler ») font « leur loi ».

Quand l’Etat ne remplit plus ses missions les plus élémentaires, ses devoirs régaliens, il ne faut pas s’étonner que des Français « d’en-bas » et même des « sans dents », comme dit François Hollande, prennent le mors aux dents et descendent dans la rue pour faire eux-mêmes respecter la loi de la République.

Quand l’Etat ne s’en prend pas aux délinquants, le peuple finit par se lancer dans des ratonnades. Et c’est la faillite d’un régime qui nous tanne avec sa France multiethnique, multiculturelle, multicolore