Contrairement à ce que nous racontent depuis quelques jours les socialistes, le débat n’est pas de savoir s’il faut –ou non- déchoir de la nationalité française les double-nationaux nés en France lorsqu’ils ont été condamnés pour des actes de terrorisme. Le vrai problème est autrement plus important et il est double.

Il serait, en effet, grand temps de savoir aujourd’hui si 1) on peut avoir deux nationalités dont la française et 2) si le fait d’être « né en France » c’est-à-dire, par exemple, à Paris, à Cayenne ou même à Mamoudzou, suffit pour être français. (Mamoudzou étant, comme chacun sait, la capitale de Mayotte)

Pour la gauche (et une bonne partie de la droite) ces deux questions sont totalement taboues et celui qui oserait les poser serait immédiatement banni de la bonne société parisienne et accusé, pour le moins, d’être un nostalgique du IIIème Reich.

On comprend d’ailleurs que nos politiciens se refusent énergiquement à évoquer, même du bout des lèvres, ces deux questions puisqu’en fait il s’agit de savoir –enfin- et de définir -une bonne fois pour toutes- ce que c’est désormais que… d’être français. Or, aujourd’hui, parmi tous nos élus, bien rares sont ceux qui ont « une certaine idée de la France » ou même la moindre idée de ce que c’est que d’être français.

Autrefois, les choses étaient toutes simples. Pour être (vraiment) français, il suffisait d’être prêt à mourir pour la France en allant se battre à nos frontières pour défendre la mère-patrie. Mais… il n’y a plus de frontières. Il suffisait de parler français. Mais… tous les patois de toutes nos provinces sont maintenant reconnus. Il suffisait d’avoir été à l’Ecole de la République, voire même à celle des Hussards noirs. Mais… il n’y a plus d’Ecole, plus de République et plus de hussards. Il suffisait de préférer la France à tout autre pays. Mais… prôner « la préférence nationale » est aujourd’hui un délit pour ne pas dire un crime. Et on pourrait multiplier à l’infini les exemples.

Bref, on ne sait plus trop ce que c’est que d’être français puisque ce n’est évidemment pas d’être « de race blanche », de civilisation « judéo-chrétienne » ou de préférer la culture française aux cultures touboue, zouloue ou papoue et qu’il est de bon ton d’être à la fois européen, régionaliste et internationaliste pour ne pas dire mondialiste.

Cela dit, même dans l’hypothèse où être français n’aurait plus aucune signification, peut-on avoir deux nationalités ? C’est-à-dire, en réalité, avoir deux mères… patries.

Pour les enfants adoptés, on parle d’une mère biologique et d’une mère officielle. Mais pour qu’il y ait adoption, il faut que la mère biologique ait abandonné son enfant en signant les papiers nécessaires. Aussi cruel que cela puisse paraitre, la mère biologique n’existe pas. La bigamie, d’ailleurs, n’existe pas non plus chez nous, comme si nos législateurs estimaient qu’on ne pouvait pas aimer (autant) deux femmes en même temps.

Il ne faut d’ailleurs pas être dupe. Depuis quelques jours, tous les matins, on nous apprend que deux ou trois « Français » viennent d’être arrêtés soupçonnés (en clair accusés) de faire partie d’un réseau de terroristes islamistes. Trois jours plus tard, on nous précise, que ces « Français » sont, en fait, des « Franco-Marocains », « Franco-Algériens », « Franco-Sénégalais » ou même des « Français d’origine tunisienne ».

Quand donc aurons-nous l’honnêteté pour ne pas dire le courage de reconnaitre qu’aussi sympathiques qu’ils soient Mohamed, même né à Chanteloup-les-Vignes, ou Ali, même né à Montfermeil, et même s’ils ont, l’un et l’autre, passé plusieurs mois à Fleury-Mérogis, sont beaucoup plus marocains ou algériens que français, non seulement parce qu’ils portent la barbe et la grande robe blanche, qu’ils parlent l’arabe chez eux, qu’ils préfèrent le couscous au bœuf mironton, qu’ils prient vers La Mecque et qu’ils regardent la télévision qatarie mais aussi et surtout parce qu’ils n’aiment pas la France, certains allant jusqu’à la détester souverainement.

Au fond, tout est là. Puisque François Hollande veut changer notre Constitution, pourquoi ne pas réécrire l’article 1 par ces mots : « Ne sont français que ceux qui proclament officiellement qu’ils aiment passionnément et exclusivement la France ».

Le reste n’a aucune importance. Un tel texte éliminerait de facto la double nationalité totalement contre-nature et nous débarrasserait enfin de cette « loi du sol » qui est devenue absurde depuis que des dizaines de millions d’individus voyagent à longueur d’année tout autour de la planète à la recherche d’un peu de bien-être, voire de quelques avantages sociaux.

Hélas, on imagine difficilement notre personnel politique voter une telle réforme. A se demander d’ailleurs si ce n’est pas contre nos élus qu’il faudrait prononcer cette vraie déchéance…