Emmanuelle Macron commence bien mal sa carrière ministérielle. Pour sa première grande interview à la radio, le nouveau ministre de l’Economie n’a rien trouvé de mieux que d’insulter les salariées des abattoirs de porcs Gad mis en liquidation judiciaire. « Ce sont des illettrées » a-t-il froidement déclaré pour expliquer le malheur de ces femmes.

Après le président de la République qui, selon son ancienne maitresse, traite de « sans-dents » les pauvres, les défavorisés, les exclus, le ministre du Travail Rebsamen qui estime qu’il y a un bon nombre de tricheurs parmi les chômeurs indemnisés, voici le ministre de l’Economie qui considère que les salariées de cet abattoir en liquidation ne savent ni lire, ni écrire. Cela commence à faire beaucoup !

On savait depuis longtemps que la gauche n’avait pas « le monopole du cœur » mais personne n’imaginait que cette gauche bobo-Lubéron et ile de Ré oserait afficher publiquement son mépris pour les « petites gens », les « gens d’en bas », les « miséreux » qui n’ont pas fait au moins Sciences Po.

Quelques heures après son « dérapage », Macron a présenté, dans l’hémicycle de l’Assemblée, ses excuses « les plus plates ». C’était la moindre des choses. Et ses amis nous disent que le ministre a simplement fait un lapsus, certes maladroit, mais qu’il voulait en réalité souligner le cruel manque de formation dont sont victimes beaucoup de chômeurs.

Il est tout à fait possible que ces femmes salariées de Gad soient, en effet, victimes de l’école de la République qui, chaque année et depuis des années, lâche dans la vie active 150.000 jeunes sans aucune formation et sachant à peine lire et écrire. Ce n’était pas une raison pour leur cracher ainsi son mépris au visage.

Mais le lapsus –si lapsus il y a- est surtout diablement révélateur d’un état d’esprit. Enarque et ancien de chez Rothschild, Emmanuelle Macron n’a sans doute jamais de sa vie rencontré un smicard, un chômeur ou un SDF. Il n’est qu’un socialiste de circonstance, d’ambition, comme tous ceux, nombreux, qui, autour de la table du Conseil des ministres, fustigent les riches, les patrons, les nantis, tout en payant eux-mêmes l’ISF.

Macron est la caricature vivante de ces socialistes de salon qui depuis l’ère Mitterrand et l’époque Tapie s’apitoient sur les pauvres en faisant leur parcours de golfe ou dans les tribunes de Roland Garros et applaudissent à tout rompre quand le Premier ministre annonce que les retraites des plus malheureux passeront de 720 € à… 800 € et que le gouvernement accordera une « prime exceptionnelle » de… 40 € (le prix de 5 paquets de cigarettes !) aux retraités touchant moins de 1.200 € par mois.

On comprend que le Front National soit devenu le « premier parti ouvrier de France » et on veut croire que les pauvres, les « sans-dents » et les « illettrés » se souviendront des quelques « dérapages » de cette gauche d’imposture lors des prochaines élections…