Tout cela est stupéfiant, écoeurant et démontre, une fois de plus, à quel point Hollande n’était pas fait « pour le job » et à quel point notre pauvre pays dégringole de jour en jour et se ridiculise aux yeux du monde.

C’était à l’OTAN, les chefs d’Etat s’étaient réunis en urgence pour décider si leurs pays allaient, ou non, faire la guerre à la Russie et pour savoir ce qu’ils pouvaient bien faire face à la chevauchée victorieuse des fous d’Allah en Irak et en Syrie. Autant dire que c’était un peu l’avenir de la planète qui était à l’ordre du jour.

Or qu’a fait le président de la République ? Il n’a déclaré la guerre ni à Poutine ni au calife de l’Etat Islamique. Il s’est contenté de lancer une contre-offensive en réponse aux attaques que venait de porter contre lui son ancienne maitresse. C’était Feydeau à Yalta !

En pareilles circonstances et en un tel lieu, n’importe quel chef d’Etat, digne de ce nom, aurait évidemment éludé d’un revers de main méprisant la moindre question sur cette « affaire privée ». Lui, non ! Acculé, affolé, désespéré, il a cru devoir répondre, se justifier, démentir. Non, il n’était pas un salaud, non, il ne méprisait pas les pauvres, oui, il avait consacré sa vie aux plus miséreux, aux « sans dents ». Il en tremblait presque, lisant à travers des yeux presque embués les notes rédigées par son conseiller de presse qu’on avait fait venir de Paris en catastrophe. Pitoyable ! Il ne vaut même pas les 13% d’opinions favorables que les derniers sondages lui accordent encore par charité.

Le plus surprenant c’est que, ce matin, tout le monde ou presque s’apitoie sur le bonhomme. Nos commentateurs patentés l’ont trouvé sincère, émouvant, voire bouleversant. Il a fait tomber le masque, dit l’un, il a eu le courage de briser l’armure, dit l’autre.

Non mais, vous rigolez ! Le fourbe, le menteur, le comédien nous a simplement fait son numéro. Il tremblotait, c’est vrai, mais ce n’était pas parce que, victime innocente trainée dans la boue, il était bouleversé, c’était parce qu’il était furieux et qu’il avait compris que cette tuile de plus qui lui tombait sur la tête était, évidemment, la pire de toutes.

Non seulement il avait tout raté depuis son élection, le chômage, les déficits, le redressement du pays, etc., non seulement il avait démontré qu’il n’était pas un chef capable de prendre la moindre décision, non seulement il avait dû capituler devant Manuel Valls et lui remettre pratiquement tous les pouvoirs, non seulement il était rejeté presque à l’unanimité par les Français mais en plus la femme qui avait partagé sa vie pendant neuf ans et qui le connaissait donc mieux que personne révélait à la terre entière que sa vie n’avait été qu’une imposture, qu’il n’était qu’un petit ambitieux qui s’était déguisé en homme de gauche pour gravir péniblement l’échelle du pouvoir.

C’était, de toute évidence, le coup de grâce tiré dans la nuque du condamné qui venait déjà d’être fusillé par une batterie de chiffres que ce soient ceux du chômage ou des sondages.

On ne saura jamais si la maitresse abandonnée devenue furie de tragédie nous dit la vérité et si Hollande traitait bien les pauvres de « sans dents » puisque c’est cette expression qu’on retiendra de ce bouquin de règlement de comptes. Ceux qui le connaissent bien reconnaissent, hors caméra comme on dit, que le président aime à pratiquer un humour au second degré qui frise parfois le mauvais goût et qu’il lui arrive de faire des plaisanteries qui pourraient scandaliser ceux qui ne le connaissent pas bien. En clair, il pourrait faire parfois des jeux de mots rappelant un peu ceux de… Le Pen. Il semble que ses amis aient été jusqu’à présent plus indulgents avec lui qu’avec le fondateur du Front National.

Quoiqu’il en soit le coup de grâce est mortel. De Mac Mahon et son « que d’eau, que d’eau » à Sarkozy et son « pauv’con » en passant par de Gaulle et « les veaux », tous nos présidents ont laissé une phrase ou une expression, parfois apocryphe, à l’histoire de nos républiques. Pour Hollande ce sera « les sans dents ». Il ne s’en remettra jamais.