En regardant, aujourd’hui, François Hollande présider les cérémonies du 70 ème anniversaire du débarquement en Provence, on ressentait le même malaise qu’on avait déjà éprouvé en le voyant, en juin dernier, sur les plages de Normandie et le 14 juillet, place de la Concorde.

Ce type n’est pas à sa place. Il n’a pas l’air d’un chef d’Etat, d’un président de la République et surtout d’un président de la République française. On a l’impression qu’il ne connait pas les paroles de La Marseillaise, qu’il ignore le nom du maréchal de Lattre de Tassigny et qu’il n’a jamais entendu parler de l’armée d’Afrique. Certes, il a fait l’Ena mais on pourrait presque se demander s’il n’y a pas été admis à titre étranger.

C’est très curieux. Ce type est né à Rouen, de parents français « de souche », a toujours vécu en France, entre la rue Solferino et la Corrèze et cependant il ne fait pas « de chez nous ». Comme si les technocrates n’avaient pas de patrie ou que les socialistes étaient vraiment internationalistes.

C’est quoi « être de chez nous » ? C’est peut-être éprouver un petit frisson en voyant les drapeaux des régiments dissouts claquer au vent. Hollande ne frissonnait pas ce matin. Il avait sans doute mis sa petite laine de rond-de-cuir.

Il est, de toute évidence, le premier de nos présidents à devoir refreiner ses bâillements quand il entend la sonnerie aux Morts et à avoir un haut le cœur quand il entend l’évocation de nos héros « Morts pour la France ». Sans parler, bien sûr, de de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac et même Sarkozy avaient quelque chose dans le regard quand les troupes défilaient devant eux. Hollande a l’air d’une vache regardant passer les trains.

On dira que c’est sans importance et que nous serions prêts à acclamer un agnostique apatride et antimilitariste pour peu qu’il sache terrasser le chômage, rétablir nos comptes publics et redonner à la France sa gloire d’antan. Peut-être, mais tout se tient.

Un bonhomme qui n’est pas ému à l’évocation de nos gloires passées ne peut rien comprendre ni à la France ni aux Français. Ces mots sont bannis et pratiquement condamnés par la loi mais un président de la République qui n’est pas « chauvin », « patriote » et même « nationaliste » n’a pas sa place à l’Elysée, à la tête de l’Etat et de nos armées. Il fait forcément figure d’usurpateur et même d’imposteur.

En le voyant somnoler à la tribune officielle, on était sidéré que cet homme ait pu envoyer des soldats français se faire tuer au Mali ou en Centrafrique. Et on comprenait aussi à la fois pourquoi il était incapable de s’attaquer à tous les drames que connait aujourd’hui la France et pourquoi les Français le rejetaient avec une telle violence.

Ce type n’aime pas la France. Du coup, il ne peut pas avoir « une certaine idée de la France », comme disait de Gaulle, qui lui permettrait de comprendre le pays, ses ressources profondes, l’avenir qu’il peut encore espérer. Du coup aussi, les Français ne l’aiment plus. Si tant est qu’ils l’aient jamais aimé.

Comme diraient nos « communicants », il y a eu une « erreur de casting ». C’était criant aujourd’hui, plus encore que d’habitude…