Le défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées est la grande fête de l’armée française. Nous sommes tous un peu cocardiers, ce jour-là. Mis à part quelques écolos-gauchos, nous aimons aller « voir et complimenter l’armée française », le 14 juillet, comme le proclame la célèbre chanson « En revenant de la revue », créée en 1886 par Paulus, tout en nous souvenant, bien sûr, de la prise de la Bastille.
Cette année, pour « faire genre », le défilé de nos troupes sera précédé et suivi par des « animations », avec chorégraphies, envols de pigeons et quelques singeries à la mode. Et dans « l’animation initiale » il y aura la présence des 72 pays ayant participé à la Grande Guerre et qui seront représentés par leur drapeau entouré de trois soldats en uniforme.
Or, François Hollande qui décidemment n’en rate jamais une, a cru devoir inviter l’armée algérienne à participer à cette animation. Il y aura donc le drapeau algérien et 4 soldats algériens en grand uniforme, demain, sur la place de la Concorde, devant la tribune officielle. La chose est pour le moins choquante.
Certes, 150.000 soldats venus d’Algérie ont participé à la guerre de 14 et 28.000 d’entre eux sont morts sur nos champs de bataille. Mais ces spahis, ces zouaves, ces tirailleurs, ces chasseurs d’Afrique étaient des soldats… français qui partaient à l’assaut derrière le drapeau… français, pas derrière le drapeau du FLN et qui firent le sacrifice de leur vie pour… la France, pas pour l’Algérie de Bouteflika. Ils se battaient et sont morts pour la liberté et la démocratie, deux mots qu’on ignore dans l’Algérie d’aujourd’hui.
On nous dit que, 52 ans après la fin de la guerre d’Algérie, il serait grand temps d’oublier les heures les plus noires de notre histoire commune pour ne nous souvenir que de cette ancienne fraternité d’armes et que d’ailleurs cela fait bien longtemps que nous nous sommes réconciliés avec les Allemands qui furent nos ennemis alors que les Algériens étaient à nos côtés.
Oui, mais précisément, nous nous sommes réconciliés avec les Allemands pour écrire avec eux les premières pages de l’histoire de l’Europe alors que, pour l’instant, malgré ce demi-siècle passé, les Algériens ou du moins leurs dirigeants refusent de tourner la page.
Bouteflika et ses amis continuent à comparer, chaque jour ou presque, la présence française en Algérie à l’occupation nazie, les harkis aux miliciens. Cela fait un demi-siècle que la haine de la France et l’évocation du conflit qui nous opposa durant huit ans reste le seul fonds de commerce du FLN pour s’accrocher au pouvoir et faire oublier à la population misérable et notamment aux jeunes désespérés, son incompétence, sa corruption et l’état épouvantable dans lequel croupissent les Algériens alors pourtant que ce pays aurait tout pour être l’un des plus heureux de tout le bassin méditerranéen.
Pour se réconcilier, oublier les drames du passé et se mettre à marcher cote à cote vers l’avenir, il faut être deux. Tant que la génération des « fellagas » sera au pouvoir à Alger et qu’elle ressassera le passé, toute réconciliation sera impossible. Chaque fois que Paris fit un geste, tendit la main, proposant même un traité d’amitié entre les deux pays, Alger répondit par des rebuffades généralement injurieuses.
Non, le drapeau algérien n’a rien à faire demain, place de Concorde. Hollande a fait là une maladresse de plus.

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