Personne ne peut imaginer, une seule seconde, que François Hollande était assez naïf pour croire, un seul instant, qu’il gagnerait le pari qu’il avait fait d’inverser la courbe du chômage avant la fin de cette année 2013.
Non seulement tous les économistes lui répétaient, depuis des mois, qu’il fallait une croissance d’au moins 1,5% pour inverser cette maudite courbe et que cette croissance ne pourrait, bien sûr, être créée que par les entreprises, mais tous les « trucs » qu’il magouillait avec les outils rouillés de sa vieille boite à malices –ses emplois jeunes, ses contrats de génération, ses emplois aidés- ne pouvaient que plomber davantage encore les dites entreprises, seules et uniques créatrices d’emplois, puisque, en fin de compte, c’étaient, évidemment, elles qui allaient devoir payer la facture de toutes ces « générosités », en étant encore plus assassinées de charges et d’impôts.
La question qui se pose est donc de savoir pourquoi François Hollande, sachant parfaitement qu’il allait droit dans le mur et faisant tout pour s’y précipiter, s’est entêté pendant des mois à nous raconter que nous allions nous en sortir grâce à ses remèdes de perlimpinpin.
Attendait-il un miracle venu d’une fulgurante croissance économique mondiale qui lui aurait permis de ramasser par terre quelques miettes ? Pensait-il que la méthode Coué lui permettrait, en rabâchant indéfiniment des balivernes, de provoquer un petit retour de confiance qui inciterait les entrepreneurs au bord de la faillite à embaucher et les consommateurs sans le sou à consommer ? Etait-il bête à ce point ?
En politique, on peut raconter n’importe quoi. Il y a toujours quelques gogos prêts à tout gober. Le « demain, on rasera gratis » fait recette depuis des siècles. Hollande, comme la plupart de ses prédécesseurs, a su largement en profiter. Mais, en économie, c’est tout autre chose. Les laïus fumeux des bonimenteurs, les propos enflammés des bateleurs, les incantations de toutes sortes n’ont aucune prise sur les réalités. Il faut s’en tenir aux règles simples du « bon père de famille » qui sait gérer « le panier de la ménagère » et compter sur ses doigts.
L’ennui avec la gauche (et avec la droite quand elle mène, comme bien souvent, une politique de gauche) c’est que ces gens-là s’imaginent que l’Etat peut faire de l’économie. L’histoire prouve, depuis des décennies, que si l’Etat peut, en effet, paralyser, tétaniser, détruire la vie économique, avec des réglementations liberticides et des prélèvements exorbitants, il ne peut en rien créer de l’activité, des richesses, des investissements, des innovations, des marchés, des emplois.
La croissance ne se décrète pas à l’Elysée ! Elle se crée dans les entreprises, des plus petites aux plus grandes, qui, seules, peuvent créer de la richesse pour peu que l’Etat ne leur mette pas les pieds dans le béton. Faut-il être énarque, technocrate et apparatchik du PS pour ignorer cette évidence !
Le jour où nos dirigeants politiques voudront vraiment que la France s’en sorte, ils se retireront sur la pointe des pieds du monde économique, feront rentrer l’Etat dans ses casernes en le limitant à ses devoirs régaliens et laisseront les Français, les industriels, les entrepreneurs, les artisans, les agriculteurs, tout le monde vivre leur vie. Abrogation des législations dictatoriales, allégement des charges en tous genres, chacun le sait, pour redonner la moindre chance à ce pays de ressusciter, il n’y a pas d’autre moyen que de le li-bé-rer de tous les carcans dans lesquels on l’étrangle depuis plus d’un demi-siècle, au nom d’une idéologie qu’on se refuse à qualifier mais qui s’appelle tout de même le collectivisme.
Or, Hollande fait exactement le contraire de ce qu’il faudrait faire. Et jusqu’à l’absurde. Il n’a pas compris que trop d’impôt tuait l’impôt, trop de lois tuait la loi, trop d’Etat tuait le pays.
Chef d’un Etat en faillite, en capilotade, en décomposition, incapable d’assumer ses devoirs les plus élémentaires et totalement discrédité sur la planète, il s’imagine, avec une naïveté stupéfiante et grotesque, que cet Etat va permettre aux entreprises qu’il écrase chaque jour davantage de devenir compétitives, innovantes, créatrices de richesses et d’emplois. Mais qu’il les écoute une fois. Elles ne lui disent qu’une seule chose : « Foutez-nous la paix, laissez-nous vivre ! »
A cinq jours de la date fatidique de ce 31 décembre qu’il avait lui-même fixée, Hollande, le roitelet, est nu comme un ver au milieu de la scène, ridicule, bouffi de certitudes, gonflé d’ignorance. Le chômage a encore augmenté. Nous en sommes à 4.876.100 chômeurs, officiels, déclarés et sans compter l’Outre-Mer. Et comme il tient à son rôle de bouffon, il répète « l’inversion de la courbe du chômage est bel et bien engagée » Est-ce encore une de ses plaisanteries de garçon-de-bain dont il a le secret ?
Tout va très bien, Madame la Marquise, il ne manque pas un bouton de guêtres à nos soldats, nous vaincrons parce que nous sommes les plus et que la route du fer est coupée. Il parait que le 14 juillet 1789, Louis XVI avait écrit sur son journal personnel : « Aujourd’hui, rien ». Hier soir, Hollande a dû noter sur son petit carnet : « Aujourd’hui, bonne nouvelle, le chômage a baissé. Il a augmenté de 0,5% »

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