Il est évident qu’il n’est pas de bon goût et qu’il est même inacceptable de comparer Christiane Taubira à une guenon. On peut reprocher à la Garde des Sceaux d’avoir été et d’être encore sans doute une indépendantistes guyanaise, d’avoir défendu bec et ongles sa loi sur le mariage des homosexuels et de pratiquer le pire des laxismes avec sa réforme pénitentiaire et ses peines de probation, mais lui reprocher la couleur de sa peau est évidemment absurde et intolérable.
L’hebdomadaire Minute s’est, une fois de plus, déshonoré en abaissant à ce point le débat politique et en faisant, cette semaine, sa « une » sur la Garde des Sceaux qui aurait « la banane ».
Les responsable de l’hebdomadaire pourront toujours plaider qu’« avoir la banane » est une expression populaire qui signifie avoir de la chance, de l’énergie, voire du courage, personne ne sera dupe. D’ailleurs, actuellement, c’est plutôt Manuel Valls qui « a la banane » et il est évident qu’associer Taubira à une banane pour faire sourire quelques lecteurs c’est faire allusion à sa « négritude » et verser dans le pire des racismes.
Christiane Taubira n’est pas un singe, animal sympathique s’il en est, mais plutôt une vipère, bestiole particulièrement redoutable.
Cela dit, la justice n’a rien à voir avec cet incident et Jean-Marc Ayrault a, bien sûr, tort de saisir le procureur de la République pour poursuivre Minute. D’abord, parce qu’il donne à l’hebdomadaire une publicité telle qu’on ne peut plus trouver Minute, ce matin, dans les kiosques parisiens. Ensuite et surtout parce que, dans une véritable démocratie qui respecte la liberté d’expression, les responsables du pouvoir ne cherchent pas à faire condamner un journal même s’ils estiment que celui-ci a dépassé les limites (qu’ils ont eux-mêmes fixées).
Ayrault brandit les lois récentes qui condamnent le révisionnisme, le racisme ou l’homophobie mais, qu’on le veuille ou non et on ne le dira jamais assez, ces textes sont parfaitement inacceptables car liberticides et en contradiction totale avec la Déclaration des Droits de l’homme qui garantit la liberté d’expression de tous les citoyens. Il faut, une fois de plus rappeler la fameuse phrase de Voltaire : « Je me battrai jusqu’à la mort contre vos opinions mais je suis prêt à mourir pour que vous puissiez les exprimer »
Les amis de Christiane Taubira répètent depuis ce matin que « le racisme n’est pas une opinion mais un délit ». C’est faux. Le racisme est une opinion certes scandaleuse et qu’il faut combattre mais ce n’est pas aux magistrats de s’en charger. A force de vouloir faire condamner par des lois de circonstance tous ceux qui leur déplaisent, les gens de gauche vont finir par faire trainer devant les tribunaux leurs opposants et tous ceux qui n’adhèrent pas corps et biens à la pensée unique. Ca s’est beaucoup vu dans certaines régions un peu à l’Est… A quand une loi interdisant le port d’un bonnet rouge ?
Dans un pays de liberté, on devrait pouvoir écrire n’importe quoi et même le pire et la censure ne devrait pouvoir être exercée que par les seuls lecteurs qui ont toujours la liberté de ne pas acheter Minute.
En tous les cas, il ne faudrait pas que ce petit incident dérisoire –la « une » nauséabonde d’un hebdomadaire devenu confidentiel- serve d’alibi à Hollande et aux siens pour monter sur leurs grands chevaux, partir en croisade contre un racisme qui mettrait en péril toutes les valeurs de la République en faisant chanceler notre société et faire ainsi oublier tous les vrais grands problèmes auxquels la France doit faire face et qu’ils sont totalement incapables de résoudre.
Il ne faut pas se tromper de combat et jouer avec des écrans de fumée. Ce n’est pas Minute et ses quelques lecteurs qui mettent en danger notre société. C’est le chômage, la politique menée par l’actuel gouvernement et sa volonté de diviser les Français pour mieux régner sur un Etat en décomposition.

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