Hier, François Hollande faisait un discours pour lancer les commémorations du centenaire de la guerre de 14. Aujourd’hui, il a été dégradé sur le front des troupes par l’agence de notation Standard and Poor’s qui a abaissé le note de la France de AA+ à AA. On comprend que le président de la République, rejeté désormais par une écrasante majorité des Français, tente désespérément de se raccrocher aux branches et, devant la débandade de ses propres troupes, de profiter de la moindre occasion, en l’occurrence cet anniversaire, pour lancer, avec des trémolos dans la voix, des appels au rassemblement. Mais s’il a bel et bien été enfoncé sur tous les fronts, Hollande n’est ni Poincaré, ni Clemenceau ni Foch et, quand il veut comparer le combat qu’il entend mener à l’héroïsme de nos poilus de 14, il dépasse les limites de la décence et devient particulièrement ridicule. Même quand il prend, bien curieusement, les accents de Maurice Barrès, il n’a pas de taxis de la Marne. Et ce n’est pas en voulant plus ou moins réhabiliter les traitres ou les déserteurs qui furent fusillés pendant la Grande guerre qu’il mobilisera le mieux le courage patriotique. On attend d’ailleurs avec impatience d’entendre ce qu’il pourra nous dire quand il lui faudra commémorer l’anniversaire de la bataille de Verdun, gagnée par… Philippe Pétain. Quoi qu’il en soit, « le général » Hollande a été rappelé ce matin aux dures réalités d’aujourd’hui. Les guerres ne se font plus baïonnette au canon. Ce sont des guerres économiques. Il y a aussi des vainqueurs et des vaincus, elles exigent des états-majors de bons stratèges et les morts d’appellent des chômeurs. L’agence de notation Standard and Poor’s vient de dégrader la France qui passe de AA+ à AA. Ce n’est, bien sûr, pas la débâcle mais pour un chef d’Etat qui nous avait annoncé, promis, juré que tout irait mieux avant la fin de l’année (dans un mois et demi !) et qu’il gagnerait la guerre parce qu’il est le plus fort, c’est une bien mauvaise nouvelle même si, naturellement, à l’Elysée et à Bercy, on crie à l’injustice. Le pire ce sont les commentaires de Standard and Poor’s qui reprennent d’ailleurs, pratiquement à la lettre, ce qu’on dit déjà de la politique menée par Hollande au FMI ou à Bruxelles. « Nous estimons, écrivent les experts de cette agence de notation, que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et des services et du marché du travail n’amélioreront pas sensiblement les perspectives de la France à moyen terme et que le persistance d’un taux de chômage élevé affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d’envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles ». Standard and Poor’s manie évidemment l’euphémisme pour ne pas dire l’humour lorsqu’ils parlent de « l’affaiblissement du soutien populaire » pour évoquer la montée d’un mécontentement général et de plus en plus rageur. Le chômage n’est d’ailleurs pas la seule responsable du rejet dont est victime François Hollande. Continuant dans l’euphémisme, l’agence conclut : « Nous ne percevons pas de plan d’ensemble pour redéfinir les dépenses publiques pour dégager un potentiel de croissance ». Si on traduit ce langage diplomatique, cela veut dire que, pour les experts de l’économie internationale, Hollande n’a aucun plan d’ensemble, aucune vision, aucune idée précise, qu’il navigue à vue en collant ici ou là quelques rustines et en faisant n’importe quoi. Cerise sur le gâteau, le déficit commercial de la France s’est encore accru au mois de septembre : 5,8 milliards, contre 5,1 en août. Fermez le ban ! Cette fois, ce sont les Prussiens qui vont gagner la guerre.

Mots-clefs : , ,