François Hollande va-t-il gagner son pari (fou) d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année, dans un mois ? Un chiffre publié hier soir pourraient presque le laisser espérer aux plus naïfs. Il y a eu, en octobre, 20.500 chômeurs de moins, soit -0,6%. Ce n’est pas grand-chose, nous avons encore 3.270.000 chômeurs inscrits à Pôle-emploi. Mais cela nous change évidemment des dramatiques augmentations mensuelles habituelles et on aurait mauvaise grâce à ne pas apprécier ce tout petit frémissement.
Mais attention ! Cette petite baisse est en trompe-l’œil et ne concerne que les chômeurs de catégorie A (chômage total). Les chômeurs de catégories B et C (activité réduite) ont, eux, continué à augmenter, 39.600 de plus, +0,8%. Et puis, surtout, il ne faut pas oublier que le gouvernement triche d’une manière éhontée. D’abord, en faisant radier à tour de bras certains chômeurs des listes officielles, 11.000 radiations administratives de plus. Ensuite, en transformant, par un tour de passe-passe incroyable, des chômeurs de catégorie A en chômeurs de catégories B ou C, sous prétexte qu’ils suivent un vague stage de formation. C’est ce qui est arrivé à 60.000 d’entre eux, en octobre. Enfin, bien sûr, en multipliant à l’infini –mais c’est toute la politique du gouvernement- les embauches bidon à coup d’emplois d’avenir ou de génération et d’emplois « aidés », c’est-à-dire payés par les entreprises et les contribuables.
Nous avons encore 11,1% de chômeurs alors que l’Allemagne n’en a plus que 5,2% et les Etats-Unis 7,2%. Sans parler, bien sûr, de la Suisse, 3,2% ou de l’Autriche, 4,9%. Mais on peut toujours évoquer l’Espagne, 26,6% ou la Grèce, 27,3%. Est-ce vraiment une consolation ?
En jouant sur les chiffres, Hollande joue aussi sur les mots. En fait, ce qui compte ce n’est pas le nombre de chômeurs mais bien le nombre d’emplois réels, marchands qui sont créés. Cette année, la France a encore perdu plus de 110.000 emplois. Quelques soient les entourloupes auxquelles se livrent les socialistes, les réalités sont têtues. On ne pourra vraiment inverser la courbe du chômage, c’est-à-dire créer des emplois qu’avec une croissance d’au moins 1,5%. On en est très loin.
Rechercher la croissance cela ne consiste pas à attendre, le nez au vent et les bras croisés, que l’économie mondiale redémarre et que nous puissions en récolter quelques miettes. Cela veut dire permettre aux entreprises de se développer en investissant et en innovant pour créer de la richesse et conquérir des marchés intérieurs comme extérieurs, tout en permettant aux citoyens de consommer.
Or, toute la politique menée par Hollande pour maquiller les chiffres avec ses emplois aidés l’oblige à augmenter toujours plus les prélèvements et à oppresser davantage encore les entreprises et les consommateurs. C’est toute l’absurdité de cette politique. Pour faire baisser artificiellement le nombre des chômeurs, il massacre à la tronçonneuse toutes les possibilités de créer des emplois.
Les Français commencent à s’apercevoir que ce n’est pas la courbe du chômage qu’il faut observer mais bien celle des créations d’emplois. Ils pensaient naïvement que si la première baissait un jour ce serait parce que la seconde augmenterait. Ils comprennent qu’Hollande va sans doute, peut-être, réussir l’exploit de faire baisser les deux en même temps. Moins de chômeurs, moins d’emplois. C’est évidemment suicidaire car avant longtemps, faute de la moindre croissance qu’il paralyse lui-même, Hollande ne pourra plus s’offrir ses emplois bidon.
Il va peut-être faire baisser le nombre des chômeurs mais il va, paradoxalement, multiplier le nombre des fermetures d’entreprises. Comment s’en étonner ? Une politique socialiste ne peut que conduire à une économie socialiste. L’Etat-providence devient l‘Etat-catastrophe.

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