François Hollande a fait connaitre sa « profonde désapprobation » à Obama. Le président français reproche au président des Etats-Unis de faire espionner la France par la NSA, les « grandes oreilles » des services secrets américains. On imagine l’éclat de rire qui a dû retentir dans le bureau ovale de la Maison-Blanche quand Obama a entendu le petit Français le « gronder ». C’est en lisant Le Monde d’hier que notre chef d’Etat a appris que la NSA écoutait chaque mois des dizaines de millions de communications passées en France. A croire que nos propres services secrets n’en savaient rien ce qui serait assez inquiétant. Le gigantisme des systèmes électroniques de l’agence américaine est depuis des années un secret de polichinelle et il faudrait être d’une naïveté dépassant l’entendement pour s’imaginer que, sous prétexte que La Fayette à aider les Américains à obtenir leur indépendance, la France serait le seul pays au monde que Washington ne surveillerait pas, précisément d’une oreille attentive. Paris estime qu’il est scandaleux d’espionner un pays allié, ami, avec lequel on partage les mêmes valeurs. Mais qu’y a-t-il de scandaleux à vouloir vérifier si cette « amitié » ne connait pas des « trous d’air », à essayer d’apprendre ce que pensent les interlocuteurs qu’on va rencontrer lors de prochaines négociations, voire à tenter de savoir ce que préparent les grandes entreprises qui, toutes amies qu’elles soient, n’en sont pas moins des concurrentes. Ce n’est, bien sûr, pas très joli d’écouter aux portes mais les empereurs romains avaient déjà leurs espions. En faisant connaitre sa « désapprobation », Hollande est évidemment ridicule et d’autant plus qu’il sait comme tout le monde qu’Obama le considère comme quantité négligeable et qu’il se soucie comme d’une guigne de ce que le Français peut bien lui dire. Il est bien dommage qu’il n’y ait personne à l’Elysée pour conseiller à François Hollande de « la fermer » plus souvent. Non seulement il est incapable de mener une politique cohérente pour lutter contre le chômage, les déficits ou l’effondrement de notre économie mais, en plus, chaque fois qu’il ouvre la bouche, il est grotesque. Il l’a été hier soir au téléphone avec Obama ; il l’a été, samedi, en nous annonçant qu’il autorisait la petite Léonarda à revenir en France sans sa famille ; il l’a été en nous jurant que la reprise « était là » ; il l’a été, dix fois, en nous affirmant qu’il allait inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année ; il l’a été quand il a voulu nous faire croire qu’il allait imposer à Angela Merkel sa vision de l’Europe ; il l’a été quand il nous a dit qu’il allait châtier Bachar al Assad, etc., etc. Il est vrai qu’il l’avait déjà été quand il nous avait promis de « ré-enchanter le rêve français » La parole est l’arme suprême des politiques. Celle de François Hollande est totalement déconsidérée, discréditée, aussi bien en France qu’à travers le monde. Et plus personne ne prête la moindre attention à son verbiage pâteux où les contradictions le disputent aux atermoiements et aux mensonges les plus éhontés. Même ses propres ministres ricanent cruellement autour de la table du Conseil des ministres quand il tente de jouer les instituteurs revêches pour leur faire croire qu’il est le chef de l’Etat. S’imagine-t-il vraiment, ce matin, qu’Obama va immédiatement dissoudre la NSA et que les Français vont apprécier son coup de menton en forme de coup de gueule ? Cela fait longtemps, hélas, que le ridicule ne tue plus personne en France. Mais le grotesque, quand il dépasse certaines limites du supportable, peut encore faire des dégâts considérables. On s’en aperçoit en lisant les sondages…

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