On peut discuter de la politique d’immigration, du regroupement familial, du droit d’asile mais tout le monde est d’accord pour affirmer que les immigrés clandestins doivent être, par définition, expulsés. Ceux qui sont entrés illégalement en France ont d’ailleurs toute une série de recours pour tenter de défendre leur cas devant la justice. Mais quand ces recours ont été rejetés, il est évident qu’il n’y a pas d’autre solution que l’expulsion. La polémique du jour concerne une gamine de 15 ans, Léonarda Dibrami, que la police du Doubs est allée chercher alors qu’elle participait, avec son collège, à une excursion touristique. La jeune fille devait être expulsée avec toute sa famille, des Roms du Kosovar. Il y a évidemment quelque chose de choquant à voir une collégienne « interpellée » par la police devant ses camarades, comme une vulgaire délinquante. Et les policiers auraient pu attendre que Léonarda regagne le domicile familial sans mettre en branle tout un système de recherches et faire arrêter le car scolaire en pleine excursion. Les associations de défense des clandestins s’indignent et font remarquer que la famille Dibrani avec ses six enfants était installée en France depuis cinq ans, qu’elle souhaitait y rester, qu’elle parlait le français et que les enfants étaient scolarisés. C’est bien là le problème. Comment des clandestins peuvent-ils rester cinq ans en France alors que, n’ayant pas de papiers, ils n’ont aucun moyen de subvenir à leurs besoins autrement que par le travail « au noir » et que, bénéficiant d’un certain nombre de « droits » (hébergement dans des centres d’accueil, scolarité des enfants, soins, etc.) les autorités connaissent parfaitement leur existence et savent où ils se trouvent ? C’est totalement incohérent. Notre système qui se veut généreux transforme des clandestins en résidants quasi officiels qu’il devient cruel d’expulser au bout de nombreuses années de présence plus ou moins « tolérée » sur le territoire. Nos lois rendent obligatoire la scolarisation des enfants des clandestins et offrent des soins gratuits à ces mêmes clandestins. Ils n’ont pas le droit d’être en France, pas le droit de travailler mais ils ont le droit de mettre leurs enfants à l’école et d’aller se faire soigner gratuitement dans nos hôpitaux. Nous sommes « coincés ». Car il est normal que tout enfant puisse être scolarisé et que tout malade puisse être soigné. Ce qui n’est pas normal c’est qu’il faille cinq ans pour décider d’une expulsion d’un clandestin. Il y aurait plus de cent mille clandestins en France. Pendant deux ou trois jours l’affaire de la petite Léonarda va faire la « une » de l’actualité et, à gauche notamment, on va tirer à boulets rouges contre Manuel Valls et d’autant plus que les Dibrani sont des Roms. Jean-Marc Ayrault qui redoute évidemment la concurrence et les ambitions de son ministre de l’Intérieur vient de lui demander de diligenter une enquête administrative sur « l’arrestation » de la petite Léonarda. Le préfet du Doubs va, sans doute, faire les frais de cette guerre larvée au sommet de l’Etat. Valls va répondre que ses services se sont contentés d’appliquer la loi et de mettre en œuvre une décision de justice. Il est cohérent avec des textes qui le sont moins. Et il va encore gagner quelques points dans les sondages. Hollande et Ayrault feraient mieux de laisser le ministre de l’Intérieur faire son travail et de s’occuper (notamment) des dizaines de milliers de Bretons au bord du désespoir, des salariés d’Alcatel et de Sony qui vont être réduits au chômage, du tiers des Français qui ne peuvent plus se faire soigner, des urgentistes de nos hôpitaux au bord de l’insurrection, de la grogne des syndicats contre la réforme des retraites et du ras-le-bol de tous les contribuables du pays. Et ce n’est pas en s’apitoyant sur le sort de la petite Léonarda qu’ils lutteront le plus efficacement contre le Front National, leur nouvelle obsession.

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