Valls, bien meilleur que Copé ou Fillon ! Manuel Valls qui visiblement ne pense déjà qu’à la présidentielle de 2022, si ce n’est à celle de 2017, fait partie de ces politiciens qui s’imaginent qu’il vaut mieux séduire ses adversaires plutôt que d’être fidèle à son propre camp. Il faut dire que, pour l’instant, cela ne lui réussit pas trop mal puisqu’il est, sans doute grâce aux électeurs de droite, le ministre le plus populaire dans un gouvernement qui, il est vrai, bat tous les records d’impopularité. Mais il commence à en rajouter un peu trop et on comprend qu’à gauche certains se demandent à quel jeu peut bien jouer ce ministre de l’Intérieur aux dents si longues. Dans une interview au Parisien publiée ce matin, il fait très fort. D’abord, il déclare froidement : « La sécurité n’est ni de droite ni de gauche. C’est une valeur de la République ». On ne savait pas que la sécurité était « une valeur ». C’est un droit que peuvent exiger tous les citoyens, pas une valeur de la République. Mais ne chipotons pas. Valls est malin. En affirmant que « la sécurité n’est ni de droite ni de gauche », il évite d’avoir à répondre sur le bilan peu flatteur d’un an de sécurité « de gauche ». Depuis que la gauche est au pouvoir et Valls place Beauvau, la délinquance et la criminalité n’ont fait que continuer à augmenter. Mais surtout, avec une telle phrase, il profère une contre-vérité évidente. La gauche a toujours affirmé elle-même, du moins tant qu’elle était dans l’opposition, qu’elle avait une conception de la sécurité totalement différente de celle de la droite. Quand ils étaient encore en campagne et qu’ils s’en prenaient sans ménagement à Sarkozy, les Hollande, Ayrault, Valls et autres Taubira nous expliquaient, sur tous les tréteaux du pays, que la « répression » pratiquée par la droite était la pire des solutions, que la prison était criminogène, qu’il fallait avant tout développer la « prévention » et que les délinquants, voire les criminels n’étaient, le plus souvent, que les victimes d’une société capitaliste qui les opprimait après les avoir exclus. A entendre certains, on aurait pu croire qu’un chômeur, un smicard, un SDF, un immigré arrachant le sac d’une vieille dame n’était, en réalité, qu’une victime de la société et que la bourgeoise dépouillée était, de toute évidence, la vraie responsable pour ne pas dire coupable de ce délit. Valls, faisant l’expérience des réalités, aurait donc changé d’avis et virerait vers le sarkozisme. Il n’est d’ailleurs pas le seul dans ce cas parmi tous ses camarades et on pourrait s’amuser à faire la liste de toutes les volte-face de ce gouvernement qui, après avoir pourfendu les politiques de droite, en est arrivé, bien souvent, à reprendre à son compte ces mêmes politiques, rebaptisées généralement sous un nouveau nom. Mais Valls ne se contente pas de virer sa cuti. Il est, comme Sarkozy si ce n’est plus, totalement… décomplexé. Il s’écrie dans cette même interview : « Nous vivons une crise d’autorité. La voix des parents, de l’enseignant, du juge, du policier, de l’élu est trop souvent contestée. Il faut restaurer pleinement l’autorité ». Il a parfaitement raison, même si l’on aimerait savoir quelle aurait été sa réaction si un de ses prédécesseurs, Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux ou Claude Guéant, avait osé faire un pareil constat. Mais si Valls veut être logique avec lui-même, il faut qu’il démissionne immédiatement du gouvernement –ne serait-ce que pour ne plus avoir à siéger aux côtés de Christiane Taubira-, qu’il rende sa carte du PS à Harlem Désir et qu’il aille illico adhérer à l’UMP (tendance dure) où il pourrait rapidement supplanter aussi bien Copé que Fillon qui n’ont jamais, jusqu’à présent, eu le courage d’assumer avec une telle énergie leur attachement aux vraies valeurs de la droite.

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