Sans aller jusqu’à imaginer la nuit de noces des deux « sodomites» (pour reprendre le terme utilisé, en connaissance de cause, par André Gide lui-même) qui se sont mariés hier à Montpellier, il faut reconnaitre que ces épousailles d’un genre nouveau et le cirque médiatico-politique auquel elles ont donné lieu avaient tout pour soulever les cœurs les plus accrochés. On peut, d’ailleurs, se demander s’il était vraiment indispensable que toutes nos chaines télévisées, ou presque, retransmettent en direct, à une heure où les enfants sont devant leur petit écran, cet « événement » en nous présentant les deux lascars et la bonne femme qui les avait unis comme des héros de l’Histoire de France, à mi-chemin entre Jeanne d’Arc et le maréchal Foch, puisqu’ils avaient libéré notre pays de ses pires ennemis : la moralité bêtement bourgeoise, les traditions ancestrales, la soumission docile aux lois de la nature. Tout fut grotesque : les discours des nouveaux « époux » (on ose encore mettre les guillemets) et de la « mairesse » de Montpellier, le baiser « à la russe » au balcon de l’Hôtel de Ville des deux protagonistes, la foule qu’on aurait dite autrefois « équivoque » et qui était en liesse et les commentaires des envoyés un peu spéciaux de tout l’audiovisuel national. Les homosexuels des deux genres nous avaient habitués depuis le lancement de la gay prade et l’ouverture de quelques établissements très particuliers à leur exhibitionnisme agressif et provocateur un rien malsain. Hier, ils se sont surpassés –il est vrai qu’ils pouvaient triompher- et tout le monde semble avoir applaudi. La France sortait d’un bon nombre de siècles d’obscurantisme ! Beaucoup de Français étaient d’accord pour qu’on imagine une sorte d’ « union civile » afin de permettre aux gays, lesbiennes et autres fantaisistes de la sorte de pouvoir bénéficier d’un statut juridique plus ou moins comparable à celui des gens qu’on osait encore dire… « normaux ». Mais pour complaire à quelques lobbies présumés de gauche et aux noms (usurpés) de la liberté, de l’égalité et sans doute de la fraternité, le gouvernement a préféré violer sans vergogne la langue française et utiliser le mot « mariage » (qui sous-entend, par définition, la différence et la complémentarité) pour unir deux individus du même sexe ce qui jusqu’à présent et jusqu’à preuve du contraire était considéré comme étant, évidemment, « contre-nature ». Le système veut que n’importe quel pouvoir, ayant la majorité au Parlement, puisse imposer n’importe quoi au pays, même si c’est absurde, contre-nature précisément et qu’une très grande minorité de la population soit contre. Les godillots, qu’ils soient de droite ou de gauche, marchent toujours au pas. Ils ont été élus et sont payés pour cela. C’est ce qu’on pourrait appeler « la dictature de la démocratie ». C’est la loi du plus fort. Ils sont les plus nombreux, ils ont donc raison. L’ennui avec cette loi du mariage pour tous c’est que le jour où les socialistes ne seront plus les plus nombreux, les autres qui le seront alors devenus ne pourront jamais l’abroger. Elle fait désormais partie du domaine de l’irréversible, comme l’élection du président de la République au suffrage universel, le quinquennat, l’abrogation de la peine de mort et ceux, à l’UMP ou ailleurs, qui affirment qu’ils supprimeront la loi Taubira le savent très bien. Le mal est fait. C’est encore une victoire posthume de mai 68. Il est d’ailleurs vraisemblable que dans quelques années, nous nous serons habitués à ces mariages d’hommes ou de femmes ce qui nous aura amenés tout naturellement à accepter sans broncher la procréation médicalement assistée, la gestation pour autrui, voire la polygamie et sans doute d’autres innovations sorties du chapeau de ces mêmes lobbies. Les amis des nouveaux « époux » nous ont d’ailleurs prévenus : « Ce n’est qu’un début, le combat continue » nous ont-ils déclaré reprenant un vieux slogan de mai 68. On attend donc la suite… A force d’entendre que le vent de l’Histoire souffle toujours dans le même sens, que le travail, la famille et la patrie ne sont que des valeurs pétainistes, nous nous sommes résignés à tous les renoncements, à toutes les décadences, à voir des pans entiers de notre civilisation s’effondrer les uns après les autres. Nous n’avons plus de frontières, plus de monnaie, plus d’économie, la repentance a remplacé notre fierté, on ne voit vraiment pas pourquoi nous aurions encore une famille.

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