Un cinquième soldat français vient d’être tué au Mali. Combien en faudra-t-il encore pour que nous commencions à parler « d’enlisement » ? Pour que nos dirigeants s’aperçoivent qu’une armée classique ne peut jamais l’emporter contre des rebelles au milieu d’un paysage de montagnes désertiques ? Pour que ces mêmes dirigeants comprennent enfin que ce n’est pas en envoyant nos troupes d’élite crapahuter dans les cailloux qu’on parviendra à vaincre le danger islamiste ?
Nous avons eu 88 morts en Afghanistan avant de reconnaitre que nous avions perdu cette guerre lointaine et d’évacuer le pays en le laissant aux mains des Talibans qui en contrôlent déjà plus des deux tiers.
On nous raconte que le Mali n’a rien à voir avec l’Afghanistan. C’est évidemment nier la réalité. Au cœur de l’Asie, comme au cœur de l’Afrique, les paysages, les ennemis et les commanditaires sont les mêmes.
Les paysages : des déserts et des montagnes dans lesquels nos troupes sont perdues en face d’un ennemi qui, lui, est « comme un poisson dans l’eau » pour se cacher, piéger les routes et tendre des embuscades avec, sans guère de doute, l’aide des quelques tribus du coin, toujours prêtes à faire le coup de feu surtout quand il s’agit de chasser des étrangers judéo-chrétiens.
L’ennemi : le fanatisme islamiste. Les Talibans, les combattants d’Al Qaïda et les rebelles maliens ont, une kalachnikov d’une main et le Coran de l’autre, déclaré la guerre à l’Occident, veulent abattre notre civilisation et imposer, partout à travers le monde, des régimes islamistes appliquant la Charia. Les Talibans ont détruit au canon les Bouddhas de Bamiyan, les rebelles maliens ont détruit à la dynamite les tombeaux de Tombouctou. A Kaboul comme à Tombouctou, ces « fous d’Allah » ont amputé les voleurs, lapidé les femmes adultères, imposé le voile intégral aux fillettes et saccagé tout ce qui pouvait rappeler l’Occident.
On retrouve d’ailleurs souvent, dans les grottes d’Afghanistan ou du nord du Mali, les mêmes combattants : des « locaux » mais aussi des Algériens, des Egyptiens, des gens du Golfe, des Pakistanais, voire parfois des Occidentaux issus de nos banlieues qui, tous, se sont enrôlés dans la même croisade contre nous, « les infidèles », sur les pas du Prophète pour une nouvelle conquête du monde.
Au début, nos stratèges les ont considérés, aussi bien en Afghanistan qu’au Mali, comme des hordes dépenaillées qui détaleraient au premier coup de feu. Ils ont, en effet, devant notre aviation et nos chars, fui Kaboul, Tombouctou et Gao pour se réfugier dans leurs déserts et leurs montagnes. Nos stratèges se sont alors aperçus que cet ennemi devenu invisible était surtout devenu invincible.
Mais surtout ce sont, en Afghanistan ou au Mali, les mêmes qui commanditent cette croisade contre l’Occident et tirent les ficelles. Les « fous de Dieu », afghans ou maliens, ne sont pas armés de leur seule foi. Les armes ne poussent pas dans le désert. Ils reçoivent de l’armement et des dollars à profusion. Or, tout le monde sait que ces dollars sont des pétrodollars qui arrivent d’Arabie saoudite et du Golfe.
Plutôt que d’envoyer nos soldats se faire tuer dans le désert, il aurait sans doute été plus efficace de faire comprendre à « nos amis » qui financent si généreusement cette guerre contre nous que nous pouvions, nous, faire vaciller leur régime.
Il serait grand temps d’ouvrir les yeux et de nous apercevoir que ceux que nous appelons « les terroristes islamistes » ne sont, en fait, que le bras armé de ceux que nous considérons, bien naïvement, comme « nos meilleurs alliés », sous prétexte qu’ils nous vendent leur pétrole et nous demandent parfois de les aider à mater les mécontentements du peu de peuple qu’ils ont.
En ouvrant les yeux, nous pourrions découvrir que « nos amis » les rois du pétrole qui roulent en voitures américaines, envoient leurs enfants faire des études aux Etats-Unis et font « la java » sur la Côte d’Azur appliquent, chez eux, le Coran et la Charia avec le même fanatisme que les pires Talibans ou terroristes d’AQMI au Sahel.
A Ryad aussi, on coupe la main de voleurs, on impose le port du voile aux femmes qui n’ont pas le droit de conduire une voiture et qui sont lapidés pour adultère. A Ryad aussi, on déteste l’Occident et on rêve de lui imposer un jour la loi du Prophète.
Il est donc parfaitement normal –mais nos dirigeants ne veulent pas le savoir- que la Cour wahhabite et les petits potentats voisins aident, subventionnent, arment le terrorisme islamiste partout, en Afghanistan, au Mali et… en Syrie.
Ce qui est stupéfiant c’est que l’Occident n’ait pas le minimum de lucidité pour comprendre que ce ne sont plus ni Khomeiny, ni Ben Laden qui sont derrière cette nouvelle guerre mondiale qui nous a été déclarée mais bel et bien « nos amis » les potentats du pétrole, à commencer par le roi d’Arabie saoudite, « gardien des lieux saints » et adepte fanatique de la Charia.
Comment François Hollande peut-il croire une seule seconde que les rebelles syriens sont des « démocrates » auxquels il faut envoyer des armes alors que chacun sait qu’ils sont -comme les Talibans afghans, le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien, les Frères musulmans égyptiens, les intégristes libyens ou tunisiens et les terroristes du Sahel- aidés, financés et armés par Ryad, le Qatar et les émirats du Golfe (sans parler pour certains de l’Iran) qui, poursuivant leur croisade contre l’Occident, veulent abattre le régime laïc d’Assad, non pas pour le remplacer par une démocratie mais bien par une république islamiste.
François Hollande n’a visiblement rien compris. Il accueille à bras ouverts et avec une naïveté confondante, l’émir du Qatar, se réjouit qu’il achète nos entreprises, nos grands hôtels, nos clubs sportifs et, pire encore, qu’il investisse dans nos banlieues « à risques ». En même temps, au Mali, il fait la guerre à ceux auxquels l’émir donne de l’argent et des armes. Et, en Syrie, il veut armer les amis de cet émir. Le mot « incohérence » est faible, en effet.
Mais le plus grave est que dans aucune capitale occidentale personne ne semble avoir encore compris que ce siècle qui a commencé sera marqué par le réveil d’un Islam conquérant et redoutable. On préfère encore nous parler d’un Islam modéré, de bons musulmans qui acceptent les Droits de l’Homme, la démocratie, la laïcité, la parité plutôt que de reconnaitre que, du roi d’Arabie saoudite au dernier des Talibans en passant par le guerrier touareg ou l’universitaire égyptien membre des Frères musulmans, ils n’ont tous qu’un objectif : balayer la civilisation occidentale et imposer à la planète la loi de Dieu et de son Prophète, Mahomet.

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