Oui, « C’était mieux avant » !
Certains amis de ce blog reprochent à quelques-uns d’entre nous d’avoir la fâcheuse tendance de trouver que… « c’était mieux avant ». Sans aller jusqu’à nous traiter de « vieux cons », ils nous accusent, à demi-mots à peine voilés, d’être des passéistes ronchons qui, à force de râler sur la situation actuelle, ont fini par idéaliser une époque révolue depuis belles lurettes.
Il n’y a aucun doute qu’arrivé à un certain âge, voire à un âge certain, on pense très naturellement que c’était mieux quand on était… jeune. Il parait que, depuis la plus haute antiquité, « les vieux » ont toujours été nostalgiques de leurs jeunes années et ont toujours affirmé aux « jeunes » que, de leur temps, les choses allaient beaucoup mieux.
Cela dit, il serait tout de même intéressant de se demander, en toute objectivité, bien sûr, si la France des années 1960-70 n’offrait pas aux jeunes de l’époque que nous étions une vie plus agréable et surtout des perspectives plus encourageantes que celles que connaissent nos jeunes d’aujourd’hui.
C’était l’époque où de Gaulle était à l’Elysée et Pompidou à Matignon. Tout n’était pas forcément facile. Nous sortions à peine de la guerre d’Algérie, des centaines de milliers de jeunes métropolitains avaient été envoyées dans les djebels, un million de Pieds-Noirs avait débarqué à Marseille, une petite valise à la main, en quelques semaines, et en même temps la France se métamorphosait totalement, passant brusquement d’un pays de paysans à un pays industriel, des campagnes aux villes et à leurs banlieues, et les enfants du baby-boom déferlaient dans les écoles…
Mais le chômage n’existait pas, l’insécurité non plus, nous n’avions pas de problème d’immigration, nous lancions « Le France », la « Caravelle », la « DS », toutes nos industries étaient florissantes, il y avait des chantiers partout, on construisait des « villes nouvelles », on aménageait le territoire et tous les foyers français, ou presque, voyaient leur niveau de vie progresser considérablement, achetaient leur logement, leur voiture, leur frigidaire, et surtout savaient que leurs enfants auraient une vie encore meilleure que la leur.
Oui, c’était mieux avant, même si nous n’avions ni téléphones portables ni ordinateurs. Et qu’on ne nous raconte pas que nous vivions sous la chape de plomb d’une dictature gaulliste. Aucun chef d’Etat n’a sans doute été aussi raillé et aussi critiqué que le Général.
Et puis, mais cet aspect des choses est totalement incompréhensible pour les jeunes générations d’aujourd’hui, la France était respectée de par le monde, la voix de la France écoutée. Il serait cruel de vouloir comparer les discours de Dakar (de Sarkozy ou de Hollande) avec, par exemple, le discours de Phnom-Penh. Sans parler du couple de Gaulle-Adenauer qui avait tout de même une autre allure que le couple Hollande-Merkel.
Naturellement, tout a changé. La mondialisation, avec l’émergence ravageuse des pays qu’on appelait alors « du Tiers-monde », a chamboulé l’économie mondiale et, éberlués devant cette agression, nous avons laissé sombrer nos industries. La construction à marche forcée d’une Europe « fédérale » (dont nous ne voulions pas) nous a entrainés dans le tourbillon de la décomposition. L’accumulation de lois et de textes réglementaires nous a, dans un délire normatif inouï, conduits à paralyser le pays. Le tricotage incessant de notre filet de protection sociale a fait perdre au mot « solidarité » tout son sens et conduit notre système d’assistanat généralisé à la faillite. L’école, prisonnière de quelques gourous révolutionnaires, est devenue une fabrique d’analphabètes et de chômeurs. Les services publics se sont transformés en usines à gaz inefficaces et ruineuses, etc.
« Avant », nous étions fiers ou du moins contents d’être français et nous souriions à l’avenir qui semblait, lui aussi, nous sourire.
Aujourd’hui, les jeunes quand ils sont surdiplômés partent vivre à l’étranger et les autres jonglent entre les emplois jeunes, les emplois d’avenir, les contrats de génération, c’est-à-dire les bonnes œuvres de la République, des emplois bidons et éphémères qui n’ont d’autre but que de maquiller l’agonie de notre économie. Les moins jeunes redoutent le chômage et s’affolent devant la dégringolade de leur niveau de vie. Les vieux tremblent pour leurs retraites. Et pour expliquer nos malheurs si ce n’est nous consoler nous nous vautrons dans la repentance.
On dira que le vent de l’Historie est sans pitié, qu’il n’y a rien à faire et que, comme l’écrivait Paul Valéry, « Les grandes civilisations savent désormais qu’elles sont mortelles ». C’est vrai.
Mais « les vieux ronchons passéistes » se souviennent qu’en 1958 la France de la IVème République était à l’agonie, épuisée par ses guerres coloniales, ses crises ministérielles, ses déficits, ses grèves dures, et qu’il avait « suffi » que « le plus illustre des Français » (comme avait dit Coty) qui, lui, avait « une certaine idée de la France » revienne au pouvoir pour qu’en quelques mois le pays renaisse de ses cendres, que l’économie redémarre, que la voix de la France soit de nouveau entendue et que « les veaux » reprennent espoir.
L’ennui aujourd’hui c’est que nous n’avons plus personne « en réserve », à Colombey ou ailleurs, et surtout que plus personne dans le pays ne se fait la moindre « idée » de ce que pourrait être la France.
Oui, « C’était mieux avant »
23 Fév 2013 14:58 1. Flyin'Dutch
Je suis jeune (30 ans), mon iPhone 5 est une addiction pour moi mais je suis aussi féru d’histoire et de géopolitique. Grâce à ce que je sais, je crois que oui, « c’était mieux avant ». Bizarrement, je suis même nostalgique d’une époque que je n’ai pas connu. Même malgré la fin de la Guerre Froide, de l’Apartheid, et l’apparition des moyens de communication (quand même bien pratiques) dont nous bénéficions aujourd’hui, le pays, et le monde en général va mal. Et ça ne fait qu’empirer. Parce que de nouvelles formes plus subtiles de Guerre Froide et d’Apartheid les ont remplacées et parce que notre portefeuille a fondu comme neige au soleil jusqu’à l’inanition. La concurrence avec d’anciennes colonies devenues des États puissants n’explique pas tout. Le déclin est dû à une idéologie mortifère appelée « mondialisme » : un monde sans frontières, sans lois, sans culture où seule règne la loi du plus fort. Elle nous est imposée par des oligarques assoiffés de pouvoir qui ont graissé la patte à nos dirigeants et qui nous ont réduit en esclavage. Ils décident de ce qui est bien, beau et vrai, exige de nous toujours plus de travail pour moins de salaire, nous lobotomisent à coups d’émissions débiles. La xénophobie ou la haine de soi qu’ils nous vendent ne servent qu’à nous faire regarder ailleurs. Après des décennies de soumission, on commence à relever la tête et à dire « non ». Ce n’est qu’un début mais ce système finira par s’écrouler.
23 Fév 2013 16:38 2. bentolila
LULU est exposé au salon de l’agriculture au stand normal occasion, oui c’estait mirieux avrant….
23 Fév 2013 18:30 3. Philippe Sandron
« Vous qui entrez ici, laissez toute espérance »…
— …Du moins pour le moment », répond L. Jerphagnon, en exergue de son petit recueil immense : « C’était mieux avant… », collection « de toutes ces réflexions négatives et défaitistes sur le bonheur, la politique, l’amour, etc., des philosophes grecs jusqu’à nos jours, soit trente siècles de ronchonnements et de regrets lancinants » (extrait de la quatrième de couverture).
« Le meilleur jour après un mauvais prince est le premier », Tacite.
23 Fév 2013 18:33 4. Jean Louis
Cette halte dans une actualité fébrile et inquiétante est plutôt bienvenue et inattendue, cher Thierry. Le sujet est vaste et peut sembler présomptueux, à première vue. Mais se poser cette question revient à se demander si nous sommes dans une phase de décadence. Dans l’affirmative nous pouvons dire sans conteste que « c’était mieux avant ». Alors que ceux qui ne voient pas de décadence dans la situation que nous vivons, rejetteront l’idée que le passé était plus joli. Pour ma part je suis du premier cercle. Et vient alors l’autre question : si oui quelle conscience en a-t-on ? Chaunu dans son ouvrage «Histoire et décadence, 370 p., 1981» souligne que les Romains n’ont jamais eu conscience de leur décadence (livre orné en couverture du célèbre tableau de Hans Baldung, les Trois âges et la Mort).
Taraudé par ce cycle mortel, il avait échangé avec Georges Suffert en 1976, dans « La peste blanche » sur « Comment éviter le suicide de l’occident ». Où il soulignait déjà, il y a 35 ans, que le développement technologique était illusoire en face des bouleversements démographiques, sa matière de prédilection (le Camp des Saints est de 1973 …). Pourquoi la peste blanche ? Parce que la peste qui s’abattait sur un territoire, était accompagnée de rumeurs, cloches, grands feux, et hommes en armes qui tentaient d’isoler la zone. Alors que la peste blanche est invisible, apparemment indolore, tout en générant désespérance, indifférence à la vie, sentiment que seul compte le bonheur immédiat. La démographie est tragique, de 3 milliards d’individus en 1960, à 7 milliards, 52 ans plus tard.
Même ceux qui rejettent l’idée de décadence ne peuvent pas nier la crise. Qui est totale, morale en premier lieu, entrainant tout le reste.
La technologie nous offre la contraction du temps et de l’espace. Sans effort. De sa pièce de travail ou de son lit. Donc une illusion. Ce que Revel avait appelé en 1991, la connaissance inutile.
Dans la liste que vous établissez, je reviens à une sordide actualité avec votre mention de la décadence de l’école. Classement après classement, qu’il s’appelle Shangai, Pisa ou autre, notre pays assiste impuissant à la destruction de ce qui fut une patiente construction depuis Montaigne. Selon une technique de propagande débile, la gauche bobo (archétype Marianne) nous dit que ces évaluations sont des impostures. Comme on casse le thermomètre pour ne pas avoir de température. Grand-père « normal » et jeune retraité, j’occupe une partie de mon temps avec du soutien scolaire. De formation classique à l’ancienne, ce qui était le cursus « normal » de tout lycéen dans les années ’60, je découvre avec horreur le véritable saccage de l’enseignement perpétré depuis vingt ans au moins. Et des élèves de cinquième (sur un territoire communal « normal », de familles en moyenne aisées), qui n’ont pas les connaissances que nous avions à la fin du CM2 en 1960. Ni géographie physique, ni histoire, ni grammaire française, sans vocabulaire, incapables de lire une page où un mot sur deux est mystérieux. Donc incapables de construire une phrase, de comprendre un énoncé en mathématiques (malgré des livres très bien faits), idem en SVT (ex sciences naturelles, aussi avec des livres très bien faits) et en physique. Et un ministre de plus qui vient nous bassiner sur les moyens, alors que la seule décision URGENTE, est de revenir à des programmes classiques, j’allais dire « normaux ». Connaître le passé serait inutile ? Comme des adolescents qui sont persuadés que le monde a commencé le jour où ils sont arrivés sur terre. Evidemment sans savoir que les latins enseignaient « rien de nouveau sous le soleil » (nihil novum sub Jove ».
Michel Serres a coutume de dire que sans les humanités, le temps se réduit à l’immédiat. Nous sommes en plein dans le drame et nous rebouclons sur les craintes de Chaunu il y a 35 ans …
Oui cher Thierry, au moins sur ce sujet dont dépend à peu près tout le reste, notre passé était nettement plus lucide.
23 Fév 2013 20:07 5. abenaton
Deux exemples pour jauger la décadence.
1. Mon père, officier de marine marchande – donc disons « petit cadre » – construisit notre maison familiale en 1955. Avec un prêt de 10 ans qu’il remboursa par anticipation en 9 ans par fierté !
Mon fils, chef dans un restaurant breton, a acheté en 2005 une vieille maison sans ambition en prenant un prêt sur … 35 ans !!!
J’oubliais : ma mère s’occupait de ma sœur et de moi à 100% la maison. Ma belle-fille travaille ses 35 heures hebdo, mon petit fils laissé aux soins de l’éducation nationale puis de la télévision pas gratuite mais quasi-obligatoire!
2. Ma femme est ukrainienne, née en 1968. Elle a donc connu le régime soviétique avant l’effondrement. Arrivée en France en 2000, elle me fit la remarque que les femmes d’ici – supposées vivre dans l’opulence capitaliste – étaient bien moins soigneuses que les femmes de là-bas – supposées vivre dans la misère communiste. Après quelques temps, elle me confia sa conclusion : « Non, mon cher mari, les femmes d’ici, pas plus que vos enfants, ne s’habillent en « décontractés ». Ils s’habillent en pauvres! »
Je le confirme chaque jour.
J’écrirai peut être une suite sur la décadence des libertés qui me semble encore plus grave que la décadence de la richesse (et de son espoir) populaire.
24 Fév 2013 0:02 6. RAVEL Jean-Bernard
Sans aucun doute, oui sans aucun doute…
24 Fév 2013 1:17 7. laurentdup
Il suffit juste de dire , oui je me suis planté dans mon diagnostique , dans ma vision de la France dans l’UE, car oui c’était mieux avant. ( avant Pompidou). Tirons nous de là!
24 Fév 2013 9:58 8. ar!stide_lancien
C’ est toujours mieux avant qu’aujourd’hui mais c’est souvent pire ensuite, si « l’ancien mieux » était porteur des germes du « futur pire » …. Ce sont les erreurs de Sarkozy et de l’UMP qui ont préparé le succès de Hollande.
On ne fait pas une politique de Droite en adoptant des idées de Gauche et en choyant des Attali, Lang , BHL, en prenant pour porte parole une NKM écolo-bobo, une Fadela Amara pour ministre, et consorts et en ignorant les racines Judéo Chrétiennes de la France et sa culture Latine et Grecque pour vanter « la diversité » ou en flattant des « partenaires sociaux » qui n’ont rien de représentatif et vivent de l’argent du contribuable par manque de cotisants!
La fausse Droite en tirera-t’elle la leçon ?
De Gaulle eut la force de s’opposer au « régime des partis », ce fut la clé de son succès, mais il ne parvint pas à assurer sa succession car Pompidou succomba à la maladie et les idées de 1968 cheminèrent et firent le reste .
A la mort de Pompidou, les partis reprirent leurs jeux ravageurs et les Enarques nourris au lait de mai 1968 s’imposèrent. Giscard et Chirac leur ouvrirent les portes de la Cité, Mitterrand y réintroduisit les jeux de la Quatrième , usa de l’épouvantail du FN et la dégringolade se poursuivit avec le retour de Chirac …
24 Fév 2013 10:37 9. Patrick-Louis Vincent
Oui, il y avait beaucoup de choses mieux avant, mais il y en avait aussi beaucoup de moins bien. Tout dépend ce que vous regardez.
Jean-Louis prend l’exemple de la culture générale et de l’usage du Français. Je ne peux que souscrire à ce qu’il dit, en général. La culture générale tend à disparaître (elle même retirée du concours d’entrée à Sciences-Po). Le Français moyen s’exprime moins bien, et écrit beaucoup moins bien que ma grand-mère qui n’avait que son certificat d’étude. J’en conviens. Mais la France « fabrique » toujours d’excellents scientifiques. Nos ingénieurs n’ont aucune difficulté pour trouver un emploi à l’étranger et la qualité de leurs connaissances est reconnue.
Certes les jeunes Français, dans leur ensemble, ne lisent plus Platon ni Virgile. Comme ils disent, ils n’en ont rien à cirer. Mais il existe toujours une élite cultivée. Si le niveau du bac à baissé d’un certain d’un certain point de vue, le niveau des doctorats, lui, est constant.
L’éducation, pour le plus grand nombre, a changé de nature. L’on forme moins la partie cérébrale, intellectuelle,des enfants et adolescents, autrement dit leur cerveau gauche et davantage leur cerveau droit pour essayer de trouver un équilibre qui n’existait pas jadis. Ou, si vous préférez, l’éducation, qu’elle soit nationale ou familiale, est moins virile et plus féminine. Elle se fait grâce à une place de plus en plus importante de la femme dans la société moderne. Les femmes sont majoritaires dans l’éducation nationale, comme elles le sont aussi dans la magistrature et tend à l’être dans le monde médical.
Faut-il le regretter et s’agit-il d’une décadence ? Jadis, les filles allaient moins à l’école que les garçons et, surtout, étaient beaucoup moins nombreuses dans les facultés. L’enseignement était donc fait essentiellement pour les garçons et donc pour former les cerveaux gauches. L’enseignement était plus centré sur les connaissances sèches, logiques, de l’intellect que sur l’intuition et le sentiment. Le résultat est que la population virile, celle qui avait le pouvoir d’ailleurs, appliquait des politiques qui s’appuyait sur des principes, vrais ou faux, mais souvent faux, qui ont conduit à la manipulation idéologique des masses et ont produit deux guerres mondiales, et deux idéologies assassines, le communisme et le nazisme. Peut-on dire, alors, que c’était mieux avant !
Bien sûr, je comprends parfaitement ce que veulent dire Thierry et Jean-Louis, mais je n’appellerais pas cela « décadence » mais « équilibrage culturel ». Mais, quand l’on veut rééquilibrer quelque chose qui est en déséquilibre, l’homme a tendance à appuyer, un peu trop fort, dans le sens contraire. L’on est certainement allé trop loin dans la déconstruction de la syntaxe grammaticale, et il conviendrait de corriger cet excès. Mais ce n’est pas ce qui m’apparaît le plus important.
Aujourd’hui, la jeunesse pense moins avec sa tête et davantage avec son ventre (le hara du zen japonais) et avec son coeur, moins selon des principes transmis du haut, et davantage selon l’intuition. L’enseignement se fait moins de manière verticale et plus de manière horizontale. Il n’y a moins de connaissances qui se transmettent du haut vers le bas et davantage qui se connectent en réseau. Internet n’est né par hasard. C’est le support technologique, nécessaire à notre époque, pour que la connaissance intuitive se propage à toute la planète.
J’y vois plutôt des avantages. Alors que l’ancien système éducatif s’appuyait sur des particularités culturelles propre à chaque peuple, véhiculant nécessairement des vérités déformées par la succession des générations, le nouveau système, qui devient planétaire, fait appel à ce qui est commun à tous les hommes de la terre, qui n’est pas la façon de penser, mais la façon d’aimer. Un chinois ou un indien pensent différemment d’un occidental. Mais tous aiment de la même façon et leur sens moral, quand il vient du for intérieur, est le même.
Voilà pourquoi je ne crois pas à la décadence, sauf si l’on donne comme sens à ce mot, le sens analogique de l’automne par rapport à l’été, c’est à dire un phénomène naturel et cyclique. Je vois plutôt, dans notre époque de transition, un extraordinaire changement de résonance vibratoire, à l’échelle de l’humanité. Bien sûr, le changement est lent (encore que nous vivons une accélération du phénomène depuis le début des années 2000)et progressif, et rencontre beaucoup de résistances, héritées des mémoires ancestrales qu’il faut nettoyer et purifier (par l’amour et non par la force), mais plus je vois le temps passer plus je suis rempli d’espérance.
24 Fév 2013 10:46 10. infraniouzes
Une chose, au moins, était mieux avant et c’était l’habillement. Aujourd’hui, à part les hommes politiques les vedettes de la TV du showbizz et les banquiers, personne plus ne s’habille correctement. Et pour cause ! Essayez de trouver un vêtement en confection qui vous aille bien à l’achat sans une flopée de retouches. Mission impossible à moins d’avoir la taille mannequin d’un ado ou d’un jeune homme.
Dans les année 60′ et 70′ on pouvait très facilement se faire couper des vêtements à sa taille, en mesure industrielle et repartir avec une veste, un pantalon parfaitement ajustés. J’en ai profité avec mon père, modeste cadre à la Sncf et on ne se ruinait pas. Aujourd’hui ce n’est plus possible. Bien sûr il y a les tailleurs en ligne. Mais est-ce bien sérieux de prendre ses mesures chez soi, de les envoyer sur le web et d’attendre 4 ou 5 semaines un produit qui ne tiendra jamais ses promesses ?
Résultat les Français sont habillés comme des sacs, les jeunes ne quittent plus leur jean qui doit tenir tout seul bien collé par la crasse, les jeune filles ne savent qu’arborer des T-shirts décorés de la marque du fabricant (publicité gratuite qui doit bien les faire rire) et les gens d’un certain âge ne ressemblent plus à rien.
Mais je suis hors du temps. L’important c’est d’avoir 3 téléphones mobiles, une tablette, une console pour jouer et 4 TV en réseau à la maison.
Alors voilà pourquoi j’adore les films en costume: on y voit du beau, de l’élégant, de l’agréable à l’œil tout ce dont je suis privé aujourd’hui.
24 Fév 2013 10:54 11. ar!stide_lancien
Bien entendu un redressement reste toujours possible , je ne désespère pas, mais l’effort sera très rude et sera sans doute précédé d’un terrible bouleversement social . A mon âge je pense plutôt à mes petits enfants et arrières petits enfants qu’à mes enfants déjà proches de la retraite … !
24 Fév 2013 11:57 12. Jean Louis
Un grand professeur de médecine, chef de service dans un hôpital marseillais, né vers 1950, corrige des copies d’Internat. Il me disait que des toubibs composant pour l’internat ne comprennent plus les questions et les énoncés. Un ami, banquier en retraite, donne des cours en quatrième année des Arts & Métiers d’Aix en Provence, donc à des presqu’ingénieurs. 80% des copies illisibles sauf à les lire à haute voix en «phonétique» pour comprendre ce que le rédacteur a voulu dire. Corroboré par les C.V. que l’on reçoit désormais en entreprise, ou les rapports que l’on voit remonter. Si ce n’est pas une décadence … ??
Parlant de la Révolution française, Mme de Staël avait ainsi jugé la pauvreté de vocabulaire des tueurs du comité de salut public, et autre terroristes jacobins, en considérant que c’était la marque réelle de la barbarie. Le philosophe Alain dit dans ses «Éléments de philosophie» que la pauvreté de vocabulaire, est la marque infaillible d’un esprit grossier (au sens premier du mot). Au total il n’y a pas beaucoup de doutes sur le diagnostic.
Avis totalement partagé avec @infranews, sur la marque de civilisation que constitue l’habillement ; c’était un sujet de philo «à mon époque !» Raison pour laquelle il ne faut pas prendre à la légère l’envahissement des djellabah et des niqabs, alors qu’il y a des pays pour s’habiller ainsi.
24 Fév 2013 13:30 13. Patrick-Louis Vincent
Je suis assez surpris par la remarque d’Infranews sur l’habillement. Elle révèle, là encore, un attachement au passé et le refus de vivre selon le mode vestimentaire de notre époque (ce qui est son droit, après tout).
Supposons que nous vivions 150 ans (il paraît que cela sera possible un jour), est-ce que vous vous habilleriez comme en 1860 ; est-ce que vous couperiez votre moustache et votre barbe comme Napoléon III ? Non, bien entendu. Et si nous vivions 300 ans, porteriez-vous encore des perruques, et vous poudriez-vous le visage ? Bien sûr que non, car vous craindriez, à juste titre, d’être ridicule, ces habitudes vestimentaires n’étant plus en phase avec l’époque actuelle.
Jacques Attali dit, dans un de ses bouquins (je crois que c’était dans Bruits), que la musique est toujours en avance sur son temps. Le rock and roll est apparu dans les années cinquante. Cette musique, que peut-être vous n’aimez pas, mais ce n’est pas la question, était annonciatrice de tout le bouleversement sociétal que nous connaîtrons par la suite, et qui signifie « liberté du corps », « liberté de mouvements », mais aussi « liberté sexuele ». Cette tendance, qui sévit toujours, a eu des conséquences politiques qui se sont traduites par la révolte de la jeunesse autour de 1968, et pas seulement en France, mais dans tout l’occident contre des schémas périmés. Aujourd’hui, elle touche la planète entière, et, partout, de Londres à Tokyo, de Moscou à Pékin et New Delhi, les jeunes gens veulent danser en se tortillant. partout, le mode vestimentaire traditionnel cède le pas devant la poussée du jean et des baskets, infiniment plus confortables, permettant des mouvements plus libres, à l’entretien plus facile.
J’ajoute que ce mode vestimentaire touche autant les jeunes filles que les jeunes gens, et qu’il participe de l’émancipation des femmes. Au maghreb, les femmes qui ont adopté ce mode vestimentaire sont les moins enclines à se laisser manipuler par les fondamentalistes barbus.
24 Fév 2013 17:14 14. imprécator
Je vous laisse à vos considérations sur l’habillement (je ne saurais me poser en arbitre des élégances) ou sur le rock n’roll (j’aurais peur d’être partial, étant moi-même grand amateur de cette musique). Je veux bien aller jusqu’à concéder quelques points à PLV, bien que constatant chaque jour l’abyssale pauvreté du vocabulaire de nos élèves, laquelle pauvreté les rend inaptes à exprimer une pensée quelque peu complexe…
Je ne sais pas si « c’était mieux avant », ce que je sais, c’est qu’il y a trente ans, dans ma bonne ville, les toxicomanes se comptaient sur les doigts d’une main, et qu’il en était de même pour les adolescents souffrant de pathologies psychiatriques lourdes ; les quelques mendiants que l’on croisait étaient de braves bougres pas si malheureux de leur sort. Alors, oui, je ne sais pas si c’était mieux avant, mais force est de constater que ça ne s’est pas arrangé depuis, si vous préférez…
24 Fév 2013 17:28 15. DUTON Edith
A propos de la remarque de Patrick-Louis Vincent sur l’ habillement :
Le monde occidental se dépersonnalise en adoptant l’ uniforme jeans et baskets et je pense qu’ il y a bien d’ autres tenues vestimentaires qui nous permettent de rester libres de nos mouvements et qui sont d’ entretien très facile . Mais la mode est aux tenues débraillées et l’ être humain étant un esprit moutonnier allant toujours à la facilité, enfin pour pas mal d’ entre eux . Et puis arrêtons avec l’ émancipation des femmes. Celle des méditerranéennes et autres orientales reposant en grande partie sur le matriarcat. Ras-le-bol du féminisme vindicatif et outrancier qu’ on nous brandit à hue et à dia. Il suffit de se sentir libre et humaine, d’ arrêter de se poser en victime, d’ avancer vers un homme non pas en tant que femme mais d’ abord en tant qu’ Etre humain. Personnellement je n’ ai jamais rencontré le moindre problème en agissant ainsi : à démarche égale, d’ humain à humain.
Quant aux jeunes révoltés petits bourgeois de 68 qu’ en a-t-il découlé ? Avez-vous connu la Sorbonne en ce mois fumeux mois de mai : un immense lupanar à découvert ! Et on vous avortera gratis petits jeunes pour les dégâts commis à l’ intérieur, baisez donc en choeur sans penser à vous responsabiliser . Et on paie toujours pour cette liberté de s’ envoyer en l’ air, à 100% Monsieur !!! Alors que pour d’ autres prises en charge de santé ou accidentelle autrement plus graves on ne rembourse que chichement ou pire dérembourse à tour de bras. Ne parlons pas du fiasco de l’ éducation nationale, démantelée par les soixante-huitards etc. etc. Une société jouissive et ultra permissive est-ce par cela que doit passer l’ évolution d’ une société ? Allez j’ arrêtes-là ! J’ ai suffisamment d’ années de recul pour juger des bienfaits ( il y en a eu ) et des méfaits de cette société qui nous a été imposée depuis bientôt 50 ans et qui fait que nous en sommes arrivés là aujourd’ hui.
Néanmoins d’ accord avec vous pour le rock ! Signé : une vieille réac attardée parceque j’ ai eu l’ impudence de dire que j’ étais contre la GPA !
24 Fév 2013 18:33 16. Patrick-Louis Vincent
@Duton Edith
Je vous rejoins au moins sur un point car je suis totalement opposé au remboursement, par la SS, de l’avortement et même de la pilule contraceptive. Chacun et chacune doivent prendre leurs responsabilités dans ce domaine ; les remboursements (de plus en plus partiels) de la SS doivent être réservés aux personnes malades. Ces remboursements de l’avortement et de la contraception constituent une dérive du but assigné à la solidarité collective envers ceux qui sont malades.
Sur le jean, je ne suis pas d’accord avec vous. Il ne s’agit, en rien, d’un uniforme. L’uniforme, c’était dans la Chine communiste ou dans les jeunesses hitlériennes. Peut-être peut-on aussi parler d’uniformes pour nos politiques (regardez les photos officielles) ou pour la cohorte de cadres japonais, tous habillés de manière identiques.
Rien de tout cela avec les jeans, parmi lesquels existent une palette très étendue de formes, de coupes, de couleurs. Idem pour les chemises, les polos, les sweats, et aujourd’hui les foulards qui vont avec.
25 Fév 2013 9:28 17. CHICHE CAPON
Oui enfin bon: c’est vrai que les vieux ronchonnent toujours parce qu’ils ne
comprennent plus rien à leur époque: témoins mes parents! Lâchés à châtelet
les Halles avec 10 euros en poche et mission de réintégrer leur banlieue en RER… On les retrouverait momifiés devant un distributeur de billet automatique 200 a
25 Fév 2013 14:10 18. drazig
« Les choses, dans leurs continuelles et fatales transformations, n’entrainent point avec elles toutes les intelligences; elles ne domptent point tous les caractères avec une égale facilité; elles ne prennent pas même soin de tous les intérêts; c’est ce qu’il faut comprendre et pardonner quelque chose aux protestations qui s’élèvent en faveur du passé. Quand une époque est finie, le moule est brisé, et il suffit de la Providence qu’il ne se puuisse refaire; mais des débris restés à terre, il en est quelquefois de beau à contempler. »
De qui est-ce? Le concours est ouvert.
25 Fév 2013 14:31 19. Jean Louis
Alexis Carrel ?
Un grand ignominieusement sali …
25 Fév 2013 14:31 20. bentolila
Nouvelle affaire d’intoxication alimentaire. Normal Premier aurait mangé des champignons hallucinogènes et aurait cru voir disparaitre Sarkozy de la scène politique.
25 Fév 2013 14:40 21. Jean Louis
@drazig
Pardon Armand Carrel ; écrivain délibérément ignore
25 Fév 2013 16:23 22. drazig
@Jean Louis
Oui, je suis soufflé. Ce morceau est copié (dixit) par Chateaubriand au livre 35 chap.9 des Mémoires d’Outre-Tombe.
27 Fév 2013 10:07 23. charles
La question que je me pose, c’est : qu’avez-vous fait pour ce monde ? On dirait que tout s’est passé en dépit de vous. Mais n’est-ce pas votre génération qui a été aux manettes ? Quand avez-vous résisté ? Quand avez-vous créé ?
Je parle aux gens de votre âge, toujours la même antienne, ils s’exonèrent de toute responsabilité. Ça s’est passé à l’insu d’eux.
Mais être citoyen, n’est-ce pas être vigilant ? N’est-ce pas être conscient qu’en face il y a d’incessantes attaques contre l’humanité et qu’il en va de notre vie (de notre mode de vie) si nous ne luttons pas ?
Aujourd’hui, on a l’impression qu’être citoyen c’est aller voter une fois par an. Les gens qui manifestent sont traités de nantis voulant protéger leurs privilèges. On criminalise les manifestations, et le bon peuple trouve ça bien, lui qui ne veut pas avoir de problèmes de garde des gosses ou pouvoir arriver au boulot à l’heure.
Vous avez laissé filer les choses, sans les surveiller comme du lait sur le feu. Avec la télé, que votre génération a laissé contaminer vos gosses sans aucune protestation (qui a interdit la télé chez soi ?), la propagande a totalement délié les solidarités et atomisé les gens.
Je n’ai aucune indulgence pour ce discours. Oui, c’était peut-être mieux avant (je ne sais). Que n’en avez-vous eu conscience ! Combien d’hommes et de femmes de votre génération dans le monde sont responsables de cet état des choses ? Juste pour avoir laissé filé les choses, ne pas s’être ingéré dans les affaires du monde, juste pour s’être fait REPRÉSENTER, laissant à d’autres (qui ont d’autres intérêts que le bien public) le soin de penser à votre place, de décider à votre place, de décider du monde futur à votre place.