Une guerre = un point dans les sondages
Heureusement que ses amis nous jurent leurs grands dieux que François Hollande ne s’est pas lancé dans l’aventure malienne pour essayer de remonter dans les sondages. Selon l’enquête de l’Ifop publiée dans le Journal du Dimanche d’aujourd’hui, le président de la République n’a, en effet, gagné qu’un seul petit point dans l’opinion publique en se déguisant en chef de guerre.
Depuis qu’il a décidé de sauver le Mali et d’éradiquer le terrorisme islamiste, 38% des Français se déclarent satisfaits de lui. Ils étaient 37% le mois dernier, avant la guerre. Mais ils sont toujours 62% à se dire mécontents. Comme le mois dernier. Autant dire que François Hollande, en déclarant les hostilités, n’a séduit qu’une toute petite poignée de ceux qui jusqu’à présent « ne se prononçaient pas ».
Il y a quatre jours, un sondage BVA pour le Parisien nous affirmait que 75% de nos compatriotes approuvaient l’intervention française au Mali.
De trois choses l’une, ou les sondages disent n’importe quoi –ce qui n’est pas impossible- ou les Français veulent bien faire la guerre contre le terrorisme mais ne pensent pas que François Hollande soit un bon chef de guerre ou la riposte des Islamistes à In Aménas leur a fait comprendre que le chef de l’Etat s’était lancé dans une aventure à hauts risques.
Si l’opinion publique ne sait absolument pas ce qui se passe réellement sur le terrain, il faut bien dire que les déclarations de nos dirigeants ne sont pas rassurantes.
Non seulement Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a reconnu officiellement que nous avions « sous-estimé » l’armement, le nombre et la qualité de combattant de nos adversaires mais on nous dit maintenant que les rebelles reculent dans tel petit bled pour repartir à l’offensive ailleurs et que les choses sont plus difficiles que prévues car ces Islamistes se fondent dans la population ce qui prouve qu’ils sont, peut-être, moins impopulaires qu’on ne nous l’a affirmé, qu’ils sont, peut-être, « comme des poissons dans l’eau » et qu’il va donc falloir que nos troupes s’en prennent à cette population.
Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, continue, lui, chaque matin, à nous dire sur tous les tons que la France n’est pas seule dans cette expédition et que « les autres » vont suivre et nous rejoindre rapidement. Or, Washington et Londres viennent de faire savoir publiquement qu’il n’était pas question une seule seconde qu’ils envoient des troupes au sol au Mali. Hollande est le seul à avoir déjà oublié l’Afghanistan.
Quant aux troupes africaines qui devraient très rapidement nous remplacer, chacun sait qu’à part faire des coups d’Etat aucune d’entre elles n’a jamais été capable de mener la moindre opération militaire et que la présence à Bamako de tous ces états-majors disparates qui se détestent entre eux ne va que compliquer la situation.
Bref, les Français qui aiment toujours entendre le son du clairon et le cliquetis des armes quand on leur annonce que la France part au combat commencent à réfléchir et à se demander si Hollande n’a pas mis son petit doigt potelé dans un redoutable engrenage et toutes les phrases de notre littérature populaire se mettent à ressortir : Qu’allons faire dans cette galère ? Va-t-on mourir pour Tombouctou ?
François Hollande recueillait 61% d’opinions favorables en mai dernier, 43% en septembre, 37% en décembre, 38% aujourd’hui. Puisque même une guerre ne lui sert à rien pour remonter la pente qu’il a dégringolée, il doit se demander ce qu’il pourrait bien faire pour nous séduire de nouveau.
Mais c’est très simple : faire ce qu’il nous avait promis, inverser la courbe du chômage. Même si c’est, sûrement, un peu plus compliqué que d’envoyer trois régiments d’élite « casser du rebelle islamiste dans le djebel », ce qui n’a d’ailleurs pas l’air d’être aussi facile que prévu.
20 Jan 2013 12:52 1. Flyin'Dutch
Ça va se finir par une catastrophe et après il va encore nous dire qu’il a sous-estimé les risques et que cette intervention était nécessaire…
20 Jan 2013 13:28 2. jean
« il doit se demander ce qu’il pourrait bien faire pour nous séduire de nouveau »
Démissionner!
20 Jan 2013 15:40 3. Jean Louis
Oui la question des sondages est même farfelue, dans la situation économique que traverse le pays et la crise morale qui nous taraude sans aucun signe de restauration de la confiance entre les électeurs et leurs dirigeants.
On est en outre éberlué devant les jugements portés sur la manière dont a été dénouée la prise d’otages d’In Amenas par les militaires algériens. Leurs procédés sont connus depuis la guerre civile, et il n’y avait pas autre chose à attendre. Néanmoins tous les pays sont choqués par le comportement d’Alger sauf … monsieur Hollande. Il vaut mieux le savoir. J’ignore comment ce chamalow est conseillé mais le total est vraiment inquiétant. Quant aux propos de Fabius ce matin sur Europe 1, certains vont être fiers de cette attitude martiale et de ces coups de menton. Pour ma part je les trouve irresponsables, et je suis déçu de les entendre dans la bouche d’un responsable qu’il m’a été donné d’apprécier dans d’autres fonctions, il y a une trentaine d’années. Inquiet de découvrir que ce haut fonctionnaire au métier certain (plus que son patron), fait comme si l’islam n’existait pas … Une connotation d’un Netanyahou parlant de Gaza.
Questions subsidiaires : on entend relayer à l’envi qu’il y aurait 6.000 Français au Mali. Ce chiffre me semble élevé. Dans quelles entreprises ? Encore une information à vérifier.
20 Jan 2013 16:56 4. ar!stide_lancien
Dans l’affaire d’ Ain Amena, il y a bien un Chef de Guerre: ce n’es( pas celui qui émerveille les médias servile, c’est … Bouteflika ! Mais c’est aussi un despote très dangereux pour son peuple et un adversaire déclaré de la France. Contre les terroristes du Sahara , il a employé une méthode à l’Israélienne: agir seul et brutalement, décider vite, n’écouter personne en pensant que les morts que l’on ne peut éviter dans une action brutale et instantanée évite de plus grands dommages et davantage de morts dans un conflit qui se prolongerait.
Ce ne peut être évidemment le choix d’un Etat démocratique comme le notre. La meilleure intervention est celle qui procède plutôt de la prévention et de la préparation préalable et réfléchie, en concertation avec nos alliés, des réponses aux menaces potentielles.
Mais il aurait fallu pour cela plusieurs conditions que notre Président n’était pas capable de remplir:
1 – Il eut fallu qu’il évite de déclarer en novembre dernier » il ne saurait être question d’intervenir au Mali » !
2 – il lui fallait réfléchir dès sa prise de fonctions à la position de la France en relation avec les Pays Africains francophones, au lieu de se limiter à dénoncer la » France-Afrique » …
3- il ne fallait pas quitter unilatéralement l’Afghanistan sans une vraie concertation préalable avec les autres Etats engagés dans l’aventure , auxquels il demande maintenant d’intervenir au Mali;
4 – il lui faudrait une autre ambition politique que celle de respecter ses promesses de campagne et il devrait chercher plutôt à faire l’union entre les français que de les diviser par des promesse de réformes » sociétales » faites à de très petites mais bruyantes minorités.
5 – Enfin, ne pas faire des crédits des Armées, de leurs effectifs et de leur formation des variables d’ajustement budgétaires …
TU L’AS VOULU GEORGES DANDIN !
20 Jan 2013 18:31 5. Jean Louis
@aristide avait suggéré Hollande – Mister Dean, citoyen britannique empoté et maladroit dans tout ce qu’il touchait.
Nous avons découvert hier en Corrèze Hollande – Fernand Reynaud et le fût du canon : il restera au Mali autant qu’il l’estime nécessaire …
20 Jan 2013 18:34 6. infraniouzes
En tous les cas un qui est heureux de ce conflit c’est… Fabius… Ne le voit-on pas sur toutes les TV déverser d’une bouche gourmande des propos toujours aussi creux et sans intérêt puisqu’il ne parle que pour entendre le son de sa voix ! Il court en tous lieux, saute dans un avion, rencontre les diplomates de la terre entière, a fait de l’ONU son annexe. Quelle bonheur pour Lolo qui voit se profiler de plus en plus surement le poste de 1er Ministre dont il doit penser qu’il lui revient de droit. Il en jubile, ça se voit comme le nez au milieux de la figure.
Ce que je retire de l’affaire d’In Amenas c’est que l’Algérie fait appel à tout le monde pour gérer ses ressources d’hydrocarbures (au moins 8 nationalités) et que la France semble avoir la portion congrue. Nous ne sommes plus que des faire-valoir à la discrétion des Algériens.
C’est triste pour un pays qui paye le gaz algérien un prix exorbitant et doit délivrer toujours plus de visas à des gens qui n’ont rien à faire en France sinon consommer nos prestation sociales en usant de toutes les ficelles que notre pauvre administration leur fournit à l’envi. On appelle ça avaler des couleuvres. Mais apparemment ce doit être un plat de rois…
20 Jan 2013 19:20 7. Jean Louis
http://www.diploweb.com/Geopolitique-du-Mali-un-Etat.html
étude de Septembre 2012
Bonne lecture monsieur Hollande
21 Jan 2013 12:03 8. ar!stide_lancien
Et maintenant, après le chef de guerre, voici le bon samaritain: on annonce un plan de plus contre la pauvreté.
Solutions : des réquisitions de logement des quotas de priorité et de l’argent, toujours de l’argent encore de l’argent …
Peut on espérer aussi un plan contre l’indigence intellectuelle ?
21 Jan 2013 12:11 9. Patrick
Et n’oublions pas que « de l’argent, toujours de l’argent encore de l’argent … » c’est encore des dettes, toujours des dettes puisque le pays n’a plus d’argent. De même cette guerre que normal 1er est en train de mener au Mali, c’est aussi de l’argent !
21 Jan 2013 14:31 10. bentolila
Ah non LULU Il faut que tu changes de posters aujourd’hui. Tu mets Francois jeune enarque en djellaba lorsqu’il était en Algérie en stage.