C’est la dernière rumeur qui circule dans le microcosme parisien, en ce soir de Noël. Début janvier, François Hollande procèderait à un remaniement du gouvernement et… Ségolène Royal serait nommée ministre.
Il est évident qu’un remaniement de l’équipe de Jean-Marc Ayrault s’impose. Après un peu plus de six mois au pouvoir, on a l’impression qu’ils sont tous au bout du rouleau et qu’ils ont déjà disparu, les uns dans la tourmente, les autres dans les brumes de l’anonymat le plus complet.
Les « ténors » de la vieille garde semblent s’être éclipsés sur la pointe des pieds. On est sans nouvelles de Fabius (Affaires Etrangères), Moscovici (Economie), Sapin (Travail), Le Drian (Défense), Le Foll (Agriculture) et on se demande ce qu’ils peuvent bien faire à longueur de journée dans leurs beaux bureaux.
Les « nouveaux » qui devaient faire des étincelles se sont tous –à l’exception notoire de Manuel Valls- brulés les doigts en jouant aux apprentis-sorciers, Montebourg, bien sûr, (Redressement productif) mais aussi Cahuzac (Budget), Taubira (Justice), Touraine (Affaires sociales) ou Filippetti (Culture).
Mais le plus étonnant reste le nombre astronomique de ministres dont personne n’a jamais entendu parler depuis leur entrée au gouvernement.
Qui pourrait reconnaitre dans la rue ou même simplement dire quoi que ce soit de Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur et Recherche), Victorin Lurel (Outre-mer), Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce et Tourisme), Valérie Fourneyron (Sports), François Lamy (Ville), Michèle Delaunay (Personnes âgées), Thierry Repentin (Formation professionnelle), Frédéric Cuvillier (Transports), Anne-Marie Escoffier (Décentralisation) ou Yamina Benguigui (Francophonie) sans parler de Guillaume Garot (Agroalimentaire) ou mieux encore d’Hélène Conway-Mouret (Français de l’étranger). Autant d’inconnus qui sont sans doute, comme on disait autrefois dans l’armée, « morts aux pluches » depuis longtemps.
Nous avons déjà eu, par le passé, des ministres insipides, inodores et sans saveur, mais nous n’avions jamais eu une telle flopée de ministres inexistants à ce point. Pourquoi diable paie-t-on tous ces figurants qui n’apparaissent même pas sur le fond de la scène et pourquoi leur offre-t-on de beaux hôtels particuliers avec boiseries et des voitures avec chauffeurs ? Nous avions déjà eu beaucoup de bras cassés mais jamais une telle armée de manchots-cul-de jattes.
On dira qu’un président « normal », avec un Premier ministre, nettement en-dessous de la normale, ne pouvait que se choisir une telle équipe de pieds-nickelés.
Il est évident que la nomination de Ségolène Royal à la Justice (ou ailleurs) provoquerait un choc dans l’opinion publique. Mais ce ne serait pas un sursaut ou un nouvel espoir. Ce serait un gigantesque éclat de rire.
Aux yeux des Français, le retour en grâce de « la reine du Chabichou et de la bravitude » ne signifierait pas un virage à droite ou à gauche de la politique du gouvernement mais un énième et stupéfiant rebondissement croquignolesque dans « les histories de cul » du chef de l’Etat. Les Français ne se poseraient qu’une seule question : que va faire Valérie Trierweiler, l’odieuse « dame du tweet » ?
Il ne fait aucun doute que si l’image du président s’est dégradée à ce point et si vite c’est parce que l’opinion publique a compris qu’il était incapable de prendre la moindre décision et de faire preuve d’un peu d’autorité. Certains de ses conseillers en communication pensent peut-être que si Hollande avait le courage de défier publiquement sa propre compagne en rappelant à ses côtes la mère de ses enfants, les Français finiraient par croire qu’il peut lui arriver de porter la culotte.
Mais que le chef de l’Etat en soit réduit à ce genre d’opération de marketing pour tenter de remonter dans les sondages serait évidemment affligeant.
Bon Noël à tous.

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