Les « gens de l’Elysée » sont formels. Il ne faut pas parler de « mariage pour les homosexuels » mais de « mariage pour tous ». La nuance est d’importance surtout aujourd’hui alors qu’il n’y a plus guère que les curés et les homos à souhaiter se marier.
Ce sont les réactionnaires, les fascistes, les nostalgiques des siècles passés qui prétendent que François Hollande veut faire plaisir aux bobos du Marais avec sa nouvelle loi sur le mariage. En fait, le président veut tout simplement permettre, au nom de l’égalité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination, à tous et à toutes, à chacun et à chacune de pouvoir convoler en justes noces.
Les socialistes –et c’est ce qui explique bon nombre de leurs échecs- ont toujours pensé que leurs lois, souvent griffonnées sur un coin de table, pouvaient être plus fortes que celles de la nature, aussi bien dans le domaine économique que dans celui de la vie quotidienne de notre société ou de tous les autres.
Avec ce mariage « pour tous », certains s’imaginent, un peu naïvement, que le chef de l’Etat a trouvé là un moyen discret et délicat de nous annoncer son intention d’épouser la mère de ses quatre enfants. Il serait grand temps et ce serait très bien. Depuis la royauté, aucun de nos souverains n’avait, officiellement, eu des enfants « hors mariage ». Ces épousailles entre le président de la République et la présidente de la région Poitou-Charentes seraient, même s’ils ne sont, malheureusement, pas du même sexe, la plus belle façon d’inaugurer ce mariage « pour tous ». Mais il ne semble pas que les bans soient préparés.
D’autres veulent croire que François Hollande aurait plutôt l’intention d’épouser Valérie Trierweiler, sa compagne officielle. Là encore, le garant de nos institutions inaugure puisque, là encore depuis la monarchie, nous n’avions pas eu de maitresse officielle du souverain assise sur les marches du trône.
Même si notre Constitution n’a prévu aucun statut pour les épouses de nos présidents, la position de Mme Trierweiler serait évidemment plus confortable si elle passait du rôle (ingrat) de « maitresse de… » à celui de « femme de… ». Et les Français lui pardonneraient sans doute plus facilement les maladresses, les gaffes, les impairs qu’elle accumule comme à plaisir.
Mais on nous dit que, là non plus, aucune noce n’est annoncée. Hollande veut marier les homosexuels mais entend, à titre personnel, prôner l’union libre. Il y a là quelque chose d’incohérent.
Pour épouser Valérie Trierweiler, il lui faudrait, il est vrai, instaurer aussi la polyandrie puisque sa compagne ne serait, dit-on, toujours pas vraiment divorcée. Mais pourquoi pas ? Si, au nom de la liberté, de l’égalité et de la lutte contre toutes les discriminations, on autorise les homosexuels à s’épouser, on ne voit vraiment pas au nom de quoi seuls les célibataires auraient le droit de se marier. Ou alors qu’on ne nous parle pas du mariage « pour tous ».
On se souvient que la gauche et la presse people avaient beaucoup ironisé sur le troisième mariage de Nicolas Sarkozy et évoqué, avec une complaisance à la limite du malsain, le passé souvent sulfureux de Carla Bruni en rappelant notamment que la nouvelle épouse du président avait été, entre autres, la maitresse d’un ancien Premier ministre… de gauche. On apprend aujourd’hui que l’« avant-dernier amour » de l’actuelle compagne du président aurait été un ministre… de droite.
On dira que les Français ont aujourd’hui des préoccupations plus importantes que la vie intime si ce n’est privée de nos dirigeants. On aura tort. Nos compatriotes sont sensibles aux turpitudes de nos maitres et seigneurs qu’ils aimeraient voir exemplaires.

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