Drogue: du militantisme au grand banditisme
Naïvement, on pensait que, quand les écologistes réclamaient la libéralisation des drogues dites « douces », ils souhaitaient simplement que chacun puisse, de temps en temps, fumer un petit « joint », histoire de voir des éléphants roses dans notre ciel trop souvent couvert de nuages.
Personne ne s’était étonné d’entendre la ministre du Logement en personne, militante écologiste dans le privé, demander –entre deux contradictions- que le cannabis soit mis en vente libre. D’après elle, le cannabis n’était pas plus dangereux que le tabac et c’était sa prohibition, et elle seule, qui avait provoqué l’explosion des réseaux de trafiquants.
Hélas, contrairement à ce que pensent certaines bonnes âmes du genre de Cécile Duflot, ce n’est pas en supprimant des interdits qu’on réduit la délinquance, ni même le crime. Si, aux Etats-Unis, l’abrogation de la prohibition a nui aux affaires des amis d’Al Capone elle n’a pas réduit le nombre des alcooliques et le deuxième amendement de la Constitution américaine qui autorise le port d’arme n’a jamais limité le nombre des assassinats.
L’interpellation pour « blanchiment en bande organisée » et « association de malfaiteurs » de Florence Lamblin, élue écologiste et adjointe au maire du 13ème arrondissement de Paris, donne évidemment un tour nouveau à ce débat sur la dépénalisation de la drogue.
Naturellement, un mouton noir ne compromet pas tout le troupeau et Florence Lamblin doit pouvoir, comme tout citoyen, bénéficier de la présomption d’innocence. Il lui suffira d’expliquer aux policiers d’où proviennent les 400.000€ en liquide qu’on aurait découverts chez elle et de préciser les relations d’amitié qu’elle entretenait avec la quinzaine de personnes (et personnalités) impliquées dans ce trafic de cannabis qui, du Maroc à la Suisse en passant par Paris, aurait réussi à blanchir 40 millions d’euros ces cinq derniers mois. L’une des plus grosses affaires de ces dix dernières années, selon, des policiers.
Même si ses amis commencent à évoquer un complot politique visant à discréditer, au sein de la majorité présidentielle, Europe-Ecologie-les-Verts et s’il est vraisemblable que le ministre de l’Intérieur lui-même n’éprouve pas une sympathie débordante pour les disciples de sa collègue Cécile Duflot, Florence Lamblin est dans une position délicate.
Jusqu’à présent, nos élus pouvaient se retrouver devant des policiers de la brigade financière, voire de la brigade des mœurs. C’est la première fois qu’une élue est trainée dans les bureaux des « stups ». Et la position de son parti en matière de drogues ne plaide évidemment pas en sa faveur.
Pour l’instant, son avocat crie au scandale et jure que sa cliente est « totalement étrangère » à cet énorme trafic. Il va peut-être devoir changer rapidement de stratégie et affirmer, pour mieux défendre l’accusée, que, militant officiellement en faveur de la vente libre du cannabis, elle entendait faciliter ainsi la consommation de drogues par les jeunes au sortir des écoles.
Certains juges d’aujourd’hui qui préfèrent souvent faire le procès de la société plutôt que celui des criminels, seront sûrement sensibles à cet argument.
Du militantisme au grand banditisme, il n’y a somme toute, qu’un pas à franchir.
Mots-clefs : Drogue, Ecologistes, Florence Lamblin
13 Oct 2012 18:57 1. alex...
mr desjardins peut toujours critiquer les verts mais il a un seul veritable ennemi c’est le fn
vous etes un minable monsieur
13 Oct 2012 19:38 2. Flyin'Dutch
Trafics, blanchiment d’argent, fonds en liquide d’origine inconnue. la droite n’a pas l’apanage de la corruption, c’est le monde politique tout entier qui est pourri jusqu’à la moelle !
13 Oct 2012 19:50 3. Patrick-Louis Vincent
Un peu facile votre raccourci, et beaucoup d’amalgames.
13 Oct 2012 20:11 4. Flyin'Dutch
D’accord, je caricature un peu, mais je crois ne pas être loin de la réalité. Hélas…
13 Oct 2012 20:15 5. ar!stide_lancien
les médias expliquent aujourd’hui que cette élue voulait « simplement » s’affranchir de l’ISF, … comme un vulgaire « riche » … de droite évidemment ?
Nous sommes tous de fameux pigeons face à ces élus intègres de la gauche bien pensante: « bon appétit Madame «
14 Oct 2012 9:20 6. drazig
Je n’ai aucune preuve, mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il s’agit aussi voire surtout d’un avertissement des policiers (« la maison poulagat ») à l’adresse des pouvoirs publics. Des policiers sont mis en examen, les rapports ne sont pas pris en compte sinon à contresens.. N’oublions pas que leur « culture » (s’il y a) est fondamentalement et a priori contre la police. Y–a-t-il d’autres affaires sous le coude?
14 Oct 2012 9:55 7. Patrick
@ar!stide_lancien
Je ne comprends rien à vos interventions ! Et vous avez la mémoire un peu courte et sélective car du point de vue corruption, la droite n’a rien à envier à la gauche. (affaire Bétancourt, affaire Karachi, Kadhafi, …)
14 Oct 2012 10:34 8. Al `west
Blanchiment d’argent, fraude et exil fiscal n’étaient-ils pas des maîtres-mots (ou maux) auxquels Eva Joly entendait s’attaquer ? Quelle hypocrisie, quelle morgue de la part des élus !
14 Oct 2012 15:14 9. ar!stide_lancien
Les turpitudes des uns n’excusent pas les turpitudes des autres, mais l’appel au patriotisme économique du parti des verts cadre mal avec une affaire de blanchiment d’argent de la drogue
14 Oct 2012 17:34 10. Marianne
@Patrick
Mais la gauche , Monsieur , ne se targue -t- elle pas d’être plus « propre » que la droite.
Normal 1er n’a-t-il pas assez critiqué la droite dans ce domaine et dit et répété durant sa campagne que la gauche serait « clean », elle?!
Alors, quand on se permet de donner des leçons, il me semble que l’on doit se les appliquer à soi-même, pour l’exemple..
15 Oct 2012 6:14 11. Patrick
@Marianne
Je n’excuse nullement la gauche ou plutôt en l’occurence EELV loin de là, et je ne serais pas loin de penser comme Flyin’Dutch au commentaire 2 qu’il y a bien quelquechose de pourri dans notre classe politique. Mais moi j’essaie d’avoir une critique objective !