La nuit du 4 août
Cette nuit c’était la nuit du 4 août et j’ai fait un rêve étrange et pénétrant, comme aurait dit le poète. Avec quelques amis (de ce blog) nous avions créé une association que nous avions intitulée « La nuit du 4 août » avec comme sous-titre explicatif : « L’association de tous ceux qui veulent mettre un terme à tous les privilèges ».
Très rapidement, des millions de Français nous avaient rejoints et, avec leurs cotisations, je m’étais offert une superbe propriété sur les bords du lac Léman.
Nous organisions très régulièrement dans tous les villages de France et de Navarre des fêtes populaires au cours desquelles nous brûlions (en effigie) tous les privilégiés devant d’immenses feux de joie dans lesquels le peuple jetait tous les textes en vigueur qui instaurent, confirment ou renforcent des privilèges.
Comme tout bon lobby bien organisé, nous avions un journal, une chaine de télévision, des sites internet ce qui nous permettait de dénoncer à longueur de journée et même jour et nuit, tous les privilégiés et d’exiger leur mise au pilori.
Nos cibles étaient innombrables. Les riches, bien sûr, héritiers ou nouveaux riches, les patrons bénéficiant de bonus et de parachutes dorés, les anciens élèves de l’ENA et de Polytechnique trônant dans la haute fonction publique ou pantouflant dans le privé, les élus toutes couleurs confondues, les escrocs aux allocations, aux subventions, aux aides.
Lors d’une de nos premières réunions de notre conseil d’administration, un de nos membres avait proposé d’internationaliser notre association, sous prétexte que c’était l’heure de la mondialisation. Aussi séduisante qu’elle fut, son idée n’avait pas été retenue, certains redoutant que des adhérents du Bengladesh ou du Mozambique n’accusent en bloc tous les Français d’être des privilégiés.
Les pouvoirs publics commençaient à s’affoler de notre succès quand de premiers conflits éclatèrent au sein de l’association. Pour conserver ma présidence, j’acceptai la formation de « courants ». Les « humanistes » voulaient guillotiner les riches, les puissants. Les « populistes » exigeaient qu’on pende à la lanterne les bénéficiaires de statuts d’une autre époque et d’allocations indues.
Au cours d’un grand congrès il fallut en arriver au vote d’une motion définissant avec précision ce qu’étaient les privilèges et qui étaient les vrais privilégiés.
Et le rêve se transforma en cauchemar. Si tout le monde était d’accord pour reconnaitre que, 223 ans après la nuit du 4 août 1789, la France était encore « le pays de tous les privilèges », aucune unanimité ne se fit ni pour pointer du doigt les privilèges (que certains voulurent qualifier de « droits acquis ») ni pour désigner les privilégiés.
Un vieux sage au fond de la salle proposa, dans le brouhaha, une résolution qu’il qualifia de sartrienne : « Les privilégiés c’est comme l’enfer, ce sont les autres ». Il fut copieusement hué.
J’étais obligé de dissoudre l’association. Les pouvoirs publics étaient rassurés et je me réveillai. Nous étions le 5 août.
Mots-clefs : privilèges
05 Août 2012 10:18 1. Flyin'Dutch
Donc, si vous étiez au pouvoir, M.Desjardins, deviendriez-vous comme ceux que vous vous plaisez à fustiger depuis tant d’années ?
05 Août 2012 13:18 2. abenaton
Vers 13h00, ce dimanche, je déjeunais en famille sur notre terrasse. Un arrêté préfectoral interdit que l’on tonse sa pelouse à cette heure mà, ce jour là. Bien entendu, mes voisins s’en contrefoutent. Et je perorais contre ces goujats.
Quand, soudain, dans le ciel, passe un coucou pétaradant, battant des ailes pour dire bonjour à la famille en bas sans doute.
Et je me demandais quel privilège valait pout le pilote qui ne valait pas pour nous, rampants !
Or la réponse est toute dans les cours de physique de notre adolescence – voire plus !
Il n’existe de mouvement que par une différence de potentiel : pas de volts, pas d’électricité; pas de différence de niveau, pas de flux dans la rivière; pas de chaud et de froid, pas de circulation d’air.
Une société sans « privilège » est donc un marécage où croupissent des grenouilles bruyantes, autrement appelées « raleurs ».
La seule question qui vaille donc est le niveau des privilèges et la jsutification leur origine. Pas leur existance !
Quel Dimanche 😉
05 Août 2012 13:21 3. abenaton
Monsieur Desjardins,
Ne pouvez-vous activer une option sur votre site qui permette de corriger ses propres fautes après soumission d’un texte. Celà existe et éviterait à beaucoup d’entre nous la honte de nous relire !
Quel Dimanche re 😉
06 Août 2012 8:52 4. Aristidelancien
Oui, Cher Monsieur Desjardins, vous avez tout à fait raison d’inciter le peuple français à rêver de son avenir. Mais, sous le règne de notre Président Ectoplasme, émanation du P.S. ( Parti des Sycophantes ), ce n’est pas de l’abolition des privilèges qu’il faut se soucier, plutôt du retour de notre Peuple à sa Liberté d’agir et de penser définie par la Déclaration des Droits de l’Homme et ( surtout ) DU CITOYEN de 1789 , dont les principes fondamentaux ont été pollués par d’hypotéthiques « droits sociaux » inspirés du Marxisme ( « des droits à … » ) ; ils nous sont imposés au nom d’une communauté internationale de pays dont la majorité les transgresse presque tous les jours, notamment au nom d’une mortelle intervention humanitaire armée qui bouleverse les équilibres du Monde et favorise les terrorismes!
Que les citoyens français retrouvent la garantie de leurs droits fondamentaux historiques, tel est l’objetif le plus urgent et le plus difficile, et le reste suivrait …
06 Août 2012 10:01 5. abenaton
@Aristidelancien
Bien entendu : retour aux droits et devoirs régaliens !
Mais, je ne peux m’empêcher de songer souvent à ce lecteur du blog qui affirmait que la notion de « Citoyen français » est complètement ringarde, remplacée par « résident sur le territoire de forme hexagonal ».
Cher Aristidelancien, nous sommes pleins de certitude mais aussi peut être de solitude !
06 Août 2012 13:40 6. bentolila
Les escrimeurs français ne font pas mouche aux JO. La faute aux insecticides ? non c’est le jour de la transfiguration
06 Août 2012 16:57 7. drazig
@Aristidelancien
« droits sociaux » inspirés de la Déclaration… »
Justement, vouloir les imposer de par le monde, au détriment de chaque famille au sens large ou non (pays, région,famille…) c’est vouloir et favoriser la guerre pour imposer ces prétendus droits fondamentaux que vous évoquez. Invoquer pour imposer partout dans le monde ces droits donne aussi sûrement qu’une invasion – ce qui se justifie – un prétexte à la guerre ce qui se justifie chez nos mondialistes patentés. Voyer l’Irak, la Lybie, l’Afghanistan demain l’Iran; alors qu’il s’agit d’un cache-sexe pour le pétrole, la drogue etc… C’est le plus court chemin pour le grand désordre Mondial.
07 Août 2012 13:35 8. bentolila
Non Lulu le robot n’a pas été envoyé sur mars pour faire le plein de friandises…