Un socialiste face au « mal français »
On peut se demander si François Hollande, Jean-Marc Ayrault et leurs amis ne commencent pas à regretter la belle époque où ils étaient dans l’opposition. C’était tout de même le bon temps.
Ils pouvaient, en toute impunité, accuser Sarkozy et la droite d’être incapables de faire face à la montée du chômage, aux délocalisations, à la fermeture de nos usines, à la perte de notre compétitivité et à l’accroissement de nos déficits et de notre dette. A les entendre, « le président des riches » et ses « complices » conduisaient le pays à la catastrophe et, avec une évidente mauvaise foi, ils leur refusaient même l’excuse de la crise.
A force d’avoir fustigé la droite sarkozienne et son bilan, certes particulièrement mauvais, et en nous promettant « le changement maintenant », François Hollande l’a emporté et les Français, avec leur naïveté habituelle, ont voulu croire que tout allait, en effet, changer. Comme si « le gentil président normal » avait une baguette magique et allait pouvoir sortir de son chapeau des solutions pour les 4,5 millions de chômeurs et, dans un premier temps, en urgence, pour les salariés de PSA, d’Alcatel, d’Air France, de Sanofi, des opérateurs de téléphonie mobile et des innombrables entreprises de distribution ou du bâtiment sur le point de déposer à leur tour leur bilan.
Il est vrai qu’on était en droit de penser qu’après dix longues années d’opposition qui leur avaient donné tout le temps de la réflexion, les socialistes arrivaient au pouvoir avec quelques idées neuves. Ils nous avaient d’ailleurs affirmé, sans nous préciser leur mode d’emploi, qu’ils allaient, toutes affaires cessantes, s’attaquer au drame du chômage et au problème de la dette.
Les Français crurent que ces revenants ne voulaient pas leur révéler toutes leurs idées neuves puisque le candidat s’était contenté d’annoncer qu’il allait embaucher des fonctionnaires dans l’Education, instaurer de nouveaux contrats aidés et mettre en place des « contrats de génération » pour venir en aide aux jeunes et aux vieux. Et pour ce qui était des déficits, il prévoyait simplement de « faire payer les riches ». Personne n’était dupe. La gauche avait, évidemment, fourbi, dans le secret de la rue Solferino, d’autres armes que ces recettes éculées.
Ayant tous les pouvoirs, à l’Elysée, à Matignon, à l’Assemblée, au Sénat, dans les régions, dans les départements, on voulait donc espérer que cette gauche saurait s’en prendre aux vrais problèmes avec des initiatives inédites. Chacun savait d’ailleurs ce qu’il fallait faire.
Pour ressusciter le pays moribond, il fallait, de toute urgence et avant tout, remettre l’Etat à sa place, c’est-à-dire le limiter aux domaines régaliens, et libérer les « forces vives » du pays, c’est-à-dire permettre aux entrepreneurs, grands et petits et dans tous les secteurs, d’investir, d’innover, de partir à la conquête de nouveaux marchés, d’embaucher et même de licencier. Le tout, bien sûr, en tentant de sauvegarder non pas des « avantages acquis » d’une autre époque mais un minimum de protection sociale indispensable en période de crise et de chamboulements
En fait, le nouveau président doit, au milieu de la crise mondiale, de la crise européenne et de la crise française, s’attaquer à ce qu’on appelle depuis des décennies « le mal français » que certains préfèrent appeler « l’exception française ».
C’est quoi ce « mal français » ? C’est un système d’assistanat généralisé, avec des aides, des allocations, des subventions pour tous, et même pour ceux qui n’en ont pas forcément besoin, des hordes de fonctionnaires pléthoriques qui gèrent, qui contrôlent, qui sanctionnent, qui tétanisent chacun, des déluges de lois, de décrets, d’arrêtés, de textes qui interdisent toute initiative et, bien sûr, par la même occasion et du même coup, des taux de prélèvements obligatoires insupportables.
A quoi voit-on la différence entre un « Etat de libertés » et un « Etat collectiviste » ? Au poids des impôts, au nombre des fonctionnaires, à la masse des textes réglementaires et à la foule des assistés. Or, selon ces quatre critères indiscutables, la France n’est plus un pays de libertés depuis longtemps mais bel et bien un pays collectiviste et elle en crève. C’est « le mal français ». Tout le monde le sait, personne n’ose le proclamer.
François Hollande se trouve ainsi dans une situation pour le moins paradoxale. Socialiste jusqu’au bout des ongles, sa mission « historique » devrait être de… « désocialiser » la France.
Malheureusement, les débuts sont inquiétants. Au lieu de courir au secours des chefs d’entreprise pour leur permettre de sauver des emplois en repartant à la conquête des marchés, le ministre du redressement productif les traine dans la boue. Il les accuse d’être de « mauvais Français » et il va, sans doute, bientôt, leur reprocher de payer beaucoup trop de charges et d’avoir instauré les 35 heures et la retraite à 60 ans.
Et on s’aperçoit que ce ne sont pas seulement « les riches » qui vont devoir rendre gorge mais aussi les classes dites « moyennes » et même les salariés les plus modestes qui ne vont plus pouvoir améliorer leurs fins de moins difficiles avec quelques heures supplémentaires.
François Hollande n’a pas compris que la situation du pays, aggravée par la crise, ne nous permettait plus de nous offrir « le luxe » du socialisme, avec cet assistanat généralisé et cet Etat omnipuissant. Un Etat en faillite ne peut plus être un Etat providence et n’a plus à décider de tout pour tous. En ce début du XXIème siècle et à l’heure de la mondialisation, le socialisme doit être, au plus tôt, relégué dans le magasin des accessoires oubliés.
Au lieu de « détricoter » les textes mal fagotés que Nicolas Sarkozy avait, souvent bien maladroitement, tenté d’imposer, Hollande devrait, aussi curieux que cela puisse paraitre mais c’est une évidence, mener le programme sur lequel son prédécesseur avait été élu en 2007, celui d’une « rupture » radicale avec le passé, avec cette « exception française », socialisante et soixante-huitarde, qui a conduit le pays dans le mur.
On a souvent –et à juste titre- reproché à la droite de mener une politique de gauche. Il serait grand temps que la gauche, enfin au pouvoir, mène une politique… de droite, de redressement économique, d’investissements, de réindustrialisation, de baisses des prélèvements, de libération de toutes les forces vives.
Elle n’en prend pas le chemin.
Mots-clefs : Hollande, redressement productif
29 Juil 2012 14:31 1. omer
Article de la Croix du 22/7/12, relatif à un cercle de poker clandestin de la capitale :
« …Les sommes échangées pouvaient atteindre des montants hors-norme, selon cette source évoquant le cas d’un entrepreneur ayant perdu « plus de 500.000 euros en une soirée… »
Voila une entreprise qui va devoir bientôt mettre en place un plan social, comme ils disent…
29 Juil 2012 15:43 2. François Pagès
. Supprimer le statut du fonctionnaire.
. Faciliter le licenciement.
. Baisser le Smic.
. Baisser les prestations sociales.
. Supprimer le logement social.
. Baisser les impôts sur les riches.
. Cesser de subventionner les Noirs et les Arabes.
. Rendre indépendants les Doms noirs et coûteux : Martinique, Guadeloupe et Réunion.
…l’électorat ne le veut pas, donc les gouvernements ne le font pas, donc la France stagne et décline. A quand un chef héroïque, à la Thatcher, qui prendra les mesures impopulaires ?
29 Juil 2012 18:07 3. Sandrine
Comme tout cela est bien dit Mr Desjardins.
Rien à ajouter… Dommage que vous soyez le seul à le dire…
29 Juil 2012 21:01 4. Flyin'Dutch
@ François Pagès
Les arabes et les noirs seraient des assistés et les riches paient trop d’impôts ? Thatcher a fait fermer quasiment toutes les usines du Royaume-Uni, fait de ses hôpitaux des mouroirs, attaqué l’Argentine pour avoir eu le malheur de revendiquer la souveraineté des îles Malouines, laissé des prisonniers politiques irlandais mourir de faim dans ses guantanamos british, et aggravé les inégalités ! Un chef héroïque, ça ?
Ce sont les pauvres qui posent problème ?
Proposez le rétablissement de l’esclavage pendant que vous y êtes !
29 Juil 2012 22:19 5. daniel55
@ François Pagès
Vous vous êtes trompé de forum.
Le FN, c’est à côté.
30 Juil 2012 5:58 6. omer
@Flyin’Dutch
Rétablir l’esclavage ? Vous n’y pensez pas !
D’abord les esclaves il faut les acheter et même leur donner à manger ! Ca coûte des sous ! Comment voulez vous que l’on y arrive avec toutes les charges que l’on paie !
30 Juil 2012 8:44 7. Aristidelancien
Préident « normal » ou président « furtif » ??
A vérifier: selon une information qui circule sur Internet, François Hollande aurait demandé que l’on banalise l’un des avions présidentiels , en le repeignant à des couleurs non officielles, pour éviter de se faire repérer ou de faire repérer la première concubine présidentielle au cours de leurs voyages discrets . Serait-ce exact ???
Si oui: coût de l’opération car un avion exige des peintures spéciales et qui paie l’opération, sur quels crédits ?
Et les voyages « discrets » de François le Huttin ?
La société du spectacle !!!
30 Juil 2012 9:37 8. bubu
article ahurissant de grotesquerie sectaire.
si je ne me trompe pas le smic est exonéré de charges patronales, donc pour le coup des charges trop lourdes pour les pauvres zentreprises vous repasserez.
en parallèle il y a en France le crédit impot recherche qui est l’un des plus généreux au monde.
je crois donc M Desjardin qu’il est temps d’arreter de nous sortir la propagande patronale version lefigaro sur votre blog, vous n’etes plus salarié de ce torchon que je sache.
maintenant je pense que dissuader les patrons de licencier est effectivement une erreur car l’embauche et le licenciement ne sont qu’une et même chose.
pourquoi obliger les employeurs à cracher au bassinet quand ils veulent virer du personnel en trop ? c ‘est absurde, surtout quand on voit le résultat. je pense que les travailleurs aimeraient etre en CDI et donc il n’y a aucune raison que la législation dissuade les employeurs de proposer un tel contrat. ça n’est pas une question de socialisme ou de libéralisme mais de simple bon sens.
Cordialement et bonne continuation quand même.
30 Juil 2012 11:15 9. Aristidelancien
le Président Huttin ; non 2″t » ce n’est pas une erreur, rien à voir avec Louis X le Hutin. François le Huttin se veut modeste et discret , il prétend préferer sa modeste « hutte » dans le XVe aux ors de la République et le camouflage de l’avion présidentiel en avion privé, … même si cela coûte finalement plus cher en frais de sécurité et en entretien de l’avion.
De même jamais il ne logera ses conquêtes féminines ou le fruit de leurs amours dans un château de la République dans l’Essonne ou dans un logement du quai Branly, comme François 1 le magnifique. Tout cela se règle dans la discrétion des emplois disponibles, avec la complicité de médias serviles.
Société du spectacle, vous dis-je, mais du spectacle de bon ton, comme le circuit touristique à la gloire du Grand Homme organisé par la municipalité de Tulle ou la visite aujourd’hui aux J.O. de Londres dès les premières médailles d’or françaises; Plus important que de s’occuper du chômage ou de notre déficit, … on pensera moins à l’avenir de l’automobile française et puis il va y avoir l’automobile électrique qui va tout sauver ! …
Continuez M. Desjardins avec courage, malgrè les injures, vous aviez eu le même courage et la même lucidité avec le Président sortant !
30 Juil 2012 14:54 10. daniel55
@ Aristidelancien
Le Président n’a-t-il pas usé et abusé de son « avion privé » ?