La résignation nationale
Au cours des trois derniers jours, Eva Joly a accusé Nicolas Sarkozy d’avoir eu recours à des financements illégaux, lors de sa campagne présidentielle de 2007, et le dit-Sarkozy a affirmé que, si François Hollande était élu, le monde de la finance internationale le ferait payer très cher à la France.
Qu’une candidate créditée de 2% dans les intentions de vote perde un peu les pédales est parfaitement compréhensible. Mais qu’une ancienne magistrate ignore qu’il est interdit d’accuser quelqu’un sans apporter des preuves irréfutables est inadmissible.
Qu’un candidat dont on annonce la défaite s’en prenne violemment au programme de son adversaire donné vainqueur en prétendant que ce programme conduirait la France à la ruine est un grand cla ssique du genre. Mais qu’un président de la République, encore en fonction, déclare à la face du monde que l’alternance conduirait à la catastrophe est intolérable.
Ces candidats commencent à perdre leurs nerfs.
La chose est d’autant plus curieuse qu’elle est, en fait, totalement inutile. Tous les Français sont convaincus que Sarkozy a été aidé financièrement, en 2007, par la gentille Liliane Bettencourt et qu’il avait d’ailleurs déjà, en 1995, magouillé le financement de la campagne de son mentor d’alors, Balladur, avec des rétro-commissions. Et ces mêmes Français sont tout aussi convaincus que s’ils portent Hollande à l’Elysée et donc Martine Aubry à Matignon, Ségolène Royal au perchoir et quelques communistes, amis de Mélenchon, dans divers ministères, les agences de notations, déjà peu enclines à l’indulgence, seront sans pitié.
Il était donc inutile de se transformer en délateur pour Eva Joly et en mauvais joueur pour Sarkozy.
Mais ce qui est le plus intéressant est l’attitude des Français. Dans n’importe quel pays civilisé, l’opinion publique aurait exigé qu’Eva Joly fournisse des preuves et qu’une enquête soit immédiatement diligentée pour apporter quelques précisions sur l’affaire Bettencourt-Woerth. Tout comme cette même opinion publique se serait indignée des propos irresponsables de l’actuel chef d’Etat qui peuvent avoir immédiatement des conséquences dramatiques. Or, tout le monde s’en fout.
On attendra que Nicolas Sarkozy ne soit plus protégé par l’immunité présidentielle pour, éventuellement, faire trainer pendant des années les dossiers de ses financements de campagne et on votera pour Hollande en sachant parfaitement que, quel que soit l’heureux élu, la situation économique et financière de la France sera catastrophique.
Les Français sont désormais résignés à tout. C’est ça le vrai problème.
13 Avr 2012 19:53 1. Flyin'Dutch
La rébellion succèdera à la résignation. C’est pour bientôt. Et j’ai hâte d’y être.
14 Avr 2012 13:03 2. sdz
Je parierai sur un Président de cohabitation d’entrée de jeu, avec un troisième tour social qui fera beaucoup de mal à la gauche ou à ce qu’il en reste…
L’indépendance et la souveraineté du pays sont le seul enjeu d’une présidentielle, en conséquence ceux qui ont vendu la France à la découpe n’ont rien à nous dire; en ce moment ils feignent juste d’ignorer qu’on leur présentera la facture! cf blog IRC
14 Avr 2012 14:29 3. Patrick-Louis Vincent
« qu’un président de la République, encore en fonction, déclare à la face du monde que l’alternance conduirait à la catastrophe est intolérable. »
Pourquoi est-ce intolérable, puisque c’est vrai. Dès le lendemain de l’élection de François Hollande, les marchés, qu’il a désigné lui-même comme ses ennemis, vont s’occuper de son cas, c’est-à-dire du nôtre. Attendez-vous à une flambée des taux d’intérêts.
J’ajoute que ce n’est pas le chef de l’état qui parle, mais le candidat à sa réélection. Si maintenant l’on n’a plus de droit d’attaquer son adversaire !
14 Avr 2012 16:47 4. Patrick
Je ne suis pas d’accord avec PLV. Un président en exercice qui, à des fins électorales joue contre la France qu’il dit aimer tant, c’est intolérable. On n’aurait jamais vue un Raymond Barre, un Giscard, un Chirac, voire même un Miterrand utiliser des arguments de cette nature qui risquent de potentialiser les attaques contre La France. Celà prouve bien d’une part qu’il est à court d’arguments, et d’autre part qu’il n’aime pas notre pays!
14 Avr 2012 17:16 5. bertgil
Une banque allemande souhaite mettre en place des instruments de spéculation contre la dette souveraine française.Les autorités françaises devraient tout mettre en oeuvre pour dissuader cette banque.S’il celle ci refuse argant sa nature juridique priveé, demander à la chanceliére d’intervenir.Dans aucun cas la France ne doit accepter.
14 Avr 2012 17:20 6. bertgil
Et j’ajoute: Honte à Sarkosy?Baroin,Juppé, Fillon et autres qui souhaiteraient en faire des arguments électoraux.On ne plante pas un poignard dans le dos de la France , surtout lorsque l’on est français.
14 Avr 2012 18:04 7. Sandrine
Eh bien moi je suis d’accord avec PLV.
Bien sûr que c’est de la politique politicienne, mais c’est vrai que la France sera attaquée si Hollande applique son programme.
Cela ne signifie pas que je sois d’accord avec Sarkosy, qui à mes yeux n’a pas pris la mesure des changements à faire dans notre pays.
De toute façon, Hollande ou Sarkosy vont nous mener droit dans l’impasse, la différence c’est juste une question de mois. Et je pense qu’il vaut mieux y aller plus vite dans le mur.
Je vais adorer dans les mois qui vont venir, les socialistes nous expliquer qu’il faut réduire le nombre de fonctionnaires, les dépenses, les allocations,… Comme Papandréou ou Zapatero.