Sarkozy veut se mettre à nu. Mais il est déjà à poil…
Nicolas Sarkozy s’adressera aux Français dimanche soir. Sur cinq chaînes de télévision : TF1, Antenne 2, LCI, Itélé et BFMTV. Il a sans doute peur du zapping. Comme ça, il fera difficile de lui échapper.
Naturellement, son temps d’antenne (multiplié ainsi par 5) ne sera pas décompté. Il n’est pas candidat. On peut d’ailleurs, ici, se demander s’il ne serait pas plus juste de considérer tout président en fonction comme un candidat, du moins jusqu’au jour où il annoncerait qu’il refuse de solliciter un second mandat. Cela fait cinq ans que Sarkozy est candidat.
On peut aussi s’étonner –toujours quand on est un peu de mauvaise foi- que ce président qui a fait interdire la publicité sur les chaînes publiques après 20 heures n’hésite pas à s’offrir une heure de propagande sur Antenne 2 après l’heure fatidique.
Mais ce qui est surtout intriguant c’est de savoir ce que Sarkozy va bien pouvoir nous raconter au cours de cette énième émission spéciale annoncée par l’Elysée comme « très importante ». On ne compte plus depuis quelques mois les interventions « essentielles », « capitales », voire « historiques » du président sortant au cours desquelles il devait nous annoncer, « dans un langage de vérité », des mesures « fortes et courageuses pour faire face à la crise ».
Certains idéalistes s’imaginent bien naïvement qu’il va nous déclarer que, finalement, devant tous ses échecs et le peu d’enthousiasme qu’il suscite dans le pays, il abandonne la partie et qu’il va aller « faire du fric », voire travailler avec un gros salaire, dans une agence de notation. Une fois de plus, Sarkozy risque de les décevoir. Mais reconnaissons que ça aurait une certaine gueule.
D’autres pensent que devant la panique qui s’est emparé de ses amis, la lecture des derniers sondages et le succès indiscutable qu’a remporté François Hollande lors de son grand meeting de dimanche dernier au Bourget, Sarkozy ne peut qu’annoncer sa candidature pour, comme l’affirment certains de ses conseillers, « provoquer un électrochoc à travers tout le pays ». On veut croire que Sarkozy n’est pas assez benêt pour s’imaginer que l’annonce de sa candidature provoquerait quoi que ce soit dans le pays. Tout le monde sait depuis cinq ans qu’il va se représenter.
Non, Nicolas Sarkozy ne va pas annoncer qu’il s’en va pour faire fortune ailleurs ni qu’il souhaite rester pour en profiter encore un peu. Il va simplement, et comme il le fait depuis des mois de dégringolade, essayer de remonter sur sa vieille carne en nous faisant miroiter ses dernières trouvailles pour lutter contre le chômage, contre la désindustrialisation, contre notre manque de compétitivité, contre les déficits, contre la dette, bref, contre toutes les catastrophes qu’il n’a fait qu’aggraver tout au cours de son mandat.
Il va nous vanter son récent Sommet social qui a été un bide, sa TVA elle aussi sociale dont personne ne veut et surtout pas ceux qui ont compris qu’elle provoquerait une hausse très sensible de tous les produits. Il aura peut-être même le culot de nous annoncer une augmentation de la CSG.
A trois mois des présidentielles, un président qui vient de passer quatre ans et neuf mois à l’Elysée, en ne tenant pratiquement aucune de ses promesses, en ratant à peu près tout n’est plus audible. Il peut difficilement, cette fois, nous promettre qu’il sera « l’homme de la rupture », ce qui lui avait si bien réussi la dernière fois. Car cette fois, la rupture que souhaite une majorité de Français c’est la rupture avec le sarkozisme.
Certains de ses amis nous disent qu’il a compris que sa seule chance était de reconnaitre ses erreurs et de « se mettre à nu devant les Français ». Mais l’un d’entre eux a eu l’honnêteté de reconnaitre qu’il était « difficile de se mettre à nu quand on est déjà à poil ».
Mots-clefs : Présidentielles, Sarkozy
25 Jan 2012 19:14 1. Flyin'Dutch
Il y a de quoi se réjouir, et même si tout ce que vous dites est vrai, M.Desjardins, je ne suis pas persuadé que Sarko ait déjà perdu. Et pourtant, je souhaite le voir quitter (enfin) l’Élysée. Mais bien qu’il soit probablement le pire président de la Vème République, il n’y a pas de concurrent en face ! Hollande et Bayrou sont inexistants, Marine LePen a un programme mais on nous dit qu’il ne faut pas voter pour elle parce qu’elle est la fille de son père, et Villepin à qui vous avez consacré votre dernier ouvrage, je suis désolé de ne voir en lui qu’un « matamore emphatique », son nom est associé à celui de Chirac, de Clearstream, des émeutes de novembre 2005 et du CPE. Je fais grâce de la dissolution, c’était en 1997, il y a prescription. Il n’a pas de réseau, pas plus que Mélenchon ou Joly. Même si ceux-là ont trouvé leur public, ils ne pèseront pas lourd. Les autres, c’est même pas la peine d’en parler. Sarko est à poil, nous sommes d’accord, mais les autres ont un cache-sexe tout au plus.
26 Jan 2012 1:14 2. diego
D’accord avec ce qu’écrit Flyin’Dutch. Bien que ne tenant pas à voir Sarko faire un 2eme mandat, si Le choix est entre lui et Flamby, il n’y a pas photo je pense que je voterai Sarko mais avec des pincettes. Tout sauf Flamby candidat des francs maçons.
26 Jan 2012 14:32 3. de quentin
J’ai l’intime conviction qu’il y a dans l’équipe Bayrou des gens qui sauront lui souffler de quoi nous surprendre… juste e qu’il faut pour passer la barre des 20% au premier tour et des 53% au second tour!