Nicolas Sarkozy a tort de vouloir récupérer Jeanne d’Arc.
D’abord, parce que ce genre de recherche de parrainage a un petit côté nettement dépassé. Même s’il pense que « le curé a plus d’importance que l’instituteur », cela fait bien longtemps que la France n’est plus « la fille ainée de l’Eglise » et que nous ne couronnons plus nos souverains à Reims.
Ensuite, parce que Jeanne d’Arc a, qu’on le veuille ou non, déjà été annexée par le Front national et qu’après le discours de Grenoble ce recours à la Pucelle de Domrémy commence à faire beaucoup dans la course vers l’électorat de l’extrême-droite.
Enfin, parce qu’il le faudrait tout de même pas oublier que Jeanne d’Arc, trahie par les siens, a fini sur un bûcher.
On comprend, naturellement, que Sarkozy ne sache plus à quel saint se vouer. Mais, quand on s’est rallié pieds et poings liés aux Américains et qu’on est allé s’agenouiller, pieds nus et la corde au cou, devant les Allemands, Jeanne d’Arc n’est sûrement pas la bonne référence. Saint Antoine aurait semblé plus approprié puisqu’avec Sainte Rita, il serait, parait-il, le saint patron de ceux qui ont tout perdu. En fait, bergère pour bergère c’est sûrement Sainte Bernadette que le petit Nicolas aurait dû prier. La Sainte des miracles.
Cela dit, ces images de Sarkozy à Domrémy rappellent furieusement ces photos jaunies du printemps 1940 sur lesquelles on voit tout le gouvernement plus ou moins franc-maçon de la 3ème République finissante allant prier à Notre-Dame pour que Dieu en personne arrête les chars de Guderian.
D’ailleurs, d’après une toute dernière rumeur, il parait que Jeanne d’Arc aurait été… un homme, un bâtard paillard. On ne sait vraiment plus à qui se fier. L’histoire devient aussi incertaine que les sondages…

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