Sarkozy, « un Caligula au petit pied » ?
Personne ne semble l’avoir remarqué. Pourtant la chose est (relativement) stupéfiante. Dans le Monde de samedi, en page 9, un titre s’étale sur quatre colonnes : « M. Sarkozy est devenu une sorte de Caligula au petit pied ». Or ce n’est ni Mélenchon ni Marine Le Pen qui s’expriment ainsi mais l’un des plus grands ténors de notre magistrature, Philippe Bilger.
Il est vrai que l’ancien avocat général de Paris vient de prendre sa retraite et que donc, après avoir, pendant des années, réclamé « perpète » pour tous les criminels, tous les truands, tous les malfrats qui se trouvaient face à lui dans le box des accusés, il peut désormais demander en toute impunité la tête du Président de la République, garant de l’indépendance de la Justice.
Tous les habitués du Palais savent que Bilger n’a jamais eu sa langue dans la poche de sa toge et que cet homme, résolument de droite et grand amateur des plateaux de télévision, a toujours aimé faire de la provocation ne serait-ce que pour attirer un instant vers lui les projecteurs de l’actualité.
Mais cette fois, en comparant Nicolas Sarkozy à l’empereur romain fou furieux, fils de Germanicus et d’Agrippine, et qui finit par être assassiné après avoir regretté que le peuple romain n’eut pas une seule tête pour pouvoir le décapiter d’un seul coup d’épée, Bilger va tout de même, semble-t-il, un peu loin. Pourquoi d’ailleurs ne l’a-t-il pas comparé carrément au neveu de Caligula, Néron ?
Naturellement, et il le reconnait, Bilger, comme beaucoup de magistrats, a pris Sarkozy en grippe le jour où le Président de la République a trouvé bon de traiter les membres de la Cour de cassation de… « petits pois ». La profession qui n’avait déjà guère apprécié la nomination place Vendôme de Rachida Dati, n’a jamais pardonné à l’ancien avocat ce « dérapage ».
Mais le plus intéressant, dans cette longue interview, c’est l’aveu un brin naïf de l’ancien avocat général qui reconnait avoir été « un partisan enthousiaste du candidat Sarkozy », puis avoir rapidement été déçu avant de sombrer dans l’indignation.
« J’y ai tellement cru, déclare-t-il, que je pensais en effet qu’on aurait une rupture positive sur le plan de la République irréprochable. Je n’avais qu’une inquiétude, est-ce que cet être d’action ne deviendra pas d’agitation, est-ce que, formidable candidat, il sera capable de la distance, de la majesté, de la retenue, de l’équilibre des pouvoirs qui sont nécessaires à un grand président » Et, penaud, Bilger conclut « Je me suis totalement trompé »
On sait que pour ces prochaines présidentielles, tout se jouera sur le rejet de Sarkozy. Hollande, oscillant entre le raisonnable et le démagogique, ne pourra guère entraîner l’enthousiasme des foules. Sa meilleure arme sera le TSS, Tout Sauf Sarkozy. Candidat par défaut, il ne peut être élu, aussi, que par défaut. Et ceux qui feront la différence seront, évidemment, ceux qu’on appelle « les déçus de Sarkozy ». Bilger en fait partie.
Pendant des années, Bilger a prononcé ses réquisitoires « au nom du peuple français ». Au nom de combien de Français notre Cicéron « au petit pied » parle-t-il, dans cette ultime philippique ?
14 Nov 2011 18:23 1. napalm
Au nom de combien de Français notre Cicéron « au petit pied » parle-t-il, dans cette ultime philippique ?……….
…………..UN PAQUET DE FRANÇAIS !
17 Nov 2011 7:30 2. Houzi
SARKOZY a essaimé autour de lui, plein de petits Caligula. Lu par exemple ce matin sur LIBÉ :
« EDF débranche « La Tribune » de ses plans pub.
Très remonté contre un article sur l’EPR, le président d’EDF, Henri Proglio, a décidé de suspendre une campagne de publicité dans le quotidien ».
PROGLIO, vous savez ce type capable de diriger EDF à mi-temps, un oeil sur les Centrales nucléaires, un oeil sur le ramassage des ordures chez VEOLIA.
Avec ce verrouillage de l’info, qui va encore soutenir que nous vivons dans une démocratie ?