Des primaires inquiétantes pour Sarkozy, réjouissantes pour Mélenchon
Ce premier tour des primaires de la gauche qui a démenti la plupart des commentateurs patentés, des sondages et des prévisions, est diablement révélateur.
On nous avait annoncé qu’il ne mobiliserait, au mieux, que quelques centaines de milliers de Français. Plus de deux millions d’électeurs ont participé à ce vote. Cela prouve que nos concitoyens se passionnent pour les prochaines présidentielles et qu’à leurs yeux la bataille a déjà commencé.
On nous avait dit que François Hollande pourrait l’emporter dès le premier tour. Son score de 39% est médiocre. Il paie là la prudence de serpent dont il a fait preuve tout au cours de la campagne et il est évident que les attaques de ses concurrents sur son inexpérience et plus encore sa mollesse et son manque d’autorité lui ont coûté cher. Les Français de gauche ne veulent ni d’un Guy Mollet ni d’un Balladur.
On nous avait affirmé que Martine Aubry avait totalement raté sa campagne, partant beaucoup trop tard et n’apparaissant que comme une supplétive de DSK. Or, la dame des 35 heures, qui a joué les « dures » pendant la campagne, a encore, avec ses 31%, toutes ses chances pour le second tour. On peut imaginer qu’elle va récupérer une bonne partie des 17% de Montebourg et des 7% de Ségolène Royal. Les 6% de Valls et le 1% de Baylet allant, sans doute, à Hollande.
C’est évidemment ce score de Montebourg qui est le plus intéressant. Il était le seul « révolutionnaire » de la bande, n’hésitant pas à jouer les sales gosses provocateurs et démagogiques avec, notamment, son idée fixe de la « démondialisation ». Son programme qui ressemblerait presque par moments à celui de Marine Le Pen ne tient pas la route. Mais il a plu. Ce qui prouve qu’il y a de plus en plus de nos compatriotes qui sont affolés par la mondialisation, par la montée inexorable des nouvelles grandes puissances, par l’Europe et par toutes les nouvelles règles internationales de l’économie et de la finance. Le mot « protectionnisme » a désormais du succès. C’est Montebourg qui va faire le second tour et désigner le vainqueur.
Que Ségolène Royal se soit totalement effondrée est parfaitement logique. Sa « bravitude » ne séduit plus personne et, ayant compris que son coté fofolle ne plaisait plus, elle n’a même pas osé nous sortir la moindre des idées farfelues qui avaient fait son charme en 2007.
Elle paie aussi d’ailleurs, comme Valls et bien sûr Baylet, les clins d’œil appuyés qu’elle a lancés au centrisme. La France de gauche ne veut pas d’alliance avec le centre et les adeptes du ni-ni.
Dès ce soir, on peut dire que ces primaires sont une bien mauvaise nouvelle pour Sarkozy et une bien bonne pour Mélenchon.
L’afflux dans les bureaux de vote prouve qu’une bonne partie des Français se mobilise déjà pour les présidentielles, autant dire qu’une armée anti-sarkoziste se lève déjà, à sept mois du scrutin.
Les 17% de Montebourg et les 31% de Martine Aubry ainsi que les fiascos de Ségolène Royal et de Valls démontrent que la gauche se radicalise. On peut se demander si ceux qui ont choisi aujourd’hui Montebourg auront vraiment envie de voter pour Hollande ou Martine Aubry en avril prochain et s’ils ne préféreront pas porter leurs voix sur Mélenchon.
On veut croire qu’à l’Elysée on va passer la nuit à étudier ces résultats.
Mots-clefs : Aubry, Hollande, Montebourg, Primaires
10 Oct 2011 6:14 1. Houzi
Il est vrai qu’avec le logiciel de la « Pensée Unique », le programme défendu par MONTEBOURG ou celui brandi par MELENCHON ne tiennent pas la route. Demandez à MOUGEOTTE ou OLIVENNES. Pour eux, le Marché est Roi !
En revanche, des économistes, des professeurs d’université ont des idées qui nous font réfléchir autrement et nous ôtent les oeillères qu’on nous a collées.
Car enfin, s’il y a aujourd’hui un programme qui ne tient pas la route, c’est bien celui du Marché dont la crise perdure depuis 2007. On n’en est pas sorti de la crise malgré les affirmations du Nain et de la Grise alors à BERCY.
Avant 1789, il était aussi inimaginable que la FRANCE, fille aînée de l’Eglise puisse fonctionner sans son Roi de droit divin.
Cet axiome s’est retrouvé, vite fait, bien fait,accroché à la lanterne.
Ce qui est certain aujourd’hui, c’est que les Français en ont marre. Et pas qu’un peu.Il suffit de parler avec eux, dans la rue, au boulot: n’importe où et partout, ils vous disent leur écoeurement de la politique de SARKOZY en particulier et de celle suivie depuis 30 ans en général.
Mais plus généralement, et là je me risque à reprendre une phrase d’un Jacques ATTALI pour une fois inspiré, les Français en ont marre de voir que « l’EUROPE est l’idiot du village planétaire ».
10 Oct 2011 8:30 2. Patrick-Louis Vincent
2 millions de votants sur 35 millions d’inscrits, soit 6%, et l’on trouve que c’est un fantastique succès pour la démocratie. Raisonnez à l’envers. 94% des inscrits ne se sont pas déplacés, alors qu’ils pouvaient le faire. On les y a même invité. Cela veut dire que 94% des inscrits n’ont rien à fiche de savoir qui représentera le parti socialiste aux prochaines élections.
Montebourg a fait un bon score. Normal, c’est le seul qui apparaissait, compte tenu de son âge, comme relativement neuf.
Houzi dit que les Français en ont marre de la politique suivie depuis 30 ans. Or, depuis 30 ans, c’est l’insolent échec de l’Etat-Providence. L’on comprend mieux pourquoi 94% des Français ne se sont pas déplacés pour choisir un candidat parmi tous ceux qui prônent de prolonger le système.
Pourquoi les Français se seraient-ils déplacés, alors qu’aucun candidat n’a osé abordé aborder le problème de fond de l’immigration de masse. Aucun n’a osé dire qu’emprunter, chaque année, 50% du budget de l’état était un non-sens et conduisait le pays à s’appauvrir chaque année davantage.
S’il y a un parti en France qui n’a pas la solution aux problèmes des Français, c’est bien le parti socialiste. Hollande, Aubry ou Papaandréou, c’est du pareil au même. Voter pour l’un deux d’eux, c’est choisir un enterrement de 1ère classe payé par le contribuable.
10 Oct 2011 9:41 3. sandrine
C’est fou comme ce qu’écrit PLV correspond à 100% à mes opinions !
Rien à ajouter à ce qu’il a brillament exposé.
Je me contenterais de dire que ce n’est que lorsque les Français seront au fond du trou, comme en Grèce, qu’ils comprendront que tous ces politiciens ne sont que des pourris. Des traitres à leur pays. Désolée de parler si durement, mais dépenser 50% de plus qu’on ne gagne et pratiquer des substitutions de populations à grande échelle en culpabilisant le peuple d’origine, tout en ayant le sourire aux lèvres, ca s’appelle comment ?
L’Histoire jugera sévérement toute cette époque et ces politiciens corrompus.
10 Oct 2011 13:22 4. bentolila
Un déséquilibré attaque un contrôleur et il n’y a plus de trains….
Pourvu qu’un déséquilibré n’attaque pas le directeur de lotus…Là on serait dans la merde….
10 Oct 2011 17:45 5. cyrille
J’ajouterai cher PLV qu’en 2002 Jacques Chirac à été élu, dans les conditions que l’on sait, après avoir réalisé au 1er tour des présidentielles (élection historiquement majeur de notre pays) le score de 13,7% des inscrits; si j’en crois votre logique, prés de 87% des électeurs ne le souhaité pas président ou n’en avait rien à faire…je trouve donc que 2,5 millions de votants pour cet exercice des primaires s’apparente effectivement à un « bon » score.
10 Oct 2011 19:22 6. Houzi
A PLV, ce n’est pas l’Etat-Providence qu’il faut accuser. C’est au contraire parce que depuis 30 ans, on détricote notre système social et qu’aucun de nos politiques qui se sont succédés au pouvoir, n’a osé le défendre contre les assauts des financiers, que notre pays est malade politiquement.
Pourquoi défendre notre système social ? pour ne pas jeter à la rue le chômeur, pour ne pas laisser crever de maladie les pauvres, et pour permettre à nos vieux de vivre décemment leur retraite. Ce n’est pas la mer à boire tout de même ! on l’a bien fait à la LIBERATION.
Ce choix d’une civilisation meilleure, nous l’avons renié par petite tranche, à chaque fois qu’un RAFFARIN, un FILLON ou un DSK ont réduit les remboursements de la Sécurité Sociale, ou allongé le temps de travail…
Et pendant ce temps, c’est cavier pour SERVIER, TOTAL, et MEDERIC dont les larbins, rédacteurs des pages saumons du FIGARO nous accusent de vivre au dessus de nos moyens.
10 Oct 2011 21:10 7. Alain Bellemere
Après une soirée agitée dans tous les clans, la tête de file à juste dépassée de quelques centimètres celle qui se voit déjà présidente de tous les Français, mais le faiseur de roi Montebourg s’affiche sans détours. Ségolène Royal n’a plus que ses yeux pour pleurer, décidément la politique a des effets dévastateurs sur l’égo, même Aubry avait versé sa larme de crocodile après son échec à Lille. Les envies de conquête mobilisent dorénavant les deux têtes de pont prêtes à user de leurs meilleures parades pour gagner le large et affronter l’inusable Sarkozy. Par exemple pour la santé, Hollande est contre le secteur optionnel des médecins et un contrôle strict de leurs dépassements d’honoraires, par contre favorable à une diversification des rémunérations des médecins et la dépénalisation du cannabis y compris pour un usage thérapeutique, ceci étant supposé par sa politique « molle » . Sur le même plan, la politique dure envisagée par Aubry est en effet plus rigide et très à Gauche avec ses déclarations révélatrices sur l’installation des futurs médecins obligés de s’engager à exercer pendant 5 ans dans des zones pénalisées par la désertification. Elle souhaite remettre à plat l’accès encombré des Urgences de l’hôpital, alors que des généralistes mieux organisés en tour de garde pourraient recevoir le trop plein de la bobologie .Elle se dit favorable à la dépénalisation du cannabis. Montebourg plus ferme dans ses propos sur ce sujet sensible de la santé, défend le service public contre la loi du marché et s’oppose à toute forme de libéralisation de la consommation du cannabis. L’arbitrage de Montebourg se jouera plus sur ses visions de l’économie de marché et du protectionnisme que sur notre santé indispensable dans nos rapports d’humains et nos moyens de résistance à la misère annoncée par la crise.
10 Oct 2011 21:24 8. NINI 86
Nettoyage
Devant les scandales actuels,il y à urgence à passer le sommet de l’Etat au » karcher » .Il y a aussi urgence à rappeler à certains personnels de la justice et de la police, qu’ils sont au service de tous les français et non d’un clan.
10 Oct 2011 21:31 9. NINI 86
Nos gouvernements vont-ils rediure leur train de vie,être plus modestes, utiliser les transports collectifs, les lignes aèrienne régulières, leurs voitures, voire se déplacer à pied; ne plus avoir autant d’agents de sécurité autour d’eux, vivre enfinavec les gens du peuple, du pays qu’ils gouvernent ?
11 Oct 2011 19:37 10. Patrick-Louis Vincent
« Pourquoi défendre notre système social ? pour ne pas jeter à la rue le chômeur, pour ne pas laisser crever de maladie les pauvres, et pour permettre à nos vieux de vivre décemment leur retraite. Ce n’est pas la mer à boire tout de même ! on l’a bien fait à la LIBERATION. »
Houzi, je suis bien d’accord qu’il faut des assurances sociales et ne pas laisser les plus faibles sur le bord de la route; qui d’ailleurs pourrait dire le contraire.
Mais nous ne sommes plus dans les mêmes conditions qu’à la Libération. Deux choses ont radicalement changé :
1 – l’espérance de vie a augmenté de 15 ans
2 – le rapport actifs/non actifs est passé de 3 à bientôt 1.
De ce fait, les solutions imaginées en 1945 ne peuvent plus être appliquées aujourd’hui. Vous voyez bien que les comptes sociaux ne sont jamais en équilibre, qu’il faut, chaque année, augmenter les cotisations, réduire les remboursements. Et le trou, malgré cela, augmente chaque année. Entre les charges sociales payés par les salariés et celles payées par les employeurs, l’on dépasse les 60% de prélèvements. Jusqu’au faut-il aller ? Faudra-t-il que les salariés donnent 100% de leurs revenus pour avoir droit aux soins et une petite retraite ?
Il faut tout remettre à plat, en commençant par arrêter de financer des syndicats, avec l’argent des contribuables, qui ne pensent qu’à une chose : prolonger le système qui les nourrit grassement.
Les syndicats ont été très utile au 19ème siècle et début du 20ème siècle. Aujourd’hui, ce ne sont plus que des parasites nuisibles, aux privilèges exorbitants et scandaleux.