Comme chaque fois qu’un médecin assassine un malade incurable, le débat sur l’euthanasie revient à la une de notre actualité.
On ne dit d’ailleurs plus qu’un médecin a « assassiné » un malade, on dit qu’il a « abrégé ses souffrances » ou, mieux encore, qu’il lui a « accordé le droit de mourir dignement ».
Autrefois, les médecins avaient une fonction, une vocation, un sacerdoce : sauvegarder la vie, faire reculer la mort. Aujourd’hui, certains voudraient qu’ils changent de camp et qu’ils deviennent des complices de la « faucheuse ». Hitler y avait déjà pensé. A quoi bon se débattre et dépenser de l’argent pour prolonger la vie d’un vieux gâteux qui ne sert plus à rien ? Allez hop, une petite piqure et on n’en parle plus.
Le médecin de Bayonne qui vient d’expédier dans l’haut-delà quatre vieillards qui ne servaient plus à rien a été remis en liberté et reçoit des milliers de messages de soutien avant, sans doute de recevoir la Légion d’Honneur. Bravo, docteur, quatre d’un coup ! Il y a quelques années encore, on en aurait fait un sérial killer en blouse blanche. La mode, la pensée unique et le politiquement correct en font un héros. La vie, ce mystère fabuleux qui fait battre un cœur même dans un corps délabré, n’a plus rien de sacré.
On peut sans grand risque affirmer que d’ici cinq ou dix ans, l’euthanasie sera légalisée et qu’on aura transformé nos services de gérontologie et de soins palliatifs en couloirs de la mort. On appellera çà « l’évolution de notre société » et même « le progrès ».
A la même époque, d’ailleurs, il est plus que vraisemblable que le mariage des homosexuels et la consommation des drogues seront, eux aussi, entrés non seulement dans nos mœurs mais même dans nos lois. On n’arrête pas le progrès !
Et qu’importent les incohérences. On nous dit qu’il faut nous préparer à une société du quatrième âge, lutter contre les maladies de Parkinson et l’Alzheimer et on va achever les incurables ; on nous dit qu’il faut remettre la famille au cœur de notre société et on va marier les homosexuels ; on nous dit que le tabac tue et on va légaliser les drogues.
Par moments, on peut se demander si notre société sait encore ce qu’elle veut, où elle va. Les petits lobbies font la loi et le troupeau, de peur d’être accusé d’être réactionnaire ou fasciste, les suit sans oser piper.
Personne n’a l’audace de faire remarquer que, ni le paradis ni l’enfer n’étant assurés, il est criminel d’accorder une mort « décente » à un agonisant, que, les lois de la nature étant plus puissantes que toutes celles que peuvent imaginer les hommes, il est absurde d’unir deux êtres du même sexe, que, la drogue étant un fléau évident, il serait délirant de la mettre en vente libre.
Quitte à être considéré comme d’une autre époque, on est bien obligé de constater que nous avons perdu « nos valeurs ».
Et la bourse en fait autant avec les siennes. Naturellement, à première vue, il n’y a aucun rapport entre le débat sur l’euthanasie et l’effondrement du CAC40. Ce n’est pas parce que la société française a perdu tous ses repères que l’économie mondiale devient folle.
Mais ce qui est sûr c’est que, pour faire face à un cataclysme qui remet en cause toutes les règles de la vie économique de la planète, un pays doit savoir qui il est, ce qu’il veut, quel avenir il souhaite se construire.
Les grandes civilisations ont disparu non pas sous les coups des invasions barbares mais parce qu’elles avaient renoncé aux « valeurs » qui les avaient fait triompher.
Un pays qui tue ses vieux, qui marie ses homosexuels et qui drogue ses enfants a bien peu de chance de surnager au milieu d’un raz-de-marée qui chamboule l’univers.
Face à un désastre annoncé, il faut sûrement réagir. Autant dire être… réactionnaire. Quand tout le monde se précipite vers un gouffre, il serait peut-être sage de faire demi-tour.

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