Quand les sondages perdent la tête
Il va falloir se méfier des sondages.
Hier, un sondage BVA, publié par tous les quotidiens de province, nous affirmait que François Hollande obtiendrait 31% des voix au premier tour des présidentielles, loin devant Sarkozy à 23%.
Aujourd’hui, un sondage CSA, pour RMC et 20 minutes, nous annonce que Sarkozy et Hollande seraient à égalité à 26% des voix.
En 24 heures, Hollande a perdu 5% des voix et Sarkozy en a gagné 3%.
Et dans le cas où ce serait Martine Aubry qui porterait les couleurs de la gauche, BVA nous disait, hier, qu’elle l’emporterait avec 28% des voix devant Sarkozy à 24%, alors que le CSA nous dit, aujourd’hui, que Sarkozy la devancerait avec 27% contre 24%.
Là, en 24 heures, Martine Aubry perd 4% et Sarkozy en gagne 3%.
Tout cela n’est pas sérieux et les Français vont finir par se lasser de ce petit jeu quotidien en mettant en doute la crédibilité des instituts de sondages et en se demandant même si on ne tente pas de les manipuler.
Il n’y a aucun doute que les instituts de sondages avaient jusqu’à présent une influence considérable même si tous les Français savaient qu’ils s’étaient très régulièrement trompés. Ils valorisaient le candidat qu’ils annonçaient en tête.
En cas de primaires, la chose était évidente. Les électeurs de ces primaires qui souhaitaient, bien sûr, que leur camp l’emporte, choisissaient celui que leur désignaient les sondages même s’il n’était pas celui qui avait leur préférence. Ségolène Royal, en 2007, a été choisie par les électeurs socialistes, contre Fabius et Strauss-Kahn, parce qu’elle caracolait en tête de tous les sondages. Et il est encore vraisemblable qu’en octobre les primaires de la gauche désigneront celui ou celle, Hollande ou Martine Aubry, qui aura connu le meilleur été dans les sondages.
Le cas d’Europe Ecologie Les Verts est l’exception qui confirme la règle. Tous les sondages donnaient comme grand favori Nicolas Hulot et c’est Eva Joly qui l’a emporté haut la main. Mais les militants écologistes sont, par définition, des contestataires qui refusent tout ce qu’on voudrait leur imposer. En étant le préféré des sondages, la vedette de la télévision ne pouvait apparaître, aux yeux des militants de base, que comme l’homme du système et des grands groupes industriels qui polluent la planète et les esprits.
Quoi qu’il en soit, si les sondeurs continuent à nous raconter n’importe quoi, à se contredire les uns les autres, à se démentir d’un jour à l’autre, les Français qui se sont déjà détournés de la presse en général, finiront par ne plus des regarder. Ils ne vont, en tout cas, pas passer les neuf mois qui nous séparent encore de l’échéance fatidique à scruter les courbes de popularité des candidats qu’on va leur proposer quotidiennement. Le petit jeu a déjà perdu de son charme.
13 Juil 2011 12:19 1. Irénée
La différence entre deux pourcentages se mesure normalement en points et non en pourcentages. Quand Hollande est à 31 % puis à 26 %, il n’a pas perdu 5 % mais 5 points. Perdre 5 % de 31 %, ce ne serait pas la fin du monde !
13 Juil 2011 12:40 2. Jean
Il serait intéressant de savoir ou ils font leurs sondages.. Normal qu’il y ai des variations selon qu’ils sondent dans le 16eme, a Sarcelle, dans le nord ou en Corrèze.
13 Juil 2011 13:43 3. Alain Bellemere
Les sondages ne sont que des vues approximatives d’une réflexion éphémère proposée dans l’instant. Le flux ou le reflux d’une marée est dûe à l’effet conjugué des forces de gravitation de la lune et du soleil, les prévisions sont toujours aléatoires suivant la météo, le sondages suivent le même processus avec l’humeur du jour et la propagation des bonnes ou des mauvaises nouvelles. Hollande et Aubry sur la même ligne de départ se regardent en chien de faïence, et pourtant l’un bat la campagne d’un bon pied en nouvel explorateur de la société, alors que l’autre partie en triomphalement, reste collée sur son piédestal, l’échappée belle d’un leader se distingue visiblement mal. L’écart entre les deux étant minime, ils devront être inventifs pour séduire leurs électeurs, sachant que leur programme est semblable à un iota près. L’opinion des Français n’est pas franche par manque de véritables candidats sur les rangs, Sarkozy derrière les Socialistes navigue entre deux eaux avec le FN , la vague Marine sommeille pour le moment, mais gare à la remontée, ce mouvement contraire qui dérage les partis. Sarkozy grignote 3 points supplémentaires, une façon de le contenter en attendant d’avaler goulument la part qui lui revient comme en 2007.
13 Juil 2011 14:08 4. pipeau
quand on dit un sondage CSA pour RMC et 20 minutes, ça veut dire que les clients du sondage sont RMC et 20 minutes ? si oui peut on me dire qu’est ce que des medias vont depenser leurs sous à commander des sondages ? pensent ils que ça fait vendre ? en somme on leur filerait des subventions à l’insu de notre plein grès pour qu’ils nous bourrent le mou avec des sondages fumeux ?
sommes nous en presence d’une mafia oui ou non ?
13 Juil 2011 17:27 5. imprécator
Chaque fois que les sacro-saints sondages ont pu être vérifiés en grandeur nature, cela a tourné à la confusion des sondeurs, à tel point qu’on se demande vraiment qui prête encore attention à ces billevesées.
D’autant que, selon une excellente formule de François de Closets « Dans les sondages, on ne dit pas ce qu’on pense, mais ce qu’on pense qu’il faut penser ».
13 Juil 2011 21:08 6. cyrille
EXCLUSIF : 100% des sondés des lecteurs du « blog de Thierry desjardins » pensent que les sondages sont bidons…les sondages c’est un peu comme l’horoscope du jour ,on n’y crois pas mais on peu pas s’empêcher d’y jeter un œil…
14 Juil 2011 1:44 7. Que c'est con
Les sondés sont qui? Corrèze ? Lille ?
Donc croire aux sondages est une connerie.
Voyons voir, Jospin 2002, Royal 2007.
Puis quand je suis sondé, je répond tout le contraire de ce que je pense juste pour leur dire que je me fous d’eux.
14 Juil 2011 16:36 8. drazig
Le sondage est un instrument politique. Ainsi Madame Michu qui n’y connait rien pourra dire: « Puisqu’ils votent comme ils disent à la télé(ou dans les journaux ou à la radio) eh, bé, je vote pareil ». Sauf à respecter certaines vraisemblances, les sondages dicteront le vote. Post Scriptum: En ce moment, les sondages semblent jouer la carte Hollande; jouer DSK, ou c’est impossible ou c’est trop tôt, on verra.