Il est souvent trop tard pour bien faire
On a beau dire mais il n’y a rien de mieux que la menace des élections. Elle ouvre soudain les yeux des dirigeants et leur rappelle cruellement que le pouvoir peut leur échapper des mains et qu’ils peuvent parfaitement, du jour au lendemain, se retrouver à la rue. Donné battu par toutes les enquêtes d’opinion, un président sortant qui souhaite se faire réélire est toujours prêt à toutes les contorsions, les volte-face, les trahisons.
A peine la précampagne électorale a-t-elle commencé que Nicolas Sarkozy a supprimé le boucler fiscal qui avait été son grand cheval de bataille pendant plus de quatre ans, pour apaiser les fureurs de la gauche, allégé l’ISF, pour charmer l’électorat de droite, et voici que l’UMP, après avoir évoqué l’abrogation des 35 heures, va faire des propositions pour lutter contre l’immigration « sauvage », que le ministère de l’Intérieur publie des circulaires sur la laïcité et que l’Elysée annonce une grande consultation avec les partenaires sociaux pour discuter de 280 mesures (rien de moins !) destinées à venir en aide aux PME.
Cela fait plus de quatre ans que Sarkozy est à l’Elysée et que l’opinion dans sa très grande majorité lui demandait de supprimer le bouclier fiscal, d’alléger voire de supprimer l’ISF, de liquider ce qui reste des 35 heures, d’aborder dignement, lucidement, le problème de l’immigration, de remettre dans sa poche ses idées fumeuses sur la laïcité « positive » et de comprendre que, dans la lutte contre le chômage de masse, les PME représentaient un gisement d’emplois essentiel.
Pourquoi diable a-t-il fallu attendre les derniers mois de son mandat et qu’il soit rejeté par 75% des Français pour que Sarkozy ouvre enfin les yeux sur toutes ces évidences de bon sens ? Tous ces grands dossiers –la fiscalité, le code du travail, l’immigration, l’économie- ne peuvent être abordés qu’en début de mandat, quand le pouvoir bénéficie encore de l’état de grâce et qu’on a tout le temps qu’il faut pour en débattre sereinement.
Le président va-t-il, à la rentrée, en catastrophe, sortir de son chapeau de grandes réformes de l’ensemble de la fiscalité, de l’administration, de l’Ecole, du système de protection sociale ? Va-t-il en avril 2012 nous refaire « le coup de la rupture » en fustigeant sans pitié le président sortant et, oubliant de se regarder dans la glace quand il se rase, nous le présenter comme un roi fainéant, voire comme une réincarnation de Louis XVI bricolant ses serrures ? Cela lui avait réussi en 2007 alors qu’il était pourtant le ministre d’Etat du président sortant et le patron du parti présidentiel mais cela lui sera beaucoup plus difficile cette fois puisque c’est lui le sortant.
A l’Elysée, on semble avoir oublié qu’un président sortant est inévitablement jugé sur son bilan, comme tout récidiviste, beaucoup plus que sur ses promesses même les plus démagogiques, c’est d’ailleurs ce qui explique que, mis à part en période de cohabitation, il est battu comme l’a été Giscard en 1981. Et ce ne sont pas les ultimes décisions, prises à la va-vite alors que le bateau fait déjà eau de toutes parts qui y changeront quoi que ce soit.
Certes, l’élimination inattendue –c’est le moins qu’on puisse dire- de Dominique Strauss-Kahn a redonné à Sarkozy quelques espoirs. Mais les sondages ne semblent pas lui avoir redonné la moindre chance. Cela fait des mois que rien –ni son coup de barre à droite-toute de Grenoble, ni sa présidence du G8 et du G20, ni sa guerre en Libye, ni l’annonce de sa paternité, ni sa relative nouvelle discrétion, ni même cette affaire « inespérée » du Sofitel de New-York- ne le fait remonter dans les sondages.
On a l’impression que même s’il remettait à 60 ans l’âge de la retraite, supprimait l’autonomie des universités et rouvrait les tribunaux qu’il a fermés, il continuerait à patauger aux alentours des 20% d’intentions de vote.
On va finir par se demander si ceux –bien rares pour l’instant- qui nous affirment mordicus qu’il ne va pas se représenter n’ont pas une petite chance d’avoir raison. Ce serait, évidemment, pour lui, le meilleur espoir de faire gagner son camp. Mais Sarkozy a-t-il le sens du sacrifice ?
07 Juil 2011 12:21 1. Patrick-Louis Vincent
Méfions-nous des sondages, car les sondages ne sont pas des votes. Peut-être sont-ils des pressions, exercées sur le chef de l’état, pour qu’enfin, il fasse ce pour quoi il a été élu. S’il le fait, au pas de course comme il aime le faire, il peut très bien être réélu.
Sa chance, c’est de n’avoir aucune opposition crédible. Je ne parle pas de Marine Le Pen qui a peu de chances d’être élue du fait du pacte républicain. Je parle de l’opposition socialiste. Celle-ci n’a aucun programme adapté à la situation ; un simple remake de 1936/1945/1981 ; que des recettes éculées qui ont toutes échoué, comme ont échoué les politiques des socialistes grecs, portugais et espagnols. Je doute fort que les Français veuillent retrouver la France dans le même état que ces 3 pays-cigales.
Non seulement la gauche n’a aucun programme crédible, mais elle n’a pas non plus de leader charismatique comme le fut François Mittérand. Martine Aubry n’a vraiment pas envie d’y aller ; Hollande et Royal, dans leurs discours, confondent l’élection présidentielle et les élections régionales.
La campagne électorale n’a pas commencé. Nous ne connaissons pas tous les candidats, ni à gauche (Hollande ou Aubry ou Royal), ni au centre (Borloo ou De Villepin ou les deux), ni chez les pastèques (Hulot ou Joly) ni même à droite (Philippe de Villiers n’a pas exclu de se présenter disant qu’il verrait cela en novembre.
Les sondages, à ce jour, ne sont que des mouvements d’humeur. Quand Sarkozy sera vraiment en campagne, les autres risquent de ne pas peser bien lourd.
Et puis, n’oublions pas la situation internationale, chaque semaine plus mauvaise que la précédente. Imaginez ce que serait une campagne présidentielle si la Grèce et le Portugal faisaient défaut, si la note de la France venait à baisser, si l’inflation n’était pas jugulée, si la récession s’installait aux EU, si Israël attaquait l’iran, etc… les évènements se précipitent tellement qu’il est bien hasardeux de faire des pronostics.
07 Juil 2011 21:37 2. Alain Bellemere
Branle bas de combat dans la semaine à venir, Sarkozy remue ciel et terre en Libye pour déloger Kadhafi le jour du 14 Juillet. Ce défilé militaire consacrerait définitivement Sarkozy aux yeux du monde islamique , comme celui qui a gagné leur liberté presque par sa seule volonté bien ancrée dès les hostilités, quand aux anges il entendait: » vive Sarkozy » de la bouche des rebelles, lui presque inconnu dans ces déserts. Puisque les sondages refusent de bouger avec le gain d’un malheureux point, on ose dire que les Français n’ont rien compris dans ses manoeuvres à rebondissement depuis le remaniement avec la tête de Guéant qui ressort régulièrement et se féliciter des succès engrangés par l’UMP. Encore un coup de semonce envoyé en direction du Ministère de l’Intérieur qui déplore les inégalités flagrantes sur le manque de sécurité garantie par le peu de policiers sur le terrain, notamment en Seine Saint-Denis, en plus des fiefs Socialistes. Mais enfin que fait la police dans ces quartiers sensibles, c’est encore la faute à Sarkozy plus préoccupé par des G20 et 8, et toujours cette guerre en Libye qui le mine . Avec toutes ces annonces désagréables, notre Sarkozy doit taper du pied, sans compter que Borloo et Villepin l’attendent chacun avec un épouvantail jusqu’à lui provoquer des cauchemars toutes les nuits au moins pendant les 10 mois.
08 Juil 2011 1:31 3. en total désaccord
Sondages ? A se demander quand les médias arrêteront de nous casser les oreilles avec leurs sondages ? La seule voix démocratique est le vote.
Il n’y a pas encore de candidat officiel à gauche. On a bien tenté de nous refiler DSK, mais il a fauté par ses faiblesses, femmes et argent. On tente de nous refiler le poulain Hollande ou la secrétaire voleuse d’urnes. Perso, je lis sur le parti socialiste qui se pose en donneur de leçon mais ils font pire. Laisser le peuple décider …
08 Juil 2011 9:08 4. Patrick-Louis Vincent
Concernant la guerre que nous menons avec les Anglais en Lybie, pour le compte des EU et de leur hégémonie, l’on ne peut avoir de mots assez durs contre le chef de l’état et son ministre des Affaires Etrangères. L’on se moque des résolutions de l’ONU, l’on bombarde les résidences de Kadhafi dans le seul but de le tuer, l’on tue ses enfants et ses petits enfants, l’on arrose d’uranium appauvri la population civile que l’on est censé défendre.
Tous ces faits sont réels et sont qualifiables de crimes de guerre. Pour ces raisons, M. Sarkozy et Juppé doivent être inculpés et jugés par la Cour de Justice Internationale.
Oui, mesdames et messieurs, Sarkozy et Juppé sont des criminels de guerre.
Mais tout le monde se tait.
08 Juil 2011 17:00 5. slump
Quel drole de president nous avons, il a léché le cul de khadafi comme c’etait pas pensable dans l’espoir vil d’avoir des contrats juteux, et aujourd’hui il lui fait la guerre. khadaf aurait-il trahi sarko ? on aimerait bien connaitre les coulisses de notre politique etrangère.
en tout cas on verra ce qu’en pense le parlement car il est le seul à pouvoir autoriser la poursuite du conflit. si il donne son feu vert on ne pourra plus dire que c’est la guerre à sarko et cameron.
09 Juil 2011 16:16 6. cyrille
@ PLV à vous entendre « sarkosy et juppé sont des criminels de guerre » et Khadafi un saint qui protège son peuple de l’hégémonie des puissants , ne trouvez vous pas cela un peu simpliste ??? la vérité c’est que rien n’est blanc ou noir dans ce monde ,il n’y a pas le bien d’un coté et le mal de l’autre ;on ne peut pas être aussi radical que vous l’êtes ,loin s’en faut…