La mort de Ben Laden est évidemment une bonne nouvelle. Il aura fallu dix ans, des milliers de morts en Afghanistan (et une guerre dévastatrice en Irak) pour que les Américains puissent enfin abattre l’homme responsable du drame épouvantable du 11 septembre 2001. Justice est faite.
Le monde entier redoute aujourd’hui que les amis de Ben Laden ne commettent, n’importe où, de nouveaux attentats pour venger la mort de leur chef. C’est bien possible et on veut croire que, partout, la vigilance a été déjà renforcée.
Mais la mort de Ben Laden signifie-t-elle la fin du terrorisme islamiste ? Non, bien sûr et il ne faudrait pas être naïf au point de croire que nous sommes désormais et à tout jamais débarrassés de ces ennemis qui voulaient notre mort.
Ben Laden a sans doute organisé, financé, animé le terrorisme islamiste mais il ne l’a pas créé de toutes pièces. Le terrorisme islamiste est apparu avec la victoire de l’ayatollah Khomeiny à Téhéran en 1979. Et il n’est pas né sur les ruines de l’empire du Chah. Il est né sur les ruines du communisme.
Le rêve de Marx, de Lénine et de Staline s’étant effondré, il fallait bien que les pauvres, les exclus, les « damnés de la terre » trouvent un autre espoir pour défier l’Occident triomphant qui les avait oubliés. Le Coran a remplacé le Capital, le drapeau vert a remplacé le drapeau rouge, l’Islam a remplacé le marxisme et le terrorisme a remplacé la guerre froide.
Khomeiny et maintenant Bel Laden sont morts mais les mèches qu’ils ont allumées vont évidemment continuer à faire exploser des bombes un peu partout.
L’homme qui a déposé un engin explosif dans un restaurant de Marrakech n’avait sans doute aucun lien direct avec Ben Laden perdu dans ses montagnes afghanes. Il avait simplement la haine des Chrétiens, des Occidentaux, du capitalisme, de la démocratie et des dictatures à la solde de ces démocraties.
Au lendemain de la chute du Mur de Berlin certains intellectuels nous avaient raconté que l’histoire était « finie », que nous pouvions désormais dormir sur nos deux oreilles, que nous avions gagné la partie. Ces intellectuels n’avaient pas compris que le monde est ainsi fait qu’il ne supporte pas de vainqueurs, surtout s’ils sont arrogants, et que les vaincus suivront toujours, les armes à la main, des commissaires politiques ou des prédicateurs de mosquée pour tenter d’abattre ceux qui les dominent.
Ben Laden est mort mais la moitié de la planète crève encore de faim et l’Islam qui compte un bon milliard de fidèles s’est réveillé, possède toutes les richesses de l’or noir, ne supporte pas l’Occident judéo-chrétien et veut imposer ses lois au monde entier.
Il faut le savoir et ne pas s’imaginer qu’on pourra un jour adapter le Coran et la Charia à nos constitutions démocratiques ni créer un « Islam de France » où les imams prêcheront la liberté (de conscience), l’égalité (entre les hommes et les femmes), la fraternité (entre les fidèles et les infidèles).
Les commandos américains ont remporté hier une victoire mais la guerre ne fait que commencer.

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