Le PS et nos souvenirs d’enfance
Nos spécialistes en tout genre vont sûrement débattre du programme que le Parti socialiste vient de sortir. Certains malotrus trouveront sans doute qu’il manque cruellement de précisions en ce qui concerne son financement. Mais ça n’a pas d’importance, les programmes ne sont jamais appliqués.
En fait, il faut être juste, ce programme est épatant. Il nous donne un fabuleux coup de jeune. Nous revoilà brusquement dans nos jeunes années. Comme si nos cheveux avaient repoussé et que c’était de nouveau la mode des yéyés. Ca fait plaisir.
300.000 emplois d’avenir ? Nos emplois jeunes d’autrefois ! Des mesures pour financer les PME ? Pompidou les avait annoncées ! Inciter les entreprises à réinvestir leurs bénéfices ? Giscard l’avait promis ! 150.000 logements sociaux par an ? Tous nous l’avaient juré ! 10.000 policiers de plus ? Idem ! Encadrer les loyers ? La Loi de 48 ! La parité hommes-femmes en matière de salaires ? C’est dans la loi depuis des décennies ! Sortir du tout-nucléaire ? On en parle depuis la construction de la première centrale ! Augmenter les impôts (avec la fusion IR-CSG) ? Tous les gouvernements, de droite comme de gauche, l’ont fait ! Envoyer les médecins à la campagne ? Alphonse Allais faisait mieux, il voulait construire les villes à la campagne.
On nous dira que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, qu’il n’y a jamais rien de nouveau sous le soleil et que plus c’est gros et mieux ça passe. On nous dira surtout que tant qu’on n’a pas de candidat on ne peut pas annoncer ce qu’il fera ou du moins voudra faire. Il n’empêche…
Bien avant l’époque des emplois jeunes, la gauche s’écriait « l’imagination au pouvoir ! ». C’était un joli slogan. Il est bien dommage que le PS qui aspire évidemment au pouvoir n’ait pas davantage d’imagination. Et surtout qu’elle fasse ainsi mine d’ignorer les vrais problèmes d’aujourd’hui.
Pas un mot sur la mondialisation, sur cette guerre mondiale de la compétitivité pour laquelle nous sommes totalement désarmés et qui risque fort de nous balayer. Ce n’est pas avec des emplois d’avenir payés par la République que nous allons préparer l’avenir de l’emploi ni rattraper notre retard considérable en matière d’innovation, seule arme qui nous reste pour faire face à tous les nouveaux tigres qui vont nous dévorer. Ce n’est pas en matraquant les entreprises qui redistribueront leurs bénéfices aux actionnaires que nous allons inciter les investissements.
Pas un mot sur l’immigration qui, comme la mondialisation, va être un phénomène imparable et ravageur pour notre société de ce XXIème siècle.
En lisant ce programme, on a l’impression qu’il s’agit des promesses électorales d’une candidate aux municipales dans la région lilloise. On veut croire, pour le PS, que Dominique Strauss-Kahn qui a un peu voyagé, trouvera des thèmes plus réalistes et à la hauteur des problèmes du jour. Même la démagogie doit savoir se rajeunir de temps en temps.
Mots-clefs : emplois d'avenir, PS
04 Avr 2011 12:03 1. Jean
C’est vrai rien de révolutionnaire, mais les français veulent-ils une révolution?
Mois si j’étais Aubry j’aurais été encore plus clair:
« Votez pour moi, je vous promet que je ne vais rien changer, je ne ferais aucune réforme, aucune nouvelle loi, rien de rien, je serai a l’Élysé pendant 5 ans sans toucher a rien »
Ils ont appris de l’histoire nos socialistes, Mitterand 14 ans a la présidence qu’a-t-il vraiment fait? Chirac 12 ans rien de plus.
Avec un programme comme ca, c’est sur qu’elle va remonter dans les sondages…
04 Avr 2011 13:06 2. Alex
Ce qui compte pour un parti est de gagner les élections. Ceux qui vont bénéficier des mesures ne sont pas ceux qui vont les payer, et le PS a déjà expliquer comment elles seront financées, par une non suppression d’impôt qui avait été prévu par l’adversaire. là on peut dire qu’il y a du nouveau : ils financent leur démagogie par une non suppression d’impôt alors que la logique comptable eut été de doubler l’isf par exemple pour financer ces 300 000 emplois d’étudiants PS.
Tant que le mur de la dette ne se sera pas écrouler sur les politiques (de droite ou de gauche), ils pourront faire ce qu’ils veulent en terme de programme.
04 Avr 2011 13:58 3. dugas
Rien à ajouter à ce que disent Mr Desjardins et les commentateurs qui me précédent.
On nous prend vraiment pour des C.
04 Avr 2011 17:12 4. Houzi
Le programme socialiste : un cautère sur une jambe de bois.
Il faut des mesures radicales et réalistes.
Olivier TODD a (encore une fois) raison : mettons fin au libre-échange et à l’euro. Le reste n’est que littérature.
05 Avr 2011 9:02 5. Patrick-Louis Vincent
Je ne vois pas ce que les socialistes pouvaient proposer d’autre. Un socialiste propose toujours un programme socialiste. Notre parti socialiste est toujours arrimé aux avantages sociaux issus de l’après-guerre où le parti communiste était surpuissant. Avantages, sans cesse revus à la hausse par les gouvernements qui se sont succédé, afin de plaire aux syndicats et aux électeurs. Le résultat, tout le monde le connait : imposition la plus forte en Europe et dette de l’état et des collectivités locales dont le remboursement devient insupportable.
L’on voit mal en effet un socialiste déclarer aux électeurs que le retour à l’équilibre budgétaire est une nécessité et que, pour y parvenir, il est indispensable de réduire les dépenses de l’état, c’est-à-dire les dépenses sociales. Car,en effet, les dépenses régaliennes ne peuvent plus être réduites, les budgets de la Défense, de l’intérieur, des Affaires Etrangères et de la justice ayant déjà subi des coupes sombres.
L’on voit mal non plus un socialiste nous dire que l’état de nos déficits est tel qu’il conviendrait de dévaluer notre monnaie, et que, pour se faire, il faut sortir de l’euro.
L’on voit mal, également, un socialiste d’aujourd’hui reconnaître que, pour freiner les méfaits de la mondialisation, il serait judicieux d’instaurer la préférence nationale, et un certain nombre de droits de douane envers les pays dont la concurrence est déloyale puisque les coûts du travail ne sont pas comparables.
L’on voit mal un socialiste, parti internationaliste, remettre en question les grands organismes internationaux (OMS, OMC, OIT, FMI, Banque Mondiale, Unesco, ONU, OCDE, Union Européenne)qui sont les fondements d’une future gouvernance mondiale, dont les intérêts partisans sont souvent en opposition des intérêts nationaux.
Quand on est socialiste, on reste socialiste, même si la France doit en mourir. Alors, nous continuerons à grossir le code du travail pour rendre plus difficile, chaque jour, la création d’entreprise, l’on continuera à voter, chaque année, 4 000 lois supplémentaires qui enferment les Français dans une illusion sécuritaire, au détriment de la liberté. L’on continuera à créer des emplois bidons, payés par des augmentations d’impôts. L’on continuera à privilégier le coût social du travail (c’est-à-dire payer les gens au chômage) plutôt que de favoriser une réindustrialisation de la France, et la création d’entreprises. L’on continuera à étouffer nos agriculteurs en leur imposant des quotas décidés à Bruxelles…
Ce dont à besoin la France, c’est de souffle et de liberté.
Les Français ne veulent pas de révolution, dit Jean. C’est vrai. Mais les révolutions ne viennent jamais du peuple, mais de quelques têtes pensantes, jugeant qu’un système est à bout de course, et qu’il y a lieu de le remplacer. Ces têtes pensantes s’organisent généralement en sociétés secrètes pour élaborer le futur système qu’ils mettront en place, le jour où l’ancien système, desséché ou obèse, s’apprête à rendre l’âme.
Ce temps n’est plus très loin.
05 Avr 2011 11:00 6. Si tu ne peux pas viendre à HEC, HEC viendra-z-à toi « Le crépuscule des consentants
[…] ne vais me fatiguer à tout lister, d’autres l’ont déjà fait et s’en tiennent encore les […]