Alors que se tient, devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, le procès intenté contre Eric Zemmour par quelques associations « bien pensantes » qui lui reprochent d’« avoir tenu des propos racistes », le parquet de Lyon vient d’ouvrir une enquête préliminaire contre Marine Le Pen à laquelle ces mêmes organisations reprochent d’« avoir tenu des propos incitant à la haine raciale ».
Il est évident que ces procès sont inespérés pour les « accusés ». Zemmour qui pouvait commencer à énerver certains téléspectateurs en jouant trop systématiquement « le réac de service » est devenu, du jour au lendemain, le symbole de la liberté d’expression persécutée par les lois, la justice et plus encore « le Tout Paris bobo des Droits de l’hommistes ».
Tous les républicains de bon sens sont obligés de courir à son secours. Même Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l’Intérieur de Mitterrand, vient de se fendre d’une lettre au tribunal pour confirmer que, comme l’avait déclaré Zemmour, « plus de 50% des délinquants avaient un patronyme à consonance africaine ou maghrébine ». Ce qui, répétons-le, ne veut pas dire, bien sûr, que les Noirs et les Arabes seraient, « par nature », plus délinquants que les autres mais ce qui signifie, à l’évidence, qu’en laissant nos immigrés végéter, sans formation, sans emploi, sans espoir, dans leurs ghettos de misère de nos banlieues nous en avons faits une population davantage susceptible de basculer dans la délinquance.
Pour Marine Le Pen, cette enquête préliminaire est, évidemment, une chance merveilleuse. Elle est en pleine campagne pour obtenir la succession de son père à la tête du Front National. Et son adversaire, Bruno Gollnisch, lui reproche justement de vouloir « trahir » l’héritage du père en essayant de donner une image plus fréquentable au FN. En la trainant en justice, le MRAP la lave de tout soupçon. Les militants seront rassurés. Elle est bien la digne fille de son père.
Mais Marine Le Pen est, aussi et déjà, en campagne pour les présidentielles de 2012. Or, elle sait –comme tout le monde- que si son père a pu, au fil des années, grignoter des voix et se hisser au-dessus des 15% (et même des 16% en 2002) c’est, en grande partie, grâce à ses dérapages verbaux (sur « le détail » les « Durafour crématoires », etc.) et l’écho que leur donnèrent la presse, ces organisations dites « humanistes » et la justice. On peut donc compter sur elle pour exploiter le filon.
On pourrait presque se demander si toutes ces organisations qui bénéficient déjà de très importantes subventions de l’Etat ne touchent pas aussi un petit quelque chose de ceux qu’elles attaquent en justice et dont elles font ainsi une superbe promotion.
Ce que le MRAP, la Licra, SOS-Racisme et les autres n’ont toujours pas compris c’est que si les Français, dans leur très grande majorité, ne sont pas racistes, ils sont tous viscéralement attachés à la liberté d’expression. Et a fortiori, bien sûr, quand celui qui s’exprime se contente de dire la vérité.
Zemmour a dit la vérité, tout le monde le sait, à commencer par les magistrats qui vont devoir le juger. Si jamais ils le condamnaient, la justice française en prendrait encore un sacré coup. Elle n’en a vraiment pas besoin.
Pour Marine Le Pen, c’est un peu différent. On ne lui reproche pas d’avoir constaté que des Musulmans envahissaient certaines de nos rues pour y faire leurs prières, on l’accuse d’avoir affirmé que ce spectacle (qui choque tout le monde) rappelait l’Occupation. C’était, en effet, peut-être, un peu excessif.
Mais c’est une étrange habitude française que d’évoquer, en permanence et à tout propos, « les heures les plus noires de notre histoire ». Personne n’avait rien dit quand plusieurs membres du gouvernement avaient, il y a quelques mois, pour prendre la défense de Woerth-l’indéfendable, accusé la presse d’utiliser « des méthodes fascistes rappelant les pires moments de notre histoire ». Tous nos gouvernements, de droite comme de gauche, nous ont d’ailleurs toujours ressorti l’affaire Salengro, voire l’affaire Dreyfus dès que quelqu’un s’était permis de mettre en cause l’intégrité d’un homme du pouvoir.
La justice et donc le pouvoir devraient faire très attention. En traînant devant les tribunaux ceux qui se permettent de déroger à « la pensée unique », au « politiquement correct », non seulement on en fait des héros de la liberté d’expression, non seulement on ridiculise la Justice mais, en plus et surtout, on rend ce système insupportable à beaucoup de citoyens.
Il faudrait se souvenir que, chaque fois que Le Pen a été condamné, il a gagné des voix dans l’électorat et il ne faut pas s’étonner si, au cours de ces douze derniers mois, le nombre des sympathisants de l’UMP « adhérant aux idées du Front national » a augmenté de 12% et que, maintenant, 22% de l’ensemble des Français adhérent à ses idées.
On ne joue pas impunément avec la liberté. Les Français « en ont marre » qu’on leur dise ce qu’il faut penser et ne supportent plus toutes ces lois qui veulent les museler et que nous ont imposées ces chiens de garde autoproclamés défenseurs de la morale.

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