Gbagbo sur les pas de… Sarkozy
Laurent Gbagbo, l’abominable potentat de Côte d’Ivoire, a été battu aux élections présidentielles auxquelles il ne pouvait plus échapper après avoir réussi à les retarder pendant plus de cinq ans. Les résultats du scrutin sont sans appel. Son adversaire, Alassane Ouattara, a obtenu 54% des voix.
Mais Gbagbo veut se maintenir au pouvoir en contestant ces résultats sous prétexte que Ouattara l’aurait emporté très largement dans les régions favorables à… Ouattara.
C’est évidemment scandaleux et la communauté internationale a parfaitement raison de menacer ce dictateur des tropiques des pires sanctions (notamment celle à laquelle il sera le plus sensible, le gel de tous ses avoirs à l’étranger) s’il continue ainsi à se cramponner au trône.
Cela dit, Nicolas Sarkozy était évidemment le plus mal placé pour lui intimer l’ordre de s’incliner devant la volonté populaire, au nom du respect de la démocratie.
D’abord, parce que la France est l’ancienne puissance coloniale de la Côte d’Ivoire et que, dans ces pays-là, dès que nous nous permettons d’ouvrir la bouche, nous sommes immédiatement taxés de néo-colonialisme. Cinquante ans après les indépendances, la francophobie reste l’une des armes de prédilection de tous ces régimes pour peu qu’ils aient à affronter la moindre difficulté.
De plus, nous avons de très nombreux compatriotes installés en Côte d’Ivoire et il est évident que Gbagbo va essayer de les désigner à la vindicte populaire pour apaiser la colère de ses partisans. Il n’était donc pas très malin de se montrer plus « pointilleux » sur les grands principes que les Nations-Unies, les Etats-Unis ou l’ensemble des pays européens.
Mais ensuite et surtout, parce que Nicolas Sarkozy est sans doute le chef d’Etat le plus mal placé de la planète pour reprocher à un de ses « collègues » de ne pas respecter les résultats d’une élection.
Gbagbo a été rejeté par 54% des Ivoiriens. 54%, c’est exactement le pourcentage des Français qui ont rejeté, en mai 2005, le traité instaurant une constitution européenne.
Or qu’a fait Sarkozy devant ce rejet très net par les Français de ce traité ? Il s’est assis dessus. Il a magouillé un « mini-traité » en tous points semblable à celui dont nous n’avions pas voulu et il l’a fait passer en douce non pas devant les électeurs (ce qui aurait été la moindre des choses) mais devant le Parlement qui lui était totalement acquis.
On peut penser ce qu’on veut de la construction de l’Europe, de la Constitution de Giscard et du mini-traité de Sarkozy mais l’adoption du traité de Lisbonne par le Parlement a été une violation évidente de toutes les règles de la démocratie.
A ceux, bien rares, qui se sont permis de le lui faire remarquer, Sarkozy a toujours répondu que l’Europe était la meilleure chance pour la France et que 54% de « non » ce n’était pas un raz-de-marée. Bagbo affirme aujourd’hui qu’il est la meilleure chance pour la Côte d’Ivoire et que 54%, ça ne veut rien dire.
Personne n’aurait, bien sûr, l’idée (sacrilège) de comparer Nicolas Sarkozy à Laurent Gbagbo. Mais on comprend que le tyranneau ivoirien rigole quand il entend Sarkozy lui donner des leçons de démocratie…
Mots-clefs : Gbagbo, référendum de 2005, Sarkozy
20 Déc 2010 19:09 1. PINGOUROUX
Bonjour Mr DESJARDIN
Vous touchez là à ce qui me « gène » le plus dans notre « partenariat politique » avec l’UMP, en tant que responsable Départemental CPNT, c’est ce déni caractérisé de Démocratie pratiqué lors du « passage en force » du traité de LISBONNE !!! Déjà que les Français ne sont plus nombreux à aller voter, si quand ils s’expriment ils ne sont pas respectés dans leur choix ce n’est plus la peine du tout d’aller voter, même avec beaucoup de sens civique, une telle trahison est dure à avaler et peut être que dans cinquante ans !! lors d’un futur procès retentissant auront ils des comptes à rendre à la justice !! mais pour l’instant, ils nous ont bien pris pour des cons !! Ceci dit, là où je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous, c’est que l’UMP n’avait pas besoin d’être majoritaire à l’Assemblée et au Sénat pour que cette forfaiture puisse se produire car les Socialistes étaient eux aussi partisans de ce traité de LISBONNE et n’ont absolument pas voté contre…aux deux chambres s’est passé avec une écrasante majorité et donc la complicité des deux gros partis UMP et SOCIALOS…pas un plus réglo que l’autre…sue cette affaire, ils se sont entendus comme larrons en foire…un peu comme quand les Socialos, comme un seul homme ont voté CHIRAC pour faire barrage à Le PEN au second tour de la celèbre Présidentielle…L’histoire se ré écrirat-elle ce coup ci si Marine Le PEN est au second tour ??? et attention, qu’on nous en préserve !! mais c’est loin d’être impossible, tellement les Français en ont mare des querelles stériles Droite/Gauche classiques, des magouilles chez les uns comme chez les autres et des erreurs de gestion catastrophique la Droite faisant une politique de Gauche et la Gauche l’inverse, rien ne peut réellement évoluer et on va droit dans le mur !! et le pire, c’est qu’ils le savent très bien et continuent leur fanfaronnades et leurs pantalonnades stupides…Malheur à nous pauvres Français du peuple !!
20 Déc 2010 19:12 2. PINGOUROUX
Il n’y a rien d’injurieux dans mes propos et si on ne peux pas s’exprimer librement, autant ne pas s’exprimer du tout !! Je n’ai rien à changer ni à édulcorer dans mes propos….à prendre ou à laisser
21 Déc 2010 8:13 3. dezanneau
Vous occultez le fait que les élections se sont pour partie déroulées dans un pays coupé en deux, le nord étant aux mains de milices armées. L’ ONU n’y a pas fait appliquer ses propres décisions… Cela relativise le résultat final, a fortiori depuis que les électeurs du candidat arrivé en troisième position se sentent lésés par les premiers arbitrages de Ouattara au sein de son cabinet fantôme, et veulent depuis changer de camp!
Fort heureusement pour nos compatriotes, Sarkozy semble n’avoir plus aucun crédit, les Ivoriens font visiblement la part des choses… Mais la perte d’influence pour la France se révèle tout de même énorme!
Le passage en force sur le traité de Lisbonne est une faute gravissime qu’un homme d’Etat véritable et républicain n’aurait pas commise! Et nous y reviendrons constamment jusqu’en 2012 parcequ’autour de ce point se joue la survie de notre nation et le maintien de la République!!! C’est le 1er facteur d’insécurité car il met par terre 2000 ans de civilisation de droit écrit, rien de moins. Sarkozy a failli, et pour nous autres citoyens lambda il nous reste à nous battre pour préserver ce qui peut l’être…
cf blog de l’IRC
http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com
21 Déc 2010 9:26 4. Infraniouzes
Laurent Gbagbo, Laurent Gbagbo ! Mais qu’est-ce que vous avez tous contre Laurent Gbagbo. C’est un grand démocrate, à la sauce africaine certes, mais un ami de la France, fiable et sérieux. Avec lui on peut faire des affaires on aura toujours sa part…. Et c’est comme ça que nos hommes politiques aiment les leaders africains.
Je pense que notre Conseil constitutionnel devrait, dans un grand élan de générosité, d’humanisme et d’amour entre les peuples, valider officiellement l’élection de Laurent Gbagbo et qu’on en parle plus.