La crise et la présidentielle
La crise économique dans laquelle s’enfonce le pays depuis des mois, quoi que nous en dise le pouvoir, ne va pas seulement avoir des conséquences économiques dramatiques. Elle va aussi redistribuer les cartes politiques.
On ne voit déjà à gauche. Ceux qui rêvent du Grand soir et de balayer tout ce qui pourrait être le capitalisme relèvent la tête. A leurs yeux, la crise leur a donné raison, le capitalisme avec ses bulles qui explosent les unes après les autres, les faillites de ses banques, ses pays en banqueroute, les catastrophes sociales qu’il provoque, ses scandales en tout genre, vit son agonie et il suffirait de lui donner le coup de grâce.
Ces extrémistes de gauche recrutent à tour de bras. Il ne s’agit plus de groupuscules regroupant quelques poignées de soixante-huitards attardés, nostalgiques de Trotski, de Guevara ou de Mao. Besancenot est dépassé. C’est Mélanchon qui a repris en main l’étendard de la Révolution. Certes, il compte encore sur les doigts d’une seule main ses pourcentages dans tous les sondages mais il séduit visiblement à gauche, chez les derniers communistes, bien sûr, mais surtout maintenant chez bien des militants et sympathisants socialistes fatigués des querelles internes du PS et inquiets de voir que le parti de Jaurès et de Blum va se choisir comme héraut (et candidat à la présidentielle) le directeur général du FMI, l’homme de la rigueur, de l’austérité et de l’équilibre des comptes.
Hamon et Emmanuelli, pour ne citer qu’eux, se sentent visiblement plus proches de leur ancien camarade Mélanchon que de ce DSK que la popularité dans les sondages voudrait leur imposer. Le « projet de projet » présenté par le porte-parole officiel du PS souligne d’ailleurs, avec toutes ses aberrations, le fossé qui sépare ces socialistes pur jus de la ligne réformiste que veut adopter Martine Aubry, avec Strauss-Kahn, pour ne pas laisser échapper une victoire qui leur tend les bras.
Il ne fait guère de doute qu’à ce train-là le PS va perdre, du moins au premier tour de 2012, une bonne partie de son électorat qui, pour crier son désarroi, sa désespérance, sa colère, ira vers ceux qui veulent tout casser d’un système qui les a jetés dans la précarité et parfois à la rue.
Pour ceux qu’on pourrait appeler « les nouveaux défavorisé », même s’ils font encore parfois partie des classes dites moyennes, la crise qui les concerne ne se résoudra pas avec un retour aux équilibres.
La crise a donc brisé la gauche plus qu’elle ne l’a jamais été.
Mais elle a aussi brisé la droite. Nombreux sont ceux qui avaient applaudi à toutes les promesses de rupture et de réformes de Sarkozy (et qui avaient voté pour lui) qui, aujourd’hui, se posent des questions. Certes, d’un coté, ils reprochent à Sarkozy de ne pas avoir tenu ses promesses, mais, de l’autre, la crise leur a fait comprendre que le fameux « système français » de protection et d’assistanat généralisé que ce même Sarkozy voulait détruire sans pitié est bien utile pour leur propre survie, dans certains cas.
Ces électeurs qui étaient d’accord en 2007 pour travailler plus (et gagner plus) afin qu’on puisse diminuer les déficits, ont compris qu’il y avait de moins en moins de travail, que les réformes promises n’y changeraient rien et que cette chasse aux déficits conduisait inévitablement à une augmentation des prélèvements à une réduction drastique de toutes les aides sociales et donc à une aggravation de la précarité.
Ceux qui se disent « centristes » aujourd’hui –les Borloo, Bayrou, Morin, voire Villepin et autres- ont bien senti que le mot « rigueur » devenait un épouvantail pour tous ceux, au centre et à droite, qui voient leurs revenus baisser et que la crise a déséquilibrés.
La « sarkophobie » va, bien sûr, provoquer une fracture dans l’électorat de droite mais il est évident qu’un fossé est en train de se creuser entre ceux qui, comme Sarkozy et Fillon, ne jurent que par la rigueur et ceux qui regrettent maintenant ouvertement que, face à la crise, le président se soit refusé à amorcer un virage social.
La crise a bel et bien cassé la droite et la gauche.
Mots-clefs : Centristes, Crise, Mélanchon
30 Nov 2010 21:35 1. walter
Je souhaite que la france sorte de l’euro et des traités européens avant qu’elle ne soit obligée d’en sortir.Ses dettes sont trop importantes, et.les remboursements devraient étre faits avec une monnaie dépréciée.Une dépréciation de notre monnaie donnera un nouveau souffle à nos industries.Bien entendu,il y aura aussi le revers de la médaille.Le bilanl devrait étre positif.