Ce mardi va être important. On va voir si cette quatrième journée consécutive de mobilisation contre le projet de réforme des retraites marque le début d’un essoufflement et si, résignés, les mécontents vont rentrer chez eux pour attendre patiemment les élections présidentielles et régler alors leurs comptes avec Nicolas Sarkozy ou s’ils vont vouloir poursuivre sans relâche leur combat et harceler de plus en plus fort le chef de l’Etat pour qu’il arrive exsangue à l’échéance de son quinquennat.
Dans un cas comme dans l’autre, nous allons avoir une ambiance pourrie avec un gouvernement -et quelle que soit l’ampleur de son remaniement- qui sera totalement tétanisé et un président de la République qui, virevoltant d’un G8 à un G20, apparaîtra comme entièrement démonétisé.
Comment imaginer, en effet, qu’une nouvelle équipe, ayant à sa tête Jean-Louis Borloo, Michèle Alliot-Marie, Luc Chatel, François Baroin ou un autre, puisse lancer une quelconque réforme –comme celle de la fiscalité qui serait pourtant indispensable et que nous a même fait miroiter Fillon- dans une telle atmosphère de rejet massif de tout ce qui vient du pouvoir.
Et comment imaginer Sarkozy jouant les maîtres du monde en tant que président du G20 alors que ses initiatives malheureuses en matière de sécurité l’ont fait mettre au ban de la société des nations civilisées et que tous ses homologues sont convaincus qu’il n’est plus qu’un président en sursis. On voit déjà les têtes d’Obama, du Chinois ou de l’Indien l’entendant proférer ses conseils en gestion planétaire. On en a honte d’avance.
Mais le plus préoccupant pour l’heure c’est la radicalisation actuelle de certains opposants… sarkophobes. De plus en plus nombreux sont ceux qui prônent une grève illimitée. On peut comprendre leur rage devant l’autisme du pouvoir. Mais la France d’aujourd’hui qui commence à être mal vue si ce n’est déjà mal notée sur les places internationales pourrait-elle s’offrir une longue période de paralysie économique, sans transports, sans carburant, sans fonctionnaires ?
Et puis il y a maintenant les lycéens qui veulent entrer dans la bataille. Ceux qui les y incitent sont, évidemment, des irresponsables. On ne lance pas ainsi des gosses dans les rues. C’est évidemment prendre le risque de voir dégénérer la moindre manifestation.
Mais pourquoi diable Sarkozy n’avale-t-il pas son chapeau et n’accepte-t-il pas de reprendre à zéro cette réforme des retraites ? Ce serait pour lui la seule chance de remonter sur son cheval.

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