Quand les ministres oubliés se font huer
Ces deux là, on avait complètement oublié qu’ils étaient ministres. Et pourtant ils ont des portefeuilles importants. La Culture et la Politique de la Ville. Mais il a fallu qu’ils se fassent copieusement hués ce week-end par les spectateurs d’un concert (de musiques maghrébines) à la Villette pour que leurs noms réapparaissent, en quelques lignes, dans la presse.
Ils représentaient, avec quelques autres, « l’ouverture » et « la diversité ». Deux « coups » que Sarkozy nous avait faits en s’imaginant qu’il allait ainsi séduire la gauche et les immigrés.
Mitterrand, c’était un joli nom, bien sûr, une petite vedette de la télévision et, en plus, Frédéric revendiquait, haut et fort, son homosexualité et ses goûts pour les amours tarifées, de préférence dans les pays exotiques. Qui de mieux pour succéder à André Malraux ?
Fadela Amara, elle, avait été la présidente de « Ni putes ni soumises ». Autant dire qu’elle était toute désignée pour lancer, à coups de milliards, un vaste « Plan Marshall » dans les banlieues pourries.
Et puis, bien vite, après quelques déclarations fracassantes et maladroites, quelques scandales étouffés, on les avait négligés, méprisés, puis oubliés.
Le « Plan Marshall » pour les banlieues, annoncé avec tambours et trompettes, s’était perdu dans les sables mouvants des bidonvilles, « l’ouverture » s’était refermée d’elle-même quand on avait pu apprécier la médiocrité des Kouchner, Besson et autres Bockel et « la diversité » n’épatait plus personne depuis qu’on avait vu Rachida Dati à l’œuvre.
Non seulement les « coups » (d’épée dans l’eau) de Sarkozy n’avaient séduit personne, à gauche, mais, en plus, ils avaient parfois scandalisé, à droite, où l’on considérait volontiers ces débauchages d’ennemis d’hier comme des trahisons de l’électorat.
Cela dit, il faut être juste. Avec Sarkozy à l’Elysée, les ministres, qu’ils soient de la diversité ou pas, comptent… « pour beurre », pour reprendre l’expression d’un villepiniste. C’est au Palais que tout se décide, entre le souverain et sa cour de courtisans-conseillers.
Les membres du gouvernement n’ont droit qu’à de jolis bureaux et une belle voiture avec chauffeur et n’ont rien à faire d’autre que de la figuration, le mercredi matin, lors du Conseil des ministres.
On comprend alors qu’ils soient inconnus des Français. Qui connaît la tête ou même le nom de Michel Mercier, Henri de Raincourt, Marc-Philippe Daubresse, Valérie Létard, Nora Berra ou Marie-Luce Penchard, pour ne citer qu’eux. On s’étonne presque que les gardes républicains les laissent pénétrer, le mercredi, à l’Elysée.
Sarkozy a sans doute voulu nous épater (et laisser libre cours à sa volonté de pouvoir) en siphonnant tous les pouvoirs de tous les ministres et en se mettant perpétuellement seul en scène pour interpréter tous les rôles, du jeune premier au hallebardier. Il a oublié l’un des accessoires indispensables du pouvoir : le fusible. Du coup, même son premier ministre, le premier des fusibles, est moins impopulaire de lui et c’est lui, chef de l’Etat, qui reçoit toutes les tomates pourries que jettent les spectateurs mécontents.
Dans ces conditions on se demande à quoi va bien pouvoir servir le vaste remaniement qu’on nous promet. On va changer les potiches.
Cela dit, que Frédéric Mitterrand et Fadela Amara aient été conspués par des amateurs de musique maghrébine est tout de même révélateur. Les communautés de la « diversité » n’ont peut-être pas apprécié qu’on leur annonce brusquement que, contrairement à la Constitution de la République, les Français n’étaient plus égaux devant la loi « quelles que soient leurs origines ».
Mots-clefs : Fadela Amara, Frédéric Mitterrand, Sarkozy
30 Août 2010 7:16 1. Jean Emmanuel
Vivement qu’on vire le pédophile de la culture!!!!!!!!!!!!
30 Août 2010 10:19 2. Infraniouzes
Mais mon cher Thierry Desjardins les communautés de la diversité n’apprécient absolument rien qui vient du pouvoir en place si ce n’est des masses d’argent et, en plus, sans même dire merci.
Les Socialistes, qui auront le même problème s’ils reviennent au pouvoir, ont une carte magique avant de donner: ils flattent… Bassement, de la façons la plus sordide, mais ils flattent pour qu’on ne dédaigne pas les milliards qu’ils vont déverser sur ces fameuses communauté visibles et invisibles, diversitaires et … excédentaires.
Chacun sa méthode…
30 Août 2010 10:44 3. Houzi
Lorsque WOERTH se pointe à une étape du Tour de FRANCE, il se fait copieusement conspuer par la foule des fans de bicyclette, qui sont accessoirement aussi, des contribuables.
Plus question pour SARKOZY de se pointer au Stade de France avec tambours et trompettes. Certain de s’y faire huer, notre méprisé de Président s’y rend en loucedé comme un clandestin à Calais.
Jamais, à mon sentiment, un Président et son gouvernement n’ont été aussi honnis en FRANCE. Quand SARKOZY ou l’un de ses ministres « emblématiques » se déplacent, le cordon sanitaire de flics à déployer devient de plus en plus épais.
Les autochtones sont déplacés et on les remplace par les figurants complaisants de la section locale de l’UMP, chargés de faire la claque à la mode nord-coréenne, tendance pure et dure. Le tout couvert par une presse à l’eau tiède, façon Pyongyang…
A quand un charter pour notre Président et ses ministres ?