Estrosi, les Français et les voyous
Christian Estrosi a été un grand champion de moto. Mais tout le monde est d’accord –même parmi ses amis de l’UMP- pour reconnaître que l’actuel ministre de l’Industrie, maire de Nice n’est pas « une flèche ». Son seul titre de gloire (dont il se vante lui-même) est d’être un « sarkoziste historique ».
On a un peu parlé de lui à propos de ses deux appartements de fonction dont l’un est occupé par sa fille. On aurait aussi pu évoquer son nom à propos des malheurs de notre industrie dont il est, en principe, chargé. Mais, par charité, on l’a oublié. L’industrie, même celle des motocycles, n’est visiblement pas son fort.
Son truc à lui c’est la sécurité. Un domaine facile surtout pour un sarkoziste historique.
C’est son homme de paille pour ne pas dire son homme de main, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui, sans doute à sa demande, a sorti, l’autre jour, l’idée de faire mettre en prison les parents des mineurs délinquants.
Mais, ce matin, c’est Estrosi en personne qui est monté au créneau pour défendre, sur Europe 1, la politique sécuritaire dans laquelle s’est lancé le président de la République.
Pour Estrosi, les choses sont simples : « Français ou voyou, il faut choisir ! » s’est-il écrié sans même se rendre compte, semble-t-il, de l’absurdité de cette formule à l’emporte-pièce.
N’importe quel conseiller un peu avisé aurait du, avant qu’il n’ouvre la bouche, lui faire remarquer qu’un ministre de la République ne peut pas affirmer ainsi, d’une part, que les non-Français sont des voyous et, d’autre part, qu’on ne compte aucun voyou chez les Français de souche. On peut parfaitement ne pas être français sans être un voyou pour autant, tout comme on peut être français et voyou.
Sarkozy a commis une faute impardonnable en confondant délinquance et immigration sans même rappeler que beaucoup de nos immigrés vivent dans des conditions de pauvreté, de précarité et d’exclusion qui ne peuvent qu’en inciter quelques uns à la délinquance.
Le maître ayant parlé, les courtisans allaient, bien sûr, en rajouter. Et dans la course à la « lèche », Estrosi ne souhaitait pas être distancé par Hortefeux qui venait de prendre une longueur d’avance avec sa « présomption de culpabilité ».
En fait, Estrosi voulait répondre à Michel Rocard qui avait déclaré à propos des mesures brandies par Sarkozy « On n’a pas vu cela depuis Vichy, depuis les nazis ». Jugement terrible, bien sûr, mais qui, hélas, s’impose. Jamais, en effet, depuis Vichy et les nazis, personne en France n’avait évoqué la déchéance nationale ni voulu faire la chasse aux Roms, ni osé affirmer que les étrangers pouvaient être une menace.
N’ayant guère d’arguments à opposer à Rocard, Estrosi s’est contenté de dire : « Le monde a changé, Michel Rocard devrait s’en rendre compte ».
Il n’y a aucun doute que le monde a changé et on peut penser que Michel Rocard le sait, même au fond de sa retraite. Ce que Estrosi semble ignorer c’est qu’il y a des choses qui n’ont pas changé et qui s’appellent notamment : l’honneur de la France, le respect des Droits de l’Homme, l’Etat de droit.
Mais il y a, en effet, aussi des choses qui ont changé. On ne peut plus, aujourd’hui, prendre des lois contre les Juifs, contre les étrangers, contre les Roms. Cà choque. Les sondages de la semaine disent le contraire. Attendons les premières déchéances, les premières images des gosses de Roms sur les routes de l’exode pour voir si les Français sont vraiment redevenus, majoritairement, des… pétainistes dans l’âme.
Mots-clefs : délinquance, Estrosi, Immigration
09 Août 2010 23:05 1. Houzi
Quand au lendemain du 6 mai 2007, certains se sont revendiqués de la droite dite « décomplexée », ils auraient mieux fait d’invoquer un pétainisme décomplexé. En effet, la politique adoptée par l’immigré de seconde génération qui nous fait office de Président, a puisé son inspiration:
– tantôt dans le mythe du parvenu ( genre le feuilleton US DALLAS) et ça nous a donné le bouclier fiscal, la défiscalisation des héritages et des heures supplémentaires, et tous les cadeaux offerts aux amis du Fouquet’s.
– tantôt dans l’ambiance du Café du Commerce et ça nous a donné, pour ne citer que quelques perles,les rodomontades sur le nettoyage au Karcher de la racaille par un SARKOZY, qui aurait bu un pastis de trop, le beau discours d’HORTEFEUX sur la puissance des limousines qui tracteraient les caravanes des gens du voyage, et aujourd’hui, le lapsus révélateur du motodidacte ESTROSI.
Je n’ai pas encore compris comment les Français ont pu élire cette bande.
Je regrette que les derniers Gaullistes historiques, les derniers compagnons de la Libération qui sont encore en vie, n’aient pas la force de se lever une dernière fois contre une politique qu’ils avaient hier courageusement combattue et qui aujourd’hui nous revient comme une merde qu’on a jetée dans un ventilateur.
10 Août 2010 15:07 2. Roqueplo
Il est bien regrettable que l’on ne puisse débattre de la politique actuelle, sans tomber dans le travers d’évoquer pour critiquer cette politique aux heures sombres de notre histoire nationale en invoquant Vichy ou le gaullisme !!!
10 Août 2010 18:33 3. Houzi
On n’y peut rien,Roqueplo, si les « fondamentaux » de la politique actuelle nous rappelle de mauvais souvenirs.