Tout le monde avait été choqué quand on avait appris que Carla Bruni-Sarkozy, après avoir été top model et chanteuse sans voix, allait se lancer dans une carrière cinématographique et jouer un (petit) rôle dans le nouveau film de Woody Allen, « Midnight in Paris ».
Aux yeux des Français, ce n’était pas là la place d’une « première dame de France » et il était évident que l’épouse du président de la République, totalement inconsciente de la fonction qu’elle se doit de remplir, était tombée dans un piège que lui avait cruellement tendu Woody Allen.

Le tournage a commencé hier. La première scène de Carla Bruni était facile. C’était une scène muette. La « star » devait simplement acheter une baguette de pain dans une épicerie d’une petite rue du 5ème arrondissement. La rue avait naturellement été coupée à la circulation et les gardes du corps étaient nombreux.
Nicolas Sarkozy avait trouvé le temps d’être présent sur les lieux du tournage. Entre une réunion sur le terrorisme islamiste du Sahel au cours de laquelle on avait décidé des représailles à prendre contre les assassins de Michel Germaneau et une réunion au cours de laquelle on allait prendre des mesures contre les Gens du voyage rappelant les pires heures de l’occupation, le chef de l’Etat voulait encourager sa femme dans ses débuts cinématographiques.

Hélas, il a fallu refaire la scène… 35 fois ! La première dame de France était mauvaise comme un pou. Malgré les directives de Woody Allen et les conseils de Sarkozy, elle n’arrivait pas à acheter sa baguette de pain et surtout à ne pas regarder la caméra qui semblait la fasciner. Woody Allen rigolait de sa bonne blague et du visage déconfit de Sarkozy, Sarkozy qui trouvait sa femme excellente se désolait de l’intransigeance de Woody Allen.

La presse anglaise en fait, aujourd’hui, ses gorges chaudes et certains se demandent s’il n’y a pas maintenant une sorte de malédiction contre ce couple qui n’arrive pas à quitter la caméra des yeux et à faire croire en son rôle.

Depuis trois ans, Nicolas Sarkozy tente de jouer le rôle (difficile) d’un président de la République et répète inlassablement les mêmes répliques sur les bienfaits du travail, la lutte contre le chômage, la sortie de crise, son combat contre la délinquance, ses réformes. Mais personne n’y croit. Il faut indéfiniment recommencer les prises de vue.

Certains en sont arrivés à se demander s’il n’allait pas falloir appeler quelqu’un d’autre pour interpréter le rôle-titre de ce film « Présidence à Paris ». Woody Allen, lui, va sans doute couper les scènes où devait apparaître Carla.

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