Les Noirs, les Arabes et liberté d’expression
A première vue, ce n’est qu’une petite anecdote « très parisienne ». Mais à la réflexion, l’affaire pose bien des questions et pourrait même soulever quelques inquiétudes.
Un certain nombre d’organisations, affirmant défendre les Droits de l’Homme (avec D et H majuscules, bien sûr), menacent de poursuivre en justice un journaliste, Eric Zemmour en l’occurrence, qui, en déclarant au cours d’une interview que « la plupart des trafiquants sont des Noirs et des Arabes », se serait rendu « coupable de propos racistes et discriminatoires ».
Première question : a-t-on le droit dans le pays de toutes les libertés, de Voltaire et compagnie, de dire ce qu’on pense, voire même de penser ce qu’on veut ? La réponse est évidemment « non ». Cela fait très longtemps qu’en vertu d’une pensée unique et de lois liberticides qu’elles ont réussi à nous imposer, ces organisations nous bâillonnent en nous interdisant d’utiliser certains mots désormais totalement proscrits et d’évoquer certains sujets qu’elles ont su rendre tabous.
Ces organisations disent défendre les Droits de l’Homme mais elles ont oublié que le premier de ces Droits de l’Homme était la liberté. Liberté de penser, liberté de parler, liberté de publier, libertés sans lesquelles il n’y a, évidemment, pas de démocratie.
La dictature des autoproclamés « bien pensants » est la pire de toutes. En faisant exclure du débat public ceux qui ne pensent pas comme eux et qui se seraient donc rendus coupables d’hérésie, ces Inquisiteurs à la sauce ayatollah en font des victimes, voire des héros. Ils font le jeu de tous les extrémismes.
Les Français commencent à en avoir assez de ces donneurs de leçons qui brandissent, d’une main, le sabre de l’excommunication et, de l’autre, de nouvelles tables de la Loi qu’ils ont eux-mêmes rédigées.
Deuxième question : Nos Grands Inquisiteurs qui veulent poursuivre en justice le pauvre Zemmour savent-ils ce que parler veut dire. On peut en douter. « L’accusé » a déclaré : « La plupart des trafiquants sont des Noirs et des Arabes » et non pas : « La plupart des Noirs et des Arabes sont des trafiquants », ce qui aurait été aussi absurde que scandaleux.
Troisième question : la plupart des trafiquants sont-ils des Noirs et des Arabes ? Officiellement, on n’en sait rien puisqu’il est interdit en France de relever l’origine ethnique des individus. Interdiction qui partait sûrement d’une bonne intention mais qui, à l’usage, apparaît absurde. Elle permet, en effet, à tous les fantasmes -et notamment aux pires- de se développer et empêche toute réflexion sur un bon nombre de problèmes et notamment sur celui de « l’identité nationale », malencontreusement remis à l’ordre du jour par le président de la République et son complice dans cette mauvaise action Eric Besson. Il serait évidemment bien utile de savoir combien notre communauté nationale compte aujourd’hui de Noirs et d’Arabes pour mieux définir ce que c’est désormais que d’être français.
La police qui est davantage confrontée aux réalités qu’aux états d’âme de nos maîtres penseurs recherche désormais des délinquants qu’elle signale le plus officiellement du monde comme étant « de type nord africain » ou « de type africain » (ce qui devrait déjà être interdit mais facilite tout de même les recherche). La justice et l’administration pénitentiaire, elles, ne connaissent plus la couleur de la peau de ceux qu’elle condamne ou qu’elle maintient en détention.
Or, si nous ne possédons malheureusement aucun chiffre officiel sur l’origine ethnique des trafiquants, tous ceux qui fréquentent les palais de justice ou les prisons sont formels : les Noirs et les Arabes y sont bel et bien « surreprésentés » par rapport à ce qu’ils représentent vraisemblablement dans notre société.
Quatrième question : est-ce faire preuve de racisme que de constater que les Noirs et les Arabes sont surreprésentés dans nos prisons ? Evidemment non. En vérité, remarquer et même dénoncer cette surreprésentation des Noirs et des Arabes parmi les délinquants c’est tout simplement avoir le courage de faire le procès de notre politique d’immigration.
Tout le monde sait qu’il y a dans nos prisons infiniment moins de gros capitalistes et de grands bourgeois que de pauvres types « issus des milieux les plus défavorisés », comme on dit pudiquement. Si les Noirs et les Arabes de nos cités de non-droit sont –plus souvent que les habitants des quartiers résidentiels- des trafiquants, c’est tout simplement parce qu’on n’a pas su les accueillir, leur donner un logement, une formation, du travail, un avenir, une vie décente et qu’on en a fait des parias.
Zemmour a raison. Tous les parias ne deviennent pas des délinquants mais parmi les délinquants il y a beaucoup de parias. Certes, ils sont coupables d’avoir basculé dans la délinquance mais ne sommes-nous pas coupables d’en avoir fait des parias ?
Et que les Grands Inquisiteurs arrêtent de nous interdire de dire la vérité. Au lieu de s’attaquer à la liberté d’expression, ils feraient mieux de se préoccuper du sort de ces malheureux.
Faut-il toujours donner raison à Guy Béart : Zemmour a dit la vérité, il doit être exécuté.
Mots-clefs : Immigration, Liberté d'expression, Zemmour